République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 13 avril 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 7e session - 15e séance
IU 848
M. Thomas Büchi (R). Mon interpellation s'adresse au département de l'intérieur, de l'agriculture, de l'environnement et de l'énergie et donc à M. Cramer. En date du 17 février, Monsieur le président, vous aviez autorisé d'exploiter une installation de compostage et de méthanisation qui doit être construite à Vandoeuvres sur le terrain de M. Demont. Cette autorisation s'intègre dans le plan de gestion des déchets 1998-2002. En attendant la mise en service de cette installation, les déchets compostables doivent être acheminés au prix spécial de 170 F la tonne à l'usine des Cheneviers. Monsieur le conseiller d'Etat, je sais que vous avez beaucoup d'humour, vous saurez donc répondre avec le tact qui vous caractérise à mes deux questions :
1. Pourquoi les communes concernées doivent-elles faire évacuer leurs déchets compostables aux Cheneviers, à 170 F la tonne, alors qu'elles ont d'autres solutions alternatives, nettement plus éco-bio, à disposition, en attendant la mise en service de votre nouvelle installation ?
2. Comment entendez-vous informer la ménagère modèle, qui trie ses déchets compostables avec une volonté farouche et inébranlable, que, en finalité, les sacs verts et les sacs gris finissent ensemble en parfaite symbiose aux Cheneviers ?
Le président. M. le conseiller d'Etat Robert Cramer vous répond de suite, Monsieur Büchi.
Réponse du Conseil d'Etat
M. Robert Cramer. Je vous remercie de poser ces questions.
Tout d'abord, que l'on soit bien d'accord sur notre but. Dès l'instant où des déchets sont triés - et je tiens ici à remercier aussi bien la ménagère que le ménager auxquels vous vous référez pour ces actes de tri - il faut que ces déchets verts triés soient traités dans une installation adéquate, soit une installation où l'on composte et où, si possible - car cela évite certaines odeurs que le maire de Bernex connaît bien - l'on peut également faire de la méthanisation, c'est-à-dire où l'on travaille à l'abri de l'air.
Aujourd'hui, il existe une installation d'importance dans notre canton, c'est celle du Nant-de-Châtillon, pour laquelle vous avez voté un crédit d'investissement et qui est terminée. Je pense que tous les déchets verts triés des ménages peuvent aujourd'hui être traités par cette installation. C'est dire que la lettre à laquelle vous vous référez ne mentionne qu'une solution très subsidiaire, au cas où le Nant-de-Châtillon serait débordé. Mais c'est bien sûr en priorité au Nant-de-Châtillon qu'il faut adresser ces déchets verts qui proviennent des cuisines, car c'est la seule installation du canton qui aujourd'hui peut les traiter, dans l'attente de cette seconde installation dont nous espérons qu'elle verra le jour sur la commune de Vandoeuvres.
Il est vrai qu'on pourrait imaginer, à titre provisoire, d'autres possibilités de compostage qui, à vrai dire, ne concerneraient pas tellement les déchets de cuisine, car ils sentent mauvais et sont compliqués à traiter, mais plutôt les déchets de jardin, sous forme de compost andin en bout de champ. Mais c'est en l'occurrence une solution compliquée, car dès l'instant où ces tas dépassent une certaine importance, on se retrouve dans la situation que nous voulons éviter, précisément celle de ce petit Salève dont on nous parle et qui se trouve sur la parcelle de M. Demont.
C'est dire que, s'il est possible que de très petites quantités de déchets puissent être compostés dans un jardin ou en bout de champ, dès l'instant où l'on parle d'un ramassage organisé par une commune, et par une commune peuplée de plusieurs milliers d'habitants, ces possibilités ne sont plus gérables parce qu'elles ne conviennent pas à la quantité de déchets verts qui arrive.
Cela étant, comme nous disposons aujourd'hui heureusement, et grâce à vous, Mesdames et Messieurs les députés, d'une installation opérationnelle au Nant-de-Châtillon c'est bien entendu vers cette installation, en priorité, que l'on va diriger les déchets compostables et plus particulièrement les déchets ménagers.
Cette interpellation urgente est close.