République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 2 octobre 1997 à 17h
53e législature - 4e année - 11e session - 47e séance
IU 385
Mme Nicole Castioni-Jaquet (S). J'ai deux interpellations urgentes à adresser à M. le conseiller d'Etat Claude Haegi. La première s'intitule : «Chat va mal». (Miaulements.)
A plusieurs reprises, les médias ont relaté un fait divers qui, s'il n'est pas dramatique, n'en est pas moins inquiétant. Depuis plusieurs mois, des chats disparaissent et restent introuvables malgré les efforts de leurs maîtres. (Miaulements.) On se calme ! Une véritable psychose s'est installée dans la population. On parle de trafic à des fins d'expériences en laboratoires, de chats mangés, écorchés, vendus à une droguerie de la place pour 55 F et qui en revendrait les peaux.
Il faut savoir que la disparition d'animaux de compagnie peut déclencher un véritable drame et pas seulement pour les chats et les âmes sensibles. (Miaulements.) Madame la présidente, pouvez-vous ramener le calme dans la ménagerie, s'il vous plaît ! M. Vaucher me dérange...
En France, après la découverte de mille huit cents peaux de chat chez un tanneur, l'opinion publique s'est mobilisée. Par le biais d'une pétition, elle a obtenu qu'une commission parlementaire se penche sur le sujet, une loi accordant un statut aux animaux domestiques pouvant être votée par l'Assemblée nationale. A Genève... (Brouhaha.)
La présidente. Chat chuffit !
Mme Nicole Castioni-Jaquet. Ce n'est déjà pas facile... Je ne suis pas aidée ! C'est encore pire que je l'imaginais... (La présidente agite la cloche.)
A Genève, Mme la vétérinaire cantonale, dans une interview accordée à un quotidien, déclarait : «Les lois autorisent les gens à manger du chat ou du chien, et ce monsieur est libre de vendre des peaux, même si cela heurte la sensibilité des gens. Tant qu'il n'y a pas vol d'animaux ou mise à mort cruelle, nous n'avons pas à nous en mêler.»
Très bien ! Mais qui doit s'en mêler alors ? Les propriétaires de chats disparus se retrouvent bien seuls. On se borne à les inciter à déposer une plainte. Pour le reste : «Aide-toi et le ciel t'aidera» !
D'après Mme la vétérinaire cantonale, il est donc autorisé d'estourbir son félidé pour le manger, mais il est interdit d'en faire de même avec celui de son voisin !
Usons d'humour noir et imaginons que les amateurs de viande féline ou canine fassent un stock de chats et de chiens dans leurs jardins ! Comment imaginer une mise à mort qui ne soit pas cruelle, dans de telles conditions ? (La présidente agite la cloche.)
Monsieur le conseiller d'Etat, que pouvez-vous entreprendre dans un premier temps pour que cessent ces vols et que l'on retrouve ces animaux ?
Dans un deuxième temps, pouvez-vous confirmer qu'il est autorisé de tuer, de manger, de vendre des peaux de chats et de chiens à Genève ?