République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 17 mars 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 6e session - 14e séance
PL 8199
Le GRAND CONSEIL de la République et canton de Genèvedécrète ce qui suit :
Article unique
1 Une subvention de 100 000 F est allouée à la Croix-Rouge suisse pour soutenir son action en faveur des victimes des inondations en Afrique australe.
2 Le Conseil d'Etat est autorisé à prélever cette somme sur la part du droit des pauvres attribuée à l'Etat.
EXPOSÉ DES MOTIFS
L'Afrique australe est dévastée. Le cyclone et les pluies torrentielles qui ravagent depuis quelques semaines cette partie du monde ont déjà fait d'innombrables victimes, plus particulièrement, au Mozambique. Les régions traversées par les fleuves Limpopo et Save dans le sud du pays connaissent une situation dramatique.
Les sans-abri se comptent par centaines de milliers, les récoltes sont perdues et les infrastructures détruites. En raison des inondations, l'évacuation des victimes et leur approvisionnement ne sont possibles que par hélicoptère, ce qui multiplie le coût des opérations de secours.
Les bénévoles de la Croix-Rouge interviennent sur tout le territoire touché. Il devient extrêmement urgent de distribuer des denrées alimentaires, de l'eau potable, des tentes et des couvertures aux rescapés. C'est pourquoi, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui coordonne les actions d'aide, a lancé un appel afin de récolter 4,6 millions de francs qui lui permettraient d'assister 100 000 personnes pendant trois mois.
A ce jour, la Confédération a débloqué 2,02 millions de francs en vue de l'aide d'urgence. C'est encore loin du montant nécessaire.
La Croix-Rouge suisse s'est déjà engagée pour un montant de 300 000 F qui couvre, d'une part, l'achat de 300 tentes familiales pour des victimes du Mozambique et du Swaziland et, d'autre part, une partie des coûts occasionnés par le transport des marchandises ainsi que les frais entraînés par l'envoi sur place d'un expert en logistique.
Au bénéfice de ce qui précède et compte tenu de l'urgence de la situation, nous vous proposons, Mesdames et Messieurs les députés, d'accueillir favorablement le projet de loi et d'accepter d'allouer une subvention de 100 000 F à la Croix-Rouge suisse pour son action de soutien aux victimes des inondations en Afrique australe. Il sera rendu compte de l'utilisation de ces fonds dans le rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil concernant la politique régionale et européenne et la coopération au développement.
Préconsultation
M. Olivier Vaucher (L). Monsieur le président, je demande la discussion immédiate de cet objet.
Mise aux voix, la proposition de discussion immédiate est adoptée.
Premier débat
M. Carlo Lamprecht. Le 21 février dernier, un cyclone s'abattait sur l'Afrique australe et plus particulièrement sur le Mozambique, provoquant les pires inondations jamais vues depuis cinquante ans. Les victimes de ces intempéries catastrophiques qui ont dévasté la région ont besoin d'une aide urgente. Nous avons tous vu à la télévision ces images de rescapés tentant désespérément d'échapper aux crues et, aujourd'hui encore, alors que la décrue s'amorce, la situation reste extrêmement préoccupante. Outre les morts et les disparus difficiles à dénombrer, des centaines de milliers de sans-abri ont été contraints de se réfugier dans des terres boueuses et une épidémie de paludisme se propage, sans compter que les inondations ont gravement touché les campagnes en détruisant les récoltes. Bref, il faut des vivres et du matériel pour abriter la population qui doit être secourue par hélicoptère, ce qui augmente encore les coûts des opérations menées par les organisations humanitaires.
La Fédération des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui coordonnent des actions d'aide a lancé une récolte de fonds. Il lui faudrait 4,6 millions de francs pour pouvoir assister cent mille personnes pendant trois mois, ce qui est loin d'être suffisant face à l'ampleur du désastre.
Mesdames et Messieurs les députés, les besoins sont immenses, et le canton de Genève ne saurait rester indifférent à cette catastrophe, qui touche une fois de plus l'une des régions les plus pauvres du globe. C'est pourquoi, pour répondre à l'appel de la Croix-Rouge suisse, qui s'est déjà engagée à raison de 300 000 F pour acheter des tentes et couvrir les coûts de transport du matériel, le Conseil d'Etat propose au Grand Conseil de voter sans attendre une aide urgente de 100 000 F, en faveur des victimes du Mozambique et de l'Afrique australe.
M. Luc Gilly (AdG). Ecoutez, je suis très content de cette proposition, mais je pense que nous pourrions facilement doubler la somme, vu l'urgence, vu que les intempéries continuent et vu qu'il semble difficile de trouver du matériel héliporté. Je suis toutefois étonné du fait qu'on trouve toujours facilement le matériel nécessaire en cas de guerre et que ce soit si difficile pour faire face à des situations de détresse...
Les finances genevoises étant à la hausse, je propose donc formellement que la somme soit doublée. Merci.
Le président. Monsieur Gilly, veuillez s'il vous plaît déposer votre amendement, même si nous l'avons bien compris.
Mis aux voix, ce projet est adopté en premier débat.
Deuxième débat
Mis aux voix, le titre et le préambule sont adoptés.
Article unique
Le président. M. Gilly nous présente un amendement qui consiste à modifier le montant de la subvention en la faisant passer de 100 000 F à 200 000 F. Je vous soumets cette proposition.
Mis aux voix, cet amendement est adopté.
Mis aux voix, l'article unique ainsi amendé est adopté.
Troisième débat
Ce projet est adopté en troisième débat dans son ensemble.
La loi est ainsi conçue :
Loi(8199)allouant une subvention à la Croix-Rouge suisse en faveur des victimes des inondations en Afrique australe
Le GRAND CONSEIL de la République et canton de Genèvedécrète ce qui suit :
Article unique
1 Une subvention de 200 000 F est allouée à la Croix-Rouge suisse pour soutenir son action en faveur des victimes des inondations en Afrique australe.
2 Le Conseil d'Etat est autorisé à prélever cette somme sur la part du droit des pauvres attribuée à l'Etat.