République et canton de Genève

Grand Conseil

IU 380
5. Réponse du Conseil d'Etat à l'interpellation urgente de M. Roger Beer : le pont de la Versoix : pourquoi pas du bois ? ( ) IU380
Mémorial 1997 : Développée, 7987.

M. Claude Haegi, conseiller d'Etat. L'ancien pont de Bossy, dont la date de construction n'est pas connue - elle se situe vraisemblablement au début du siècle - était un ouvrage qui franchissait la Versoix en deux travées d'environ 6,5 m; (Brouhaha.) les culées et la pile centrale étaient massives et constituées d'un gros béton et, partiellement, d'enrochement pour les culées. (La présidente agite la cloche.) Le tablier était constitué d'une structure métallique et d'un remplissage en béton grossier.

En 1957, cet ouvrage fut renforcé à l'aide d'un surbéton d'une épaisseur de 20 cm. La liaison avec la structure porteuse étant assurée par une armature soudée sur les profilés existants.

La dernière inspection de cet ouvrage, Monsieur le député Beer, remonte à 1994, et elle a permis de déceler notamment les défauts majeurs suivants : désagréments des culées de l'ouvrage, forte corrosion des profilés du tablier. Au vu de ces dégâts, les services compétents du département des travaux publics et de l'énergie ont étudié et chiffré deux variantes pour sa remise en état.

Le première solution consistait à assainir et renforcer l'ouvrage existant pour un montant de 230 000 F.

La deuxième comprenait l'assainissement des culées existantes, la suppression de la pile centrale, la démolition et la reconstruction du tablier pour un montant estimé à 280 000 F.

Considérant le faible écart des coûts et les avantages apportés par la suppression de la pile centrale, notamment l'augmentation du gabarit d'écoulement de la Versoix - le département des travaux publics et de l'énergie est très précis dans la réponse qu'il prépare, vous le remarquerez - car les crues de la Versoix ont parfois un caractère torrentueux, la solution de démolir et de reconstruire l'ouvrage a finalement été retenue.

Les travaux ont été adjugés pour un montant de 236 000 F. Ils ont été réalisés cet été.

Concernant la faisabilité d'une structure en bois, il faut rappeler que l'ouvrage est destiné au trafic routier dont les charges sont définies dans la norme SIA relative aux actions sur les structures porteuses, en tenant compte d'une réduction de 25% des charges autorisées par l'article, dont je vous passe le numéro...

Tel que nouvellement construit, il est constitué de deux poutres simples en profilés métalliques liés à un tablier en béton armé faisant office de table de compression. (La présidente agite la cloche.) En remplaçant l'acier par des poutres en bois lamellées, collées sur toute la longueur du pont et d'une hauteur maximum de 50 cm, afin de respecter le tirant d'air de 80 cm, la sécurité structurale pouvait être assurée, mais les déformations à l'état de service se révélaient trop importantes.

Dans le cas particulier, cette solution est inadaptée, et c'est pourquoi l'ouvrage aurait pu être conçu en bois en modifiant le système statique de la structure porteuse, soit avec un appui intermédiaire fondé dans le lit de la rivière soit avec une structure porteuse en arc.

Dès lors, au vu des contraintes techniques et économiques précitées, le choix du bois pour la reconstruction de cet ouvrage n'a pas été retenu.

Cette interpellation urgente est close.