République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 17 décembre 1999 à 17h
54e législature - 3e année - 3e session - 67e séance
IU 774
M. Carlo Lamprecht. Je réponds à la question de M. Vanek concernant le problème de la poste de Saint-Jean. Dès le 22 novembre, j'ai personnellement rencontré M. Kunz, chef de vente de la région de Genève. Je lui ai demandé de prendre en considération les arguments que le Comité contre la fermeture de la poste de Saint-Jean développait et lui ai annoncé mon intervention auprès de la direction générale à Berne. C'est ainsi que le même jour un courrier était envoyé à M. Reto Braun, directeur de la Poste à Berne, pour lui demander de maintenir le service de proximité et de tenir compte des éléments humains dans ses projets de restructuration. En parallèle, un courrier partait également à l'adresse de M. le conseiller fédéral Moritz Leuenberger, exposant que si la Poste était devenue indépendante la loi imposait de tenir compte des aspects de service public qu'elle devait rendre. Je lui ai demandé d'user de son influence pour que la demande du Comité de Saint-Jean puisse être prise en compte.
Le 8 décembre 1999, j'ai rencontré dans mes bureaux, en présence de M. Tornare, de Mme Meng et de trois personnes de son comité, les deux représentants de la Poste, M. Perren, responsable de l'unité d'affaires Réseau postal et vente, et M. Kunz. Cette séance a permis aux uns et aux autres de rappeler les enjeux, pour la Poste, de sa restructuration et, pour les habitants du quartier, les problèmes engendrés par cette fermeture. Nous avons décidé d'un commun accord de quelques solutions possibles pour résoudre ce problème. C'est ainsi que le 9 décembre j'ai écrit une nouvelle lettre à M. Reto Braun en faisant une proposition concrète suite à la discussion que nous avions eue avec le Comité de Saint-Jean, à savoir de maintenir ouverte, en tout cas à mi-temps, la poste du Beulet. Ceci nous semblait important pour que ce quartier reste desservi, mais aussi pour sauvegarder l'image de la Poste. Cette démarche a été renforcée par une rencontre que j'ai personnellement eue avec le secrétaire général du conseiller fédéral Leuenberger, auquel j'ai exposé le problème dans tous ses détails avec des propositions concrètes.
Le 16 décembre, j'ai rencontré une dernière fois, avec M. Tornare, MM. Perren et Kunz pour connaître leur position par rapport aux propositions que nous avions faites. Ils nous ont rappelé que la fermeture de la poste de Saint-Jean entrait dans le contexte du plan Optima, que ce plan Optima touchait la Suisse tout entière et qu'il visait une réduction des coûts de la Poste, devant le risque d'une reprise de certains secteurs par des entreprises privées. Ils ont également parlé de la fermeture d'autres bureaux de postes dans le pays.
Il s'est trouvé que M. le conseiller fédéral Moritz Leuenberger était le même jour à Genève pour une rencontre consacrée au problème des transports à travers les Alpes. Nous avons saisi cette occasion et c'est à sa demande que nous sommes allés sur place, sur le terrain, avec M. le conseiller administratif Tornare et quelques membres du comité, pour voir avec lui les implications de la fermeture de ce bureau et pour faire en sorte que Mme Meng puisse encore plaider... Qui siffle ?
Une voix. C'est le député Larsen !
Le président. Nous avons un problème de micro à régler. Un instant, Monsieur Lamprecht ! (Le sifflement disparaît.)
M. Carlo Lamprecht, conseiller d'Etat. Bien, je poursuis. Où en sommes-nous aujourd'hui ? Les propositions qui ont été faites sont examinées par la Poste. Cette dernière donnera une réponse au cours de l'émission «Droit de Cité». Alors, je vous prie, soyez devant vos postes de télévision !
Vous avez aussi demandé, Monsieur le député, des informations plus précises sur le projet Optima. Il est vrai que pour l'instant nous n'en avons eu connaissance que par la presse. Nous ne pouvons donc pas vous donner davantage de précisions. Ces informations ont d'ailleurs été contestées par la Poste.
Le Conseil d'Etat prend quant à lui acte que la législation fédérale a voulu que la Poste ne soit plus une administration dès le 1er janvier 1998, mais une entreprise indépendante. C'est ce qui a été décidé à Berne. Le Conseil d'Etat insiste toutefois sur le rôle de service public qui impose à la Poste de fournir des prestations de base à tous les utilisateurs du pays. Dans cette optique, la notion de service public doit être comprise au sens large et les automates comme les moyens électroniques ne doivent pas être les seuls outils à la disposition du public. La prise en charge à domicile et la présence de proximité ne doivent pas être négligées. Tout en admettant, en ce qui concerne le réseau, qu'une restructuration est en cours, nous demandons instamment de veiller à ce que les conditions locales soient respectées, eu égard notamment aux habitants des quartiers qui seront concernés.
Cette interpellation urgente est close.
14. Réponse du Conseil d'Etat à l'interpellation urgente de M. Luc Gilly : Est-il d'usage que le Conseil d'Etat prenne position sur une initiative cantonale ? («Genève, République de paix»). ( )