République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 14 avril 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 7e session - 18e séance
IU 849
Mme Martine Brunschwig Graf. M. le député m'interpelle sur un questionnaire dont il faut savoir qu'il n'est pas un sondage d'opinion, mais une enquête qui s'inscrit dans une vaste recherche sur le thème de l'hétérogénéité et de la différenciation.
Cette enquête fait partie d'une recherche entamée par le Service de la recherche en éducation sur mandat que je lui ai donné en décembre 1997. Les enseignants font partie de celles et ceux qui sont interrogés, puisque les parents et les élèves eux aussi ont reçu un questionnaire. Ils étaient donc les derniers à être touchés ; le questionnaire a été négocié et discuté et a reçu l'appui de la FAMCO. J'ai vu la lettre ce matin.
Il s'agit d'un vaste plan d'évaluation qui contient :
- des entretiens avec les équipes de direction de tous les cycles d'orientation ;
- une enquête auprès d'élèves de six collèges du cycle ;
- une enquête auprès des parents de 6e primaire et de 7e du CO ;
- une enquête auprès d'un échantillon d'enseignants du primaire.
Une comparaison entre les flux et les acquis des élèves doit encore être effectuée, ainsi qu'une comparaison entre les collèges à sections et ceux en réforme 2.
En premier lieu, M. le député demande pourquoi on n'organise pas plus souvent ce genre d'enquête. D'abord, parce que cela représente un énorme travail qui fait partie d'une recherche. Ensuite, au-delà du fait que, souvent, selon les cas et les périodes, vous pouvez avoir le sentiment d'un mécontentement dans les troupes, il faut vous dire que les projets du département, pour l'essentiel, se travaillent très longtemps à l'avance sur le terrain et que, même s'il arrive que dans les décisions finales - c'est le cas pour la grille horaire - les enseignants puissent ne pas être d'accord, je dois dire que, tant dans le primaire que dans les cycles d'orientation, les travaux sur l'étude d'objectifs d'apprentissage et sur ce qui fait, finalement, la pédagogie, sont menés de façon harmonieuse et avec l'appui de tous les enseignants.
J'aimerais vous dire aussi, Monsieur le député, qu'hier soir vous avez tous adopté à l'unanimité plusieurs objets, dont un projet de loi sur la formation des enseignants secondaires, projet de loi qui a fait l'objet d'une vaste concertation. Cela n'empêche pas, pour la forme, la Fédération des enseignants du cycle d'orientation de taquiner - c'est un terme que j'utiliserai volontiers ici - celles et ceux qui s'occupent de cet institut et d'en parler parfois avec ironie. Comme quoi, la concertation et l'approbation généralisée ne préservent pas de la critique. Nous y sommes habitués et nous l'assumons.
Je réponds aux trois autres questions, qui concernent la présentation des cycles d'orientation, nommément, en fonction de l'environnement économique et culturel. D'abord, j'aimerais vous signaler que vous trouvez cette présentation dans le Mémento statistique de l'enseignement public et privé, ce qui prouve que ce n'est pas une nouveauté. Chaque année, vous y retrouvez la présentation, non seulement des cycles d'orientation, mais de tous les collèges et écoles, et vous voyez apparaître, pour chacun d'entre eux, la proportion des élèves en fonction de la situation socio-professionnelle de leurs parents.
Cela étant, nous étions face à un dilemme. Je rappelle que ce questionnaire n'est pas fait par la direction, qu'il n'est pas soumis à la présidente du département et que, comme c'est une recherche, liberté est laissée au Service de la recherche en éducation. La raison pour laquelle la présentation a été faite par groupes de cycles et non pas par établissements numérotés de 1 à 17, était que le Service de la recherche en éducation souhaitait éviter de demander aux enseignants à quel cycle ils appartenaient, pour respecter la confidentialité de celles et ceux qui participaient à l'enquête.
En faisant cela, les chercheurs devaient pouvoir retrouver ensuite, en regroupant les cycles, une certaine logique dans leur analyse. En effet, vous savez comme moi que, dans l'analyse de l'organisation de l'enseignement qui doit être faite, celle-ci peut être différenciée en fonction, justement, de l'environnement socio-professionnel dans lequel travaillent les cycles. C'est finalement la raison pour laquelle vous retrouvez cette présentation.
Je pense que l'on aurait peut-être pu faire l'économie d'une phrase, à savoir celle qui précisait les raisons du regroupement, parce que c'est finalement ce qui attirait l'attention, alors que l'on demandait simplement de cocher une case qui recouvrait un certain nombre de cycles. Ce serait peut-être une critique sur laquelle nous pourrions nous rejoindre.
Cette interpellation urgente est close.