République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 28 octobre 1999 à 17h
54e législature - 2e année - 11e session - 46e séance
IU 744
M. Rémy Pagani (AdG). Ma première interpellation urgente concerne le stade de la Praille... (Exclamations.)
Il est arrivé à mes oreilles que le Conseil d'Etat, dans le cadre de ses obligations en ce qui concerne le rapport d'étude d'impact, avait demandé un certain nombre de compléments d'information, s'agissant du transport des matières dangereuses sur le site de la Praille. Il est aussi arrivé à mes oreilles que l'étude d'impact sur le transport de ces matières avait été faite et qu'elle révélait un risque majeur pour la population, cinquante mille fois supérieur pour mille décès. Cela signifie que pour mille personnes qui meurent en Ville de Genève une personne habitant les Palettes, par exemple, ou travaillant aujourd'hui dans la zone de Brico-Loisirs a cinquante mille fois plus de risques de mourir à cause des matières dangereuses qui sont transportées dans la zone de la Praille. Le Conseil d'Etat a donc entrepris un certain nombre de démarches pour demander au Conseil fédéral de mettre en conformité, le plus rapidement possible, la zone de la Praille.
Mes questions sont les suivantes :
Combien de temps le Conseil d'Etat mettra-t-il avant de lever le pouce sur ce dossier, au vu des problèmes de sécurité actuels pour la population actuelle et des problèmes qui pourraient surgir dans le futur ? J'imagine en effet mal le Conseil d'Etat donner une autorisation de construire, non pour un stade de football, mais pour un centre commercial où se rendront plus de quinze mille personnes, qui risqueront donc cinquante mille fois plus leur vie que si elles se rendaient dans un autre magasin du centre-ville.
Le deuxième problème lié au stade de la Praille concerne les artisans qui se trouvent dans la zone dite «du camembert». Lorsque nous avons étudié ce projet en commission, on nous a dit que nous ne devions pas nous occuper de cette affaire, car les artisans en question n'étaient pas concernés. Or, aujourd'hui, deux recours sont déposés par des associations d'artisans - on n'en a pas fait tout un tabac comme pour le WWF et l'ATE - concernant cette zone. De qui se moque-t-on ? En tant que députés, nous nous sommes fait berner, parce qu'on nous avait dit que le périmètre n'était pas touché !
Ma deuxième question est la suivante : pourquoi le Conseil d'Etat a-t-il jugé préférable de modifier l'assiette du stade et de réserver toute une partie de cette zone pour un éventuel déclassement ? Va-t-on déclasser toute la zone ou seulement une partie ? Ensuite, comment le Conseil d'Etat envisage-t-il d'indemniser les personnes qui se trouvent sur la superficie concernée et qui réclament, à juste titre, une indemnité correspondant à leurs investissements ?
Enfin, par rapport à la prise de position de M. Hentsch, j'aimerais que le département nous fournisse les statuts de la Fondation Hippomène ainsi que la liste des membres de cette fondation. En effet, il me semble assez aberrant que M. Hentsch décide de son propre chef de retirer le stade des Charmilles, alors que des statuts existent pour cette fondation. Nous aimerions également que le Conseil d'Etat nous précise le rôle qu'il entend jouer dans cette affaire, en ce qui concerne son droit de regard sur cette fondation.