République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 2 décembre 1999 à 17h
54e législature - 3e année - 2e session - 57e séance
IU 764
M. Bernard Lescaze (R). Mon interpellation urgente s'adresse à la présidente du Conseil d'Etat en sa qualité de cheffe du département de l'instruction publique. Plusieurs ordres d'enseignement, ces dernières années, ont connu des réformes importantes et, longtemps, on a regretté que le cycle d'orientation n'entame pas sa réforme.
Aujourd'hui, on peut lire dans les journaux, notamment dans «Le Courrier» des articles sur la réforme du cycle d'orientation. Dans un récent numéro de ce journal, un enseignant se plaignait du fait que la réforme était conçue d'une manière élitaire, mettant au pinacle, notamment, le latin. Par ailleurs, dans un cycle d'orientation de la rive gauche - je ne le nommerai pas - lors des réunions de parents d'élèves, ces derniers se sont plaints que, au contraire, le latin, pour prendre cet exemple, était particulièrement défavorisé puisqu'on l'offrait à choix avec le dessin. Alors il est clair que latin contre dessin, à l'âge de onze ou douze ans, à l'heure actuelle, le choix est vite fait !
Madame la présidente, vous avez beau secouer la tête, ce sont des gens qui travaillent à l'université comme professeurs et qui ont également des enfants qui, ayant assisté à cette réunion, m'ont donné ces renseignements et je m'empresserai de vous en donner d'autres, en particulier. Je suis sûr de mes informations. Quant à l'article du «Courrier», il a été tiré à 10 000 exemplaires.
Comme député, je fais les constatations suivantes :
- premièrement, nous n'avons jamais eu la moindre information sur la réforme du cycle d'orientation, alors qu'il s'agit de quelque chose d'important et je souhaite que nous soyons informés ou, en tout cas, que la commission de l'enseignement soit informée.
- deuxièmement, à l'évidence, alors que cette réforme doit entrer en vigueur, paraît-il, au 1er septembre 2000, les premiers responsables dans les cycles d'orientation n'ont pas l'air totalement au courant de ce qui se fait, puisqu'un enseignant peut se permettre d'écrire dans «Le Courrier» une chose, et d'autres enseignants, à l'intérieur des cycles, dire exactement le contraire.
Pour ma part, je ne sais pas où est la vérité et, d'une certaine manière, cela m'importe peu, mais au moment où, enfin, on parle de cette réforme les députés devraient en être informés, car le cycle d'orientation est quelque chose d'important où Genève a été pionnière. En effet, il n'est pas juste de réserver cette réforme, d'une part, aux spécialistes en pédagogie et, d'autre part, de l'imposer aux parents qui la découvrent au travers de réunions de parents au début de l'année. C'est tout de même un peu tard de ce point de vue-là.