République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 11 juin 1999 à 17h
54e législature - 2e année - 8e session - 30e séance
IU 688
M. Gérard Ramseyer. S'il y avait à Genève un Grand Prix de la cacophonie, le quartier de la Rôtisserie obtiendrait l'Oscar à tous les coups.
Premier temps de la valse, les travaux de concertation Vieille-Ville permettent d'instaurer un statut de rue résidentielle sur l'axe Rôtisserie - un problème Ville de Genève. La mise en oeuvre conceptuelle et réglementaire est réalisée par l'OTC. Les aménagements indispensables, de même que les marquages, sont à la charge de la Ville de Genève : aménagements indispensables jamais réalisés, faute de moyens financiers. La suppression des passages piétons a été réalisée par des sigles peints au sol, incompris des usagers. Le résultat était peu probant, car la situation était plus dangereuse qu'auparavant. Contrairement aux effets escomptés, les piétons n'avaient plus du tout leur place sur les chaussées.
Deuxième temps de la valse, les nombreuses plaintes qui nous sont parvenues, de même que les observations faites sur place, nous incitent à proposer à la Ville de Genève un retour en arrière avec réintroduction des passages pour piétons. La situation était provisoirement rentrée dans l'ordre. En revanche, le fait d'avoir réintroduit les passages piétons en contexte résidentiel ne correspond pas aux normes fédérales en la matière. Les mêmes, qui se plaignaient au début, nous l'ont fait savoir, même si nous en étions conscients.
Troisième temps de la valse, comme annoncé par notre département aux membres de la concertation Vieille-Ville, une régularisation de la situation était indispensable. Il y avait donc deux variantes : soit nous revenions au 50 km/h - et nous n'en voulions pas - soit nous instaurions une zone 30 km/h permettant de maintenir les marquages de signalisation au sol, donc les passages piétons. Nous avons proposé ces changements et nous attendons que la Ville prenne un engagement ferme d'aménagement à ce sujet.
Mais ce n'est pas fini. Quatrième temps de la valse, les résultats de l'enquête publique nous sont rendus. Six associations ont répondu. Elles ne sont pas d'accord de retourner au statu quo ante, elles veulent conserver la situation actuelle. C'est le cas de la Ville de Genève et, également, celui de l'ATE qui s'appuie sur un accord qui serait intervenu entre commerçants et habitants, accord qui est, d'ores et déjà, nié par ces personnes-là. Les autres associations sont donc d'accord pour le maintien de la situation actuelle.
Ce n'est pas fini. Cinquième temps de la valse, des commerçants prétendent n'avoir pas été consultés. Ils figurent nommément dans les procès-verbaux de concertation. On s'est entendu répondre que les personnes qui représentaient ces commerçants n'étaient pas habilitées à prendre des décisions.
Ce n'est pas fini. Sixième temps de la valse - et ça, c'est la cerise sur le gâteau - un commerçant nous écrit pour dire que c'est un véritable scandale d'avoir autant de véhicules qui squattent les places «court terme» - donc à 30 minutes - devant son commerce. Il demande l'intervention de la police. La police intervient, met des amendes, transmet les véhicules à la fourrière et - ô stupéfaction - ces voitures sont la propriété des employés du commerçant en question ! (Rires.) Nous avons donc informé ce commerçant que nous allions malheureusement continuer à sévir et que, s'il avait un problème avec ses employés, il veuille bien le régler lui-même.
Ma conclusion, Madame la députée, est la suivante : l'OTC garde le moral et les autorités de la Ville aussi. (Rires.)
Cette interpellation urgente est close.