République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 24 avril 1998 à 17h
54e législature - 1re année - 7e session - 15e séance
IU 469
Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat. Je réponds à la question de M. le député Odier concernant l'évolution des places d'apprentissage et l'adéquation entre la demande de ces places par les jeunes et l'offre de ceux qui les proposent.
Voici une information destinée à l'ensemble des députés et députées. Elle ne fait pas toujours la Une des journaux, mais elle correspond à une réalité constatée depuis quelques années.
Dès 1994, le nombre des places offertes a constamment augmenté, passant de mille huit cent dix-neuf à mille neuf cent quatre-vingts en 1997. Un effort incontestable a donc été fait pour maintenir le nombre des places d'apprentissage et sensibiliser les entreprises à cet égard. En revanche, il est moins satisfaisant de constater que le nombre de candidats à placer n'a pas évolué dans le même sens. Cela signifie que l'intérêt d'un apprentissage en entreprise faiblit et qu'il n'y a pas nécessairement adéquation des compétences aux places d'apprentissage disponibles.
Pendant longtemps, la formation professionnelle, donc l'apprentissage, a été considérée comme étant dévolue à ceux qui voulaient faire les études les plus brèves possible. En réalité, tous les métiers requièrent un niveau d'exigence qualitative à atteindre. D'où, pour les jeunes, la nécessité de maîtriser, à la sortie du cycle d'orientation, des connaissances plus importantes que celles qui avaient cours jusqu'ici.
Par conséquent, nous avons agi dans plusieurs domaines. Avec certains corps de métier, notamment ceux de la construction et ceux des artisans et commerçants, nous avons mené des campagnes de sensibilisation qui s'adressaient aussi bien aux entreprises, pour qu'elles offrent des places d'apprentissage, qu'aux élèves pour qu'ils s'y intéressent.
A l'intérieur même du cycle d'orientation, nous avons défini des objectifs qui devraient permettre une meilleure adéquation des connaissances acquises au cycle et des exigences requises par les apprentissages.
Nous avons pris des mesures qui tendent aussi bien à la promotion de l'apprentissage, en tant que tel, qu'à la promotion de la femme dans l'apprentissage, à celle de l'édition d'un guide de l'apprentissage ou de la création d'un interface qui permette, en coordination avec le département de l'économie et les entreprises, de mettre sur pied une véritable bourse des stages pour aboutir, ensuite, à de réels apprentissages.
Depuis 1994, nous développons un système d'insertion professionnelle qui, par le biais d'un enseignement théorique et pratique, est à même, selon le préapprentissage conçu par la SGIPA, de permettre aux élèves n'ayant pas le niveau requis de s'intégrer progressivement dans le système de formation professionnelle.
Nos efforts sont multiples. Nous devons, à la fois, convaincre les entreprises d'offrir des places d'apprentissage et stimuler l'intérêt des élèves pour une formation professionnelle. Nous sommes le seul canton à disposer d'un réseau aussi étendu d'écoles, d'apprentissages en école et d'apprentissages en entreprise.
En temps de crise, on s'attarde peut-être davantage à l'école. Par conséquent, l'intérêt de l'apprentissage en entreprise vaut d'être démontré et valorisé.
J'en viens à votre demande de places d'apprentissage au goût des élèves. Laissez-moi vous rappeler qu'un type d'offres dans le système d'apprentissage en entreprise est l'indice de la bonne santé d'un marché spécifique. Le but d'un apprentissage est de trouver des débouchés et un emploi. Dès lors, l'indice dont je fais état préfigure les professions qui offriront des places et des emplois. Nous ne remplirions pas notre mission si nous suscitions, artificiellement, des places d'apprentissage dans des domaines certes souhaités, mais peu porteurs d'emplois. Je crois, Monsieur le député, que ce n'est pas cela que vous souhaitez.
Cette interpellation urgente est close.