République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 25 septembre 1998 à 17h
54e législature - 1re année - 11e session - 38e séance
IU 533
M. Gérard Ramseyer, président du Conseil d'Etat. Madame la députée, vous me demandez tout d'abord ce qui s'est réellement passé le 9 septembre 1998. A 18 h au parc des Cropettes, une trentaine de personnes consomment des bières autour d'une statue représentant une lime d'environ 3 m de hauteur. Ces personnes se déplacent dès 19 h en direction de la cérémonie d'inauguration de la statue de Sissi sur le quai du Mont-Blanc. La police les arrête à une cinquantaine de mètres de la cérémonie qui ne sera troublée que par leurs cris et slogans. Les manifestants installent alors un pique-nique sur la rotonde. A 19 h 40, la cérémonie officielle d'inauguration est terminée. Les invités gagnent l'Hôtel Beau-Rivage et les manifestants poursuivent leur pique-nique. Le dispositif de la police est levé.
A 21 h 40, des passants informent l'Hôtel Beau-Rivage que des personnes commettent des déprédations sur la statue. Un véhicule de police se rend sur place. Il est d'emblée pris à partie par les manifestants; il se retire. A 21 h 50, le Beau-Rivage signale qu'une trentaine de personnes s'agitent autour de la statue. Un peloton mobile de gendarmerie se rend sur place. Il est accueilli par des jets de bouteilles, des crachats et des violences ordinaires en pareille situation. Des manifestants réussissent à plaquer au sol un gendarme et lui brisent une jambe en tournant violemment son pied droit jusqu'à la rupture. Un autre gendarme est blessé au flanc par une torche dont l'a frappé un manifestant remarqué pour son agressivité dès le début de la manifestation.
Vous me demandez, Madame la députée, s'il était nécessaire de canaliser ces manifestants. La réponse est affirmative. Il s'agissait simplement de protéger une cérémonie culturelle parfaitement pacifique avec les moyens usuels. Cette mesure n'a posé aucun problème.
Vous me demandez ensuite si l'attitude de la police a été conforme aux usages. La réponse est affirmative. Elle intervenait pour empêcher que soit endommagée une statue, mais l'agression dont ont été victimes les agents ne laisse planer aucun doute sur les intentions de quelques-uns des manifestants.
Pour répondre à votre troisième question, je pense qu'il n'y a - à première vue - pas d'amalgame entre cette manifestation et les événements du mois de mai dernier. Il y a par contre un rapport évident avec certains squatters bien connus de la police, identifiés sur place, sur les photos de presse et sur les images de la télévision. La justice enquête à leur sujet.
Votre idée enfin de convoquer des états généraux sur l'escalade de la violence urbaine est en soi louable. Nous attendrons cependant l'issue des travaux que conduit votre commission parlementaire ad hoc. Il est par ailleurs délicat de généraliser. Les manifestants au comportement d'une extrême violence étant en nombre réduit et parfaitement identifiés par nos services.
Madame la députée et pour terminer, je souhaite comme vous que tous les auteurs de toutes les violences soient jugés par la justice de notre canton. Cette justice a, comme vous le savez, ma totale confiance.
Cette interpellation urgente est close.