République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 8 juin 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 8e session - 28e séance
IU 868
Mme Jeannine de Haller (AdG). Mon interpellation s'adresse à Mme Brunschwig Graf. Certains parents d'élèves de l'école primaire du Val-d'Arve à Carouge, habitant la colline de Pinchat, ont reçu, fin mai, une lettre de l'inspecteur leur annonçant que leurs enfants changeraient probablement d'école dès la rentrée 2000, car, comme le dit la lettre de l'inspecteur, «les constructions de logements sur le territoire communal ont des incidences directes sur l'organisation scolaire».
Certes, les familles habitant Pinchat savent déjà que, dès la rentrée 2002, leurs enfants seront attribués à la nouvelle école primaire de la Tambourine, sise sur le site de Battelle, qui ouvrira à cette date-là. Mais ce qu'ils ne savaient pas jusqu'à il y a une semaine, c'est que leurs enfants devraient quitter dans un mois l'école du Val-d'Arve, dans laquelle ils sont parfaitement bien intégrés, pour aller dans une des autres écoles de Carouge pendant deux ans, avant d'être à nouveau déplacés à la Tambourine.
Ce que l'inspecteur oublie de préciser dans sa lettre, c'est qu'il s'était personnellement engagé, lors de la rentrée 1999, à ce que les élèves venant de Pinchat et déjà scolarisés au Val-d'Arve terminent leur école primaire dans cet établissement. Or ces enfants vont non seulement devoir changer d'école en cours de route, mais ils vont devoir le faire à deux reprises. Cette décision pour le moins arbitraire et unilatérale affectera quarante familles, soit septante-cinq enfants, ce qui représente environ 18% des élèves fréquentant l'école du Val-d'Arve.
Le quartier de Pinchat a ceci de particulier que la mise sur pied d'un vaste réseau d'organisation entre les familles s'est avérée indispensable, étant donné sa position géographique et l'éloignement des transports publics. Le trajet jusqu'à l'école du Val-d'Arve avec des enfants des petites classes prend environ un quart d'heure. Il faut donc compter au minimum une heure de trajet chaque jour. Toute solution qui consisterait à déplacer ces enfants dans d'autres écoles, toutes plus éloignées, pénaliserait encore davantage ces enfants, sans oublier le danger réel que constituent un plus grand nombre de rues et de carrefours à traverser.
Dès lors, je voudrais savoir pourquoi les parents ont été avertis si tard. Est-ce pour limiter leur marge de négociation et les mettre devant le fait accompli, étant donné que nous sommes à la veille des vacances et que les disponibilités de chacun - autorités, inspecteur, enseignants - sont extrêmement réduites ? On peut d'ailleurs se poser la question de savoir pourquoi les parents n'ont pas été associés aux décisions qui les concernent en premier lieu et pourquoi ils n'ont pas été considérés comme des partenaires. Enfin et surtout, je voudrais connaître les critères qui ont prévalu dans cette réorganisation, afin que d'autres solutions puissent être envisagées.