République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 18 novembre 1999 à 17h
54e législature - 3e année - 1re session - 53e séance
E 1001
M. Bernard Lescaze (R). Mesdames et Messieurs les députés, au nom du groupe radical, j'ai tout à la fois l'honneur et le plaisir de présenter à vos suffrages la candidature de Daniel Ducommun, premier vice-président du Grand Conseil.
Comme je vous l'avais dit l'année dernière, il est un parlementaire émérite dont les présidences et les rapports de commission ont toujours été remarqués. Il a été magistrat communal, ce qui à l'heure actuelle n'est pas sans importance pour notre canton... (Rires.) M. Daniel Ducommun - notre cher ami Daniel Ducommun - est également un esprit pétri d'humour, un peu pince-sans-rire - je constate que c'est une qualité souvent accordée aux présidents du Grand Conseil - comme vous, Monsieur le président ! Enfin, pour tous ceux qui le connaissent bien, il a beaucoup de talents cachés, et je ne doute pas qu'il saura animer les bureaux du Grand Conseil de sa verve, de ses chants... (Rires.) ...et de ses qualités. Merci de lui accorder vos suffrages !
Le président. Il n'y a pas d'autre candidature. Nous allons donc passer au vote.
Bulletins distribués : 94
Bulletins retrouvés : 94
Bulletins blancs : 11
Bulletin nul : 1
Bulletins valables : 82
Majorité absolue : 42
Est élu : M. Daniel Ducommun (R), par 82 suffrages. (Vifs applaudissements.)
Présidence de M. Daniel Ducommun, président
Discours de M. Jean Spielmann, président sortant
M. Jean Spielmann (AdG). Mesdames et Messieurs les députés, me voici donc à la fin de mon mandat de président et, avant de passer le témoin à M. Daniel Ducommun, que je félicite pour sa brillante élection, je voudrais profiter de l'occasion pour remercier tous les membres du Bureau et dire publiquement le plaisir que j'ai eu de travailler avec chacun d'entre eux. Nous avons ensemble fait la démonstration qu'il était possible de former une équipe efficace, même si nous appartenons à des partis politiques différents et que nous n'avons les uns et les autres fait aucune concession à la fermeté de nos convictions politiques.
Je voudrais également remercier tous ceux qui, par leur collaboration active et efficace, assument les tâches indispensables au bon fonctionnement de ce parlement, avec un remerciement tout particulier à notre nouvelle sautière, Mme Hutter.
Le fonctionnement du Grand Conseil, après une période de mise en place, a trouvé son rythme de croisière et les prestations pour les députés ont été améliorées. Il ne reste plus qu'à former le voeu que le Mémorial saura, à son tour, suivre cet exemple.
Mesdames et Messieurs les députés, il est de coutume, au moment du changement de présidence, que le président sortant s'exprime avant de céder son poste... Je m'en voudrais de ne pas respecter cette tradition, d'autant plus qu'en me désignant au Bureau de votre parlement, voilà près de deux ans, je ne me suis plus exprimé dans cette salle depuis... Rassurez-vous, je n'ai pas l'intention de rattraper tout le temps perdu maintenant... (Rires et exclamations.) ...en tout cas pas tout de suite !
Mais, Mesdames et Messieurs les députés, au moment où nous parlons d'évolution, de bilan et de fonctionnement, il ne me semble pas possible de limiter notre réflexion à nos préoccupations immédiates, alors que vivent dans le monde près de deux milliards d'êtres humains au-dessous du seuil de la pauvreté... La scène planétaire est transformée en champ de bataille économique où la guerre, la violence, la misère sont malheureusement présentes au quotidien...
Comment ne pas se révolter face à la cruauté de ces réalités ? Le nouvel ordre mondial est venu au temps des conquêtes coloniales... Le crépuscule du XXe siècle et du millénaire ressemble bien plus aux siècles barbares qu'au futur rayonnant que laissait entrevoir le fantastique progrès des sciences et des techniques. La Banque mondiale nous apprend que dans les années 60 à 70, deux cents millions d'êtres humains vivaient avec moins d'un dollar par jour... Dans les années 90, grâce en partie à l'AMI et à l'OMC, ils sont deux milliards !
Ni démocratie, ni liberté, ni égalité, ni fraternité : voilà l'horizon qu'imposera le nouvel ordre mondial en ouvrant les portes du nouveau millénaire, à défaut bien sûr d'un sursaut de résistance des peuples, que nous sommes, heureusement, de plus en plus nombreux à espérer. Cet espoir nous appelle à la lutte pour inverser le cours des choses. Etrange modernité, en effet, qui avance aujourd'hui... à reculons !
Mesdames et Messieurs les députés, il nous faut refuser la fatalité de la crise et, comme le disait Bertolt Brecht, le grand dramaturge : «Il faut changer le monde et puis changer le monde changé, inlassablement !». Changer dans le bon sens, bien sûr : pas à reculons !
En parlant de changement, Max Frisch disait à ceux qui considèrent tout changement comme le pire des malheurs : «Que faire, alors, quand le malheur s'installe ?». «Le bonheur est une idée neuve pour l'Europe» disait Saint-Just : elle le reste aujourd'hui encore, et je ne suis pas certain que les bilatérales nous ouvrent ces horizons de bonheur. La construction européenne reste un enjeu décisif pour notre avenir. Rester, en effet, toutes fenêtres fermées alors que, dehors, se joue cet avenir serait la plus grande erreur politique que nous puissions commettre ! Les enjeux politiques portent en fait sur des choix fondamentaux : celui de redonner sa place et sa dignité à l'être humain et d'organiser la société en fonction de ses besoins, et non de l'assujettir aux lois du marché et de la concurrence comme on tente de le faire.
Mesdames et Messieurs les députés, Descartes écrivait : «C'est proprement ne valoir rien que de n'être utile à personne.» En toute modestie, je crois pouvoir dire que chacun d'entre nous, en s'engageant dans la vie publique, a oeuvré utilement pour la société. On ne se rend pas assez compte, dans l'opinion publique, de ce que représente la charge de député. Chacun d'entre vous consacre une grande partie de son temps - de son temps libre, souvent - à participer aux débats soit en commission soit en séance plénière. Il est utile, au moment de conclure cette présidence, de rappeler les quelques perspectives que je traçais au début de cette présidence, en vous incitant les uns et les autres à parler davantage dans cette enceinte des débats politiques et du fond des choses plutôt qu'à reprendre les débats de commission et les débats techniques.
Malheureusement, l'année qui s'est écoulée a démontré qu'il était difficile pour les uns et les autres de faire ces choix. Je pense néanmoins que vous devez conduire cette réflexion dans vos groupes politiques respectifs, car il ne sera tout simplement pas possible de continuer ainsi. Nous sommes, en effet, un des seuls parlements cantonaux à ne siéger qu'en dehors des heures de travail et, lorsque l'ordre du jour n'est pas épuisé, nous sommes obligés de siéger, comme aujourd'hui, depuis 8 h du matin. Mais sachez que c'est le lot commun de presque tous les cantons qui siègent une, deux, voire trois journées entières en session, et les bureaux viennent petit à petit à cette manière de fonctionner. C'est à vous de décider si vous voulez continuer comme nous l'avons fait jusqu'à présent, ou si vous voulez nous obliger à changer notre mode de fonctionnement à force de refaire en plénière les débats de commission - ce que je regretterais personnellement.
Je terminerai en disant que chacun d'entre nous a des responsabilités particulières dans le mandat qu'il exerce et aussi le devoir de se rappeler que «nos attributions ne sont - en définitive - qu'une délégation de la suprême autorité du peuple».
Je vous remercie de m'avoir écouté et je félicite encore une fois M. Ducommun. Je suis persuadé qu'il sera un excellent président, et je me réjouis de pouvoir retourner dans la salle pour lui faire face... (Mme le sautier offre un bouquet de fleurs à M. Spielmann.) (Applaudissements.)
Discours de M. Daniel Ducommun, président
M. Daniel Ducommun (R). Mesdames et Messieurs les députés, même si l'on se croit fort et solide sur ses pieds, il y a dans la vie des moments d'émotion qui vous sensibilisent. C'est ce que je vis pleinement en cet instant. Je tiens à remercier vivement celles et ceux qui m'ont fait confiance en votant pour moi, à l'appui du message sympathique de notre chef de groupe, Bernard Lescaze. A moi de démontrer que je conduirai les travaux de ce parlement avec une totale impartialité dans le but unique de défendre les intérêts de notre République.
Avant de transmettre mon message d'investiture plus personnel, une sorte de mini-discours parlementaire de Saint-Pierre, je voudrais à mon tour rendre hommage à notre président sortant.
Il y a une année, René Koechlin, avec sa finesse d'esprit légendaire, avait donné le ton. Il déclarait, je le cite, que : «Le temps passé en compagnie de Jean Spielmann à gérer le service du Grand Conseil et organiser le travail parlementaire m'a appris à le connaître et à l'apprécier différemment.» «Le loup agressif dans l'arène - disait-il - était devenu un compagnon avisé, conciliant et coopérant.» René Koechlin, non sans ironie, ajoutait : «Pour Jean Spielmann dont les qualités humaines sont indéniables, il suffirait, en somme, qu'il cessât de s'occuper de politique !». (Rires.)
M. Jean Spielmann. Ce n'est pas pour demain !
M. Daniel Ducommun. Je ne partage pas les conclusions de cette boutade tellement les visions de Jean Spielmann sont pertinentes sur des sujets comme l'ouverture de notre cité au monde - du reste, son message de tout à l'heure m'a touché - ou encore la nécessité d'investir à travers des projets ambitieux tels que la Praille, la Halle 6, ou encore sa vision et son engagement pour des transports publics efficaces.
Je me fais le porte-parole du Bureau tout entier pour confirmer les qualités d'un homme d'écoute et de partage, qui a su cultiver le sens de l'amitié avec l'habilité d'arriver chaque fois à ses fins, sans montrer une quelconque rigueur dans le ton et la manière.
Je retiendrai aussi de l'action de Jean Spielmann, celle entreprise pour nous rapprocher de la communauté internationale. Je ferai en sorte que le nouveau Bureau, avec l'appui de l'ensemble de ce parlement, arrose en permanence cette graine lancée avec force et conviction par notre président sortant. Je proposerai à cet effet une soirée d'échange et de convivialité au printemps prochain.
Merci, Jean. Je lève mon verre - pour autant que l'on m'en donne un ! (Rires.) - bien haut à la santé de Jean Spielmann ! (M. Daniel Ducommun et M. Jean Spielmann prennent un verre des mains de Mme Mireille Gossauer-Zurcher et trinquent debout.) Merci encore, Jean ! (Vifs applaudissements.)
Une voix. Une chanson, une chanson !
M. Daniel Ducommun. Quoi, une chanson ? Viens poupoule, viens... Non ! (Rires.)
Mesdames et Messieurs les députés, il n'est pas aisé de parler de soi-même, mais j'aimerais néanmoins vous dire que l'action que j'entreprends tous les jours et qui m'amène sur ce perchoir ce soir repose sur trois piliers. Vous connaissez déjà les piliers qui régissent l'encadrement de notre prévoyance. On parle peut-être moins de ceux qui motivent notre propre vie active.
En ce qui me concerne, le premier de ces piliers est la famille.
Trois enfants, dont un, Frédéric, qui est ici ce soir, une épouse merveilleuse, qui est là aussi... (Applaudissements.) ...épouse qui, malgré mes absences, conserve une patience et un moral à toute épreuve. Thank you, darling ! (Rires.)
Le second pilier est celui de l'amitié.
Il se manifeste très concrètement ce soir à la tribune par la présence, notamment, d'amis de la classe 45 des Vieux Grenadiers... Pas de manifestation, sinon je me verrai forcé de faire évacuer la tribune ! (Rires.) ...du Banian - du New Banian plus précisément - et de bien d'autres, dont les anciens présidents de ce Grand Conseil qui me font l'honneur et l'amitié de leur présence.
Cette amitié, je la retrouve bien évidemment également dans mon parti. L'Association radicale de Bernex, où j'ai grandi. Puis, ensuite, dans notre parti central dont la devise «Justice sociale et liberté humaine» s'associe tellement bien à mon action, moi le petit Dudu qui suis passé d'une famille modeste - très modeste, même - des Pâquis au secteur de la finance...
Un souvenir ému, Mesdames et Messieurs, à Claude Basset, notre ancien collègue, qui cultivait l'amitié avec un «A» majuscule, qui nous a trop vite quittés. J'ai une grande émotion, parce que dans l'agenda que l'on a retrouvé dans la poche de Claude Basset, la date du 18 novembre était encadrée avec trois traits de crayon. Il tenait à être là ce soir...
Le troisième pilier est lié à ma profession.
J'ai commencé à travailler dans le domaine bancaire, il y a trente-huit ans, jour pour jour - Dieu ! (Rires.) Je suis à la Banque cantonale de Genève depuis treize ans avec pour ambition, à mon avis remplie, d'avoir aidé ou conseillé nombre de clients de toutes conditions, nombre de sociétés, dont beaucoup de PME, et nombre de collectivités publiques.
L'activité de la banque, qui m'occupe tous les jours et qui me laisse le temps - j'en remercie la direction - d'assumer mes responsabilités civiques, ne correspond pas à celle que j'entends toujours dans cette assemblée. Mon activité est à 20 000 lieues des querelles politiques. Tant mieux, peut-être, pour l'ensemble de la clientèle et les nombreux collaborateurs qui ont besoin de travailler dans la sérénité.
Après ces considérations personnelles, venons-en aux objectifs que je souhaiterais remplir cette année - cela donnera un petit signal au nouveau Bureau - afin de rendre à notre parlement toute son efficacité et une meilleure compréhension auprès de la population.
Avec l'aide précieuse et compétente de Mme le sautier - ou sautière... - Maria Anna Hutter, de l'ensemble des collaboratrices et collaborateurs du service du Grand Conseil, dont je loue l'engagement, et de l'ensemble des députés, représentés par les six membres du Bureau, je tiens à développer quatre axes stratégiques - soyons ambitieux ! :
- Le premier est le passage technologique.
Vivons résolument avec les techniques de l'information les plus performantes. Orientons-nous vers une gestion informatique comprenant l'installation du vote électronique et du traitement des documents parlementaires en compatibilité avec les programmes déjà opérationnels dans d'autres services de l'Etat, dont la chancellerie.
Profitons de cette occasion - si le budget nous le permet - pour rafraîchir notre salle de séance quelque peu vieillotte et peut-être faire plaisir à certaines et certains d'entre vous, comme Antonio Hodgers, qui ne prennent pas la tapisserie qui est derrière moi comme le meilleur symbole de joie et d'allégresse !
Je tiens également à améliorer la gestion administrative des jetons de présence.
- Le deuxième axe, auquel je suis très sensible, est celui de la politique de communication.
Mesdames et Messieurs les députés, nous nous vendons mal ! La population, qui ne nous connaît qu'à travers des articles timides et clairsemés de la presse ou les images de «Léman Bleu», nous considère moins bons que les «Guignols de l'info» et ne nous prend pas toujours au sérieux...
J'envisage donc plusieurs démarches :
l'organisation de conférences de presse mensuelles pouvant, notamment, intégrer des présidents de commissions parlementaires;
une meilleure image de nos travaux et ordres du jour dans la «Feuille d'avis officielle»;
une meilleure diffusion de nos travaux par «Léman Bleu»;
une meilleure reconnaissance protocolaire. Notre pouvoir législatif doit s'exprimer en tant que tel auprès de notre population et non pas en qualité d'accompagnateur du gouvernement... (Des bravos fusent.)
Enfin, et comme je l'ai dit tout à l'heure, je tiens à la poursuite de notre relation avec les représentants de la communauté internationale. Je remercie encore Jean Spielmann pour son action et je souhaite bonne chance, par la même occasion, à M. l'ambassadeur Walter Gyger en partance pour l'Inde. Que ces contacts contribuent également à promouvoir l'ouverture sur l'Europe et sur le monde !
Mesdames et Messieurs les députés, trois Etats demeurent hors du système des Nations Unies : le Tuvalu, qui compte neuf mille indigènes; le Vatican, qui compte mille soutanes... (Rires.) ...et la Confédération helvétique, avec plus de sept millions d'habitants, et l'exploit de représenter 99% des individus vivant sur une terre «non onusienne» ! (Rires.)
- Le troisième axe concerne l'efficacité des travaux parlementaires.
Nous avions entrepris une enquête de satisfaction l'an dernier. Il y a lieu aujourd'hui de vous en rendre compte et de vous communiquer quelles mesures nous avons entreprises pour combler certaines faiblesses. Nous vous les communiquerons après avoir transmis ces informations au nouveau Bureau.
La réflexion doit se poursuivre sur l'horaire de nos séances plénières. Une enquête auprès des autres cantons suisses - Jean Spielmann l'a dit tout à l'heure - nous démontre que la panacée n'existe pas et que les députés de milice que nous sommes doivent encore, envers et contre tout, concilier activités professionnelle et politique - j'essayerai, autant que possible, d'éviter que nous ayons à siéger dans la journée.
L'amélioration que je vois - et qui ne va vraisemblablement pas plaire à tout le monde - est de vous inciter, Mesdames et Messieurs les députés, à plus de brièveté dans vos interventions parlementaires de façon à ne pas scléroser notre ordre du jour... Laissez vos considérations techniques ou juridiques dans les salles de commission - Jean Spielmann l'a dit aussi. Ne conservez qu'un message politique.
Je n'ai pas l'intention d'enlever un poids démocratique dans ce parlement. Je n'en ai du reste pas le pouvoir. En revanche, j'estime que la démocratie est avant tout un état d'esprit basé sur l'efficacité du message et le respect de celles et ceux de nos citoyens qui attendent des réponses à des projets de lois, motions ou autres pétitions et qui n'ont pas forcément la patience de voir reporter systématiquement les points de notre ordre du jour.
- Enfin, comme quatrième axe et pour renforcer l'efficacité et la cohésion du service du Grand Conseil, je propose de réintégrer dans ce bâtiment le service du Mémorial qui est actuellement isolé dans un immeuble opposé.
Voilà ce qui attend précisément le nouveau Bureau, qui se réunira déjà demain matin, à 10 h 30... (Rires.)
Je tiens à préciser que, si j'entreprends la réalisation de ces diverses démarches, je n'en revendique pas la paternité. Les réflexions y relatives ont été entreprises par les deux présidents précédents, lesquels ont dû utiliser à regret une partie de leur temps et de leur énergie, d'une part, pour gérer l'autonomie du Grand Conseil nouvellement séparé de la chancellerie, d'autre part, pour arbitrer quelques situations conflictuelles à l'intérieur du service, lesquelles, à mon avis, devraient être totalement assainies à ce jour, pour le bien prépondérant de notre importante mission.
Mesdames et Messieurs les députés, d'une façon générale, je m'attends à de profonds changements en l'an 2000, que cela soit au niveau de la politique économique, confrontée aux nouvelles règles du commerce mondial, ou que cela soit, plus près de nous, au niveau des réformes institutionnelles et structurelles auxquelles notre Etat ne peut échapper. Que, dans cette mouvance et ces turbulences, le respect et la dignité de l'être humain restent toujours notre priorité !
Relevons, en guise de conclusion, l'excellente collaboration que nous entretenons avec le Conseil d'Etat qui nous offre notamment, par l'intermédiaire du chancelier de la République, disponibilité, écoute et appui de toutes sortes.
Merci à la presse, ainsi qu'au public que j'attends avec plaisir à la salle des Pas Perdus pour l'apéritif de l'amitié, à l'issue de cette séance de constitution du nouveau Bureau.
Mesdames et Messieurs les députés, mon grand souhait est qu'au-delà de tout le sérieux qui entoure nos travaux nous puissions dans l'amitié cultiver le sourire et le rire. (Rires.) Je ne le cache pas, j'aime rire et voir rire autour de moi. Les zygomatiques m'ont toujours paru les muscles les plus utiles du corps humain. Philippe Bouvard écrit que : «L'hilarité constitue autant un état de grâce pour celui qui l'a fait naître que pour ceux qui en profitent. Le rire, qui lave les ennuis, nettoie les angoisses et essore la morosité, est le détergent de l'âme.» (Rires.)
Je souhaite que la République en profite pleinement. Que vive notre Grand Conseil, que vive Genève ! (Vifs applaudissements.)
Merci, Mesdames et Messieurs les députés. Je prie notre bon Stéphane de bien vouloir remettre dans les plus brefs délais ce bouquet à mon épouse, Margaret. (Applaudissements.)