République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 22 juin 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 9e session - 32e séance
IU 889
M. John Dupraz (R). Mon interpellation s'adresse plus particulièrement à M. Lamprecht et concerne le taux de chômage à Genève. Dernièrement, le Conseil fédéral a rendu publics les derniers chiffres. La moyenne suisse est de 2%, voire en dessous de 2%, alors qu'à Genève elle est largement au-dessus de 4%. On s'aperçoit qu'avec notre système légal actuel un chômeur à Genève peut rester presque cinq ans en situation de chômage, puisqu'il lui permet de bénéficier d'une occupation temporaire de douze mois puis d'une nouvelle indemnité de cinq cent vingt jours, alors qu'ailleurs les chômeurs sortent de la statistique après la période de cinq cent vingt jours. Il y a donc toujours un très fort écart entre le taux genevois et le taux suisse, mais la statistique montre que, lorsque la conjoncture va mal, le taux suisse moyen se rapproche du taux genevois, et qu'en bonne conjoncture l'écart grandit à nouveau.
En zone urbaine, le chômage de rotation est plus fort. Le va-et-vient est plus fréquent. C'est surtout dans le secteur de l'hôtellerie-restauration que le chômage de rotation est élevé. La raison invoquée est qu'il n'est pas forcément profitable de travailler - revenus bas et horaires difficiles - alors que l'on peut toucher la même chose ou presque en restant au chômage.
En outre, l'attitude à Genève face au chômage favorise des taux plus élevés, car la pression sociale est moins forte. Le chômage est un droit qui, chez nous, est utilisé jusqu'au bout. De plus, la mobilité des Genevois semble peu élevée, même si cette mobilité semble s'améliorer quelque peu ces derniers temps. Une statistique dit même que les Genevois sont quatre à six fois moins mobiles que les habitants d'autres cantons.
Le Conseil d'Etat pourrait-il nous donner plus d'information sur cette statistique ? Comment le Conseil d'Etat explique-t-il que le taux de chômage reste aussi élevé chez nous, alors que la conjoncture est bonne et que les donneurs d'emplois recherchent des employés ?
Réponse du Conseil d'Etat
M. Carlo Lamprecht. J'ai le même souhait que vous, Monsieur le député, celui de voir le taux de chômage diminuer à Genève, comme partout ailleurs. Dans le déroulement de votre interpellation, vous avez donné deux réponses qui se cumulent. Vous avez parlé des prestations cantonales qui existent à Genève et pas dans d'autres cantons suisses et qui font qu'effectivement une partie des chômeurs est décomptée sur cinq ans et non sur deux ans, comme dans d'autres cantons. Genève a fait ce choix d'offrir des prestations cantonales aux chômeurs : c'est une partie de la réponse, que vous avez vous-même donnée.
Voici la deuxième partie de la réponse. Genève est une zone urbaine très densifiée. Si vous considérez, par exemple, le taux de chômage de la ville de Lausanne, vous vous apercevrez qu'il est à peu près similaire au taux de chômage du canton de Genève.
Quant à la mobilité, il faudrait vérifier cette information pour tenter d'y apporter une réponse. Sachez que le Conseil d'Etat se préoccupe de connaître les raisons qui font que Genève est toujours lanterne rouge et qu'il tente d'apporter des réponses pour faire en sorte que notre taux de chômage soit en tout cas égal à celui du restant de la Suisse.
Cette interpellation urgente est close.