République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 19 novembre 1998 à 17h
54e législature - 2e année - 1re session - 48e séance
IU 565
M. Luc Gilly (AdG). Ma première interpellation s'adresse également à M. Ramseyer, donc à M. Moutinot, puisque, en ce jour historique, M. Ramseyer a réussi à être absent... Dommage !
Monsieur Moutinot, mon interpellation porte sur l'accueil des Kosovars à Genève. Je vais faire quelques remarques et, ensuite, je poserai mes questions.
Dans la «Feuille d'avis officielle» du 9 novembre - c'est-à-dire il y a dix jours - le Conseil d'Etat a publié une déclaration sur les dispositions prises pour répondre à l'afflux des candidats à l'asile du Kosovo, qui se termine ainsi : «La Suisse plus que tout autre Etat a engagé en période de paix, par dizaines de milliers, des travailleurs kosovars, souvent saisonniers, pour venir construire nos écoles, nos routes, nos ponts, nos tunnels. Il est donc normal que la Suisse accueille en temps de guerre les familles et les proches de ceux qui sont venus travailler comme saisonniers chez nous en temps de paix. Signé : le Conseil d'Etat.»
Je rappelle que nous avons déposé une résolution sur cette même problématique de l'accueil des Kosovars, qui a été acceptée par notre parlement. L'une des invites votées demandait :
- de prendre l'initiative, dès l'adoption par le Grand Conseil de cette résolution et sans attendre la réponse du Conseil fédéral, d'autoriser les familles albanaises de Genève à accueillir les requérants kosovars chez elles et que les requérants soient convoqués à des dates raisonnables et crédibles au Centre d'enregistrement de La Praille.
Pour vous éviter d'autres développements que je pourrais faire, je rappelle que nous avions dit qu'un tiers des requérants kosovars de 1998 ont déjà des membres de leur famille en Suisse prêts à les héberger. L'Office fédéral des réfugiés les en empêche de façon incompréhensible, d'autant qu'ainsi ils seraient répartis dans les différentes régions de Suisse et que les liens affectifs qu'ils ont déjà ici seraient respectés.
Un élan de solidarité important est manifeste dans la communauté albanaise de Suisse. Il est donc absurde de ne pas tenir compte de cet élément pour soulager les structures d'accueil, qui sont débordées. Il faudra donc, dès aujourd'hui, autoriser la communauté albanaise de Suisse à accueillir les réfugiés kosovars. Dix mille places d'accueil sont disponibles à ce jour dans les familles albanaises.
Or, dernièrement, M. Ramseyer - et sur ce point, je m'adresse à lui - a participé à la Conférence des chefs de police cantonaux... (Brouhaha.) J'aimerais un peu de silence... Une fois de plus, je constate que la situation des requérants n'intéresse pas le parlement ! Alors, si M. le nouveau président veut bien demander le silence... afin que je puisse terminer mon interpellation.
Le président. Monsieur Gilly, vous avez dépassé votre temps de parole. Je vous prie de poser vos questions.
M. Luc Gilly. Je n'ai pas entendu M. Ramseyer défendre notre résolution à cette Conférence des chefs de police cantonaux... Au contraire, ses déclarations allaient dans le sens opposé.
Mes trois questions sont les suivantes :
- Allez-vous, Monsieur Ramseyer, réagir positivement à la demande de la résolution 387, adoptée par notre Grand Conseil, et prendre les mesures nécessaires pour autoriser les familles albanaises de Genève à accueillir les requérants, parents ou proches, chez elles ?
- Allez-vous reprendre contact avec M. Uelli Leuenberger qui a proposé cette solution partielle mais indispensable ? Il avait lancé un appel - vous vous en rappelez - aux autorités suisses et genevoises, alors que Berne ne savait plus quoi faire.
- Allez-vous donc, Monsieur Ramseyer, réexaminer votre position et encourager vos collègues suisses à agir de même dans les autres cantons ?