République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 3 décembre 1998 à 17h
54e législature - 2e année - 2e session - 52e séance
IU 575
Mme Elisabeth Reusse-Decrey (S). Mon interpellation s'adresse à l'ensemble du Conseil d'Etat. Il y a aujourd'hui exactement une année qu'un traité interdisant les mines antipersonnel a été signé à Ottawa. Malgré cela, chaque vingt minutes, une mine fait une nouvelle victime dans le monde et, la plupart du temps, il s'agit d'un enfant.
Aujourd'hui, à Genève, trois mouvements : la Conférence universitaire, des associations d'étudiants, la Coordination enseignement et le Mouvement populaire des familles (MPF), se permettent d'utiliser cette cause dramatique pour vendre leurs choix politiques.
Pour illustrer le danger que représente à leurs yeux le paquet ficelé, ils l'appellent ";le paquet antipersonnel" et le placent juste sous le pas d'un citoyen qui semble inattentif. De nombreuses organisations de la campagne suisse ont alerté ce matin le secrétariat de la campagne suisse contre les mines antipersonnel, choquées que l'on puisse utiliser des causes comme celle-là pour faire passer un message politique. Etre opposé à la table ronde est un droit éminemment démocratique, mais que l'on touche les citoyens par des analogies aussi abjectes est une atteinte aux principes élémentaires de l'éthique !
Mesdames et Messieurs les conseillers d'Etat, j'ai deux questions :
- Existe-t-il un organe qui juge de l'éthique des affiches de propagande lors de votations ou d'élections, à l'image de ce qui existe sur le plan publicitaire ? Si oui, comment cette affiche qui viole tous les principes de respect de la dignité humaine a-t-elle pu passer la rampe ?
- Et si non, le Conseil d'Etat ne pense-t-il pas qu'il serait peut-être judicieux de nommer une sorte d'ombudsman pour une telle tâche ? (Applaudissements.)