République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 2 octobre 1997 à 17h
53e législature - 4e année - 11e session - 47e séance
IU 390
M. Pierre Vanek (AdG). J'ai deux interpellations urgentes à développer.
La première porte sur la politique du logement social à Genève et l'octroi d'un certain nombre d'autorisations, notamment celles concernant la rénovation des immeubles sis au 24, boulevard des Philosophes et au 12-14, boulevard de la Tour. Il s'agit, vous l'aurez compris, du squatt dit «Rhino».
J'aimerais poser des questions qui rejoignent celles des occupants et des personnes qui ont appuyé la pétition que j'ai eu l'honneur de signer. Celle-ci est en train de circuler dans la République; elle sera présentée à cette assemblée, munie de centaines ou de milliers de signatures.
Une voix. Des centaines de milliers ? (Rires.)
M. Pierre Vanek. Des centaines ou des milliers, ai-je dit ! Mes questions portent notamment sur les conditions d'octroi des autorisations de rénovation des immeubles. En effet, le projet des propriétaires bénéficie d'une subvention au titre du logement social. Or des considérants de la pétition que je partage, il appert que les propriétaires n'ont aucune intention sociale réelle; qu'ils prévoient de remettre les immeubles sur le marché libre au terme des dix ans de subventionnement; que l'aide accordée leur permettrait simplement de boucler leur projet et d'attendre quelques années avant de reprendre des activités que l'on pourrait qualifier de spéculatives.
Dès lors, nous percevons mal le caractère social du financement d'un projet d'un spéculateur failli, M. Magnin pour ne pas le nommer !
Parallèlement à ce projet qui prévoit la transformation des logements et celle de l'entresol en locaux commerciaux loués au double du prix pratiqué sur le marché, une luxueuse transformation des combles, etc., il est un autre projet alternatif qui s'inscrit dans le droit fil d'une politique sociale à long terme. Il prévoit des logements économiques pour une durée indéfinie et, plus important, il provient des habitants eux-mêmes.
Il me semble nécessaire d'encourager les utilisateurs d'appartement à proposer des solutions économiques de ce type pour remédier au manque réel, dans notre République, de logements bon marché.
Je souhaite une réponse, voire une réaction, des conseillers d'Etat concernés sur ces points.