République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 25 février 1999 à 17h
54e législature - 2e année - 4e session - 5e séance
IU 614
M. Alain-Dominique Mauris (L). Mon interpellation urgente s'adresse au Conseil d'Etat et porte sur la concentration de nombreux requérants d'asile dans une zone relativement restreinte.
En effet, dans un rayon de quelques kilomètres, les centres d'accueil de Vernier, d'Onex et de Loëx, hébergent environ sept cent cinquante requérants. Plus spécifiquement, Loëx, village de seulement quarante habitants, enfants compris, voit l'arrivée de plus de cent quarante requérants d'asile provenant de régions comme l'Erythrée ou la Somalie, où la guerre et les violences traumatisent gravement ces populations venues chercher chez nous la paix à laquelle elles ont droit.
Pourtant, les méthodes à la va-vite employées par le canton laissent songeurs. Exemple : la transformation des bâtiments dits «Les Ruches» qui était pourtant promis à la démolition ; ils ont été très rapidement réhabilités, sans dépôt d'autorisation, et, bien sûr, sans informer les villageois. De plus, ils ont été aménagés pendant la nuit - j'imagine pour éviter d'alerter les voisins.
Ou encore : les enfants des requérants fréquenteront les écoles communales, sans qu'aucune information n'ait été donnée à la population, à la mairie, voire dans les écoles. Il s'agit, je le rappelle, d'enfants de la guerre, nécessitant, je peux l'imaginer, un encadrement de qualité.
Le 30 novembre 1998, la population de Loëx qui accueille déjà plus de quatre-vingts requérants, s'inquiète sans obtenir de vraie réponse.
En conclusion, Mesdames et Messieurs du Conseil d'Etat, ne trouvez-vous pas inconsidéré d'imposer à ce petit village de quarante habitants, qui accueille déjà quatre-vingts requérants, une augmentation considérable de nouveaux requérants sans mettre en place une véritable politique d'information et sans tenir compte de l'inquiétude de ces villageois.
Une répartition plus équitable sur le canton de Genève aurait un impact certainement beaucoup plus social tant pour les requérants que pour les habitants concernés.