République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 27 octobre 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 11e session - 49e séance
R 429
EXPOSÉ DES MOTIFS
Cette résolution est une évidence. Voilà pourquoi nous vous invitons à l'accueillir favorablement.
Débat
M. René Ecuyer (AdG). Mesdames et Messieurs les députés, en soumettant à votre approbation cette résolution, nous demandons au Grand Conseil qu'il fasse un signe au Conseil fédéral, afin que celui-ci fasse preuve d'initiative en faveur de la paix en Israël et en Palestine.
En effet, on ne peut pas rester les bras croisés, on ne peut pas rester indifférents à ce qui se passe là-bas. On ne peut pas rester indifférents face à la disproportion des moyens militaires utilisés contre des populations désarmées. On ne peut pas non plus se taire face au mépris que manifeste Israël, qui se moque totalement des décisions de l'ONU et des pays démocratiques au sujet du retrait des territoires occupés. On a tous en mémoire les images insoutenables de l'assassinat de cet enfant palestinien dans les bras de son père. On a tous en mémoire les images de ces jeunes enfants et adolescents, qui sont abattus à l'arme automatique parce qu'ils lancent des pierres contre des soldats, de ces véhicules blindés, de ces hélicoptères équipés de missiles qui interviennent contre des populations désarmées.
Condamné par l'ensemble des nations démocratiques, on constate qu'Israël a peur, une peur qui le pousse aux pires excès. Dans les heures les plus noires de notre histoire récente, les communistes, les socialistes, les syndicalistes ont partagé à un certain moment les mêmes prisons, ont subi les mêmes tortures et ont franchi les mêmes couloirs de la mort ; les malheurs du peuple juif n'excusent pas la violence de l'Etat d'Israël, n'excusent par l'injustice, la répression sanguinaire contre le faible, le démuni, le paysan sans terre, l'exilé.
Notre pays, au cours de son histoire, a souvent apporté une contribution décisive au règlement de conflits entre Etats. Il ne peut rester sans voix, sans agir, face à ce qu'il faut bien appeler par son nom, ou en tout cas face à ce que je considère comme un génocide. La Suisse est un havre de paix qui pourrait offrir un espace où ceux qui sont en conflit pourraient s'expliquer, aplanir les divergences, trouver des accords pour la cessation des hostilités. Voilà pourquoi, Mesdames et Messieurs les députés, je vous propose d'accepter cette résolution.
Mise aux voix, cette résolution est adoptée. Elle est renvoyée au Conseil fédéral.
Elle est ainsi conçue :
Résolution(429)en faveur d'une intervention de la Suisse en vue du rétablissement de la paix entre Israël et la Palestine (initiative cantonale)
La séance est levée à 23 h 50.