République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 20 janvier 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 4e session - 2e séance
IU 785
Mme Caroline Dallèves-Romaneschi (Ve). Mon interpellation s'adresse à Mme Martine Brunschwig Graf.
Madame la présidente, c'est malheureusement par voie de presse et par ouï-dire que nous avons appris la nouvelle suivante : une caractéristique du système scolaire genevois est remise en question; la mixité des filières d'enseignement gymnasiale et professionnelle pourrait disparaître dans l'un ou l'autre des collèges et écoles de commerce.
Depuis septembre 1999, une baisse a été constatée, peut-être temporaire d'ailleurs, du nombre des élèves qui choisissent la filière maturité. Il semble que, dès lors - avons-nous appris toujours par ouï-dire - différents scénarios ont été étudiés pour tenir compte de cette situation.
Nous savons que les organismes professionnels ont été tenus à l'écart de toute cette organisation. Nous avons appris aussi que, prochainement, Madame la présidente, vous allez devoir prendre une décision.
Or si certains scénarios ne remettent pas en cause le modèle genevois élaboré en concertation et présenté au public, d'autres pourraient déboucher sur une modification en profondeur du concept qui a présidé à l'introduction, il y a moins de deux ans, de la nouvelle maturité unique.
En effet, il semble que ces scénarios impliquent la disparition de la mixité des filières gymnasiale et professionnelle dans l'un ou l'autre des collèges et écoles de commerce par suppression de la filière menant à la maturité gymnasiale. Cette disparition devrait n'être qu'une première étape vers un démantèlement généralisé de ces collèges et écoles de commerce dans lesquels, rappelons-le, la double filière, professionnelle et gymnasiale, existe cependant depuis une centaine d'années, sous une autre forme.
La transformation de l'un ou l'autre des collèges et écoles de commerce en écoles strictement professionnelles peut avoir pour conséquence un gaspillage certain de ressources financières. Par exemple, des salles spéciales à l'équipement coûteux ont été aménagées pour la biologie. Des locaux neufs seraient sous-utilisés, sans parler des conséquences humaines : déplacements considérables d'enseignants, investissements en formation continue gaspillés car devenus inutiles, atteinte durable à la motivation et à l'esprit de l'établissement scolaire.
Si une telle solution devait être retenue, elle serait lourde de conséquences. Il semble que d'autres solutions aient pourtant été proposées qui préserveraient le modèle genevois et permettraient, sans hypothéquer l'avenir et sans détruire ces établissements scolaires, de prendre le temps de la réflexion et de vérifier dans quelques années si les prévisions de redressement des effectifs se confirment.
Le Grand Conseil a récemment voté la motion 1041...
Le président. Madame, je vous prie de poser vos questions. Je vous rappelle que la durée pour les interpellations est de trois minutes. Veuillez poser votre question, s'il vous plaît !
Mme Caroline Dallèves-Romaneschi. ...dans laquelle des explications au sujet de la mixité étaient demandées. Le DIP nous a répondu récemment en nous vantant tous les avantages de la mixité et en nous assurant que celle-ci demeurerait. Tout cela est contenu dans le projet de loi 7787. Avez-vous récemment changé d'avis, Madame la présidente ? J'aimerais que vous me rassuriez au sujet de la disparition de cette filière gymnasiale.