République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 19 septembre 1997 à 17h
53e législature - 4e année - 9e session - 41e séance
IU 366
M. Jean-Philippe Maitre, président du Conseil d'Etat. Mme Deuber-Pauli est intervenue à propos du «bradage» du patrimoine genevois, en montrant pour le «Journal de Genève» un intérêt auquel elle ne nous avait pas accoutumés jusqu'ici. Mais un intérêt, pour récent qu'il soit, peut être fort intense...
Le Conseil d'Etat est intervenu à plusieurs reprises auprès de la présidence du «Journal de Genève». Il l'a fait par écrit pour bien marquer ses préoccupations, notamment en ce qui concerne les emplois liés au quotidien lui-même et ceux liés à son impression.
Si le nouveau journal, dont le titre n'est pas encore défini, voit le jour sur la base des négociations actuelles, il devrait être imprimé à Bussigny. Un gros volume de travail manquerait au centre d'impression de Vernier, ce qui pourrait avoir des conséquences sur l'emploi. Ce n'est pas sans signification, a fortiori lorsqu'on se souvient des conditions dans lesquelles le Conseil d'Etat est intervenu pour que le centre de Vernier réchappe de la débâcle de «La Suisse».
J'ai rencontré M. Gilbert Coutau au mois de juillet. Au mois d'août et à ma demande, je l'ai revu avec M. Lamunière. Je leur ai précisé notre volonté de faire en sorte que la décision de fusionner, prise par Edipresse, d'une part, et l'actionnariat du «Journal de Genève», d'autre part, soit la moins dommageable possible au niveau de l'emploi.
Nous avons approfondi plusieurs questions. MM. Coutau et Lamunière m'ont confirmé ce qui, maintenant, a été publié dans la presse, à savoir que la rédaction principale serait à Genève, de même que l'administration, bien qu'une réserve non encore levée subsiste à cet égard. Sur la base de l'analyse faite pour le journal en tant que tel, les emplois à Genève seraient, au mieux, préservés.
En ce qui concerne le centre d'impression de Vernier, j'ai averti M. Lamunière que le Conseil d'Etat ne pourrait accepter que la fusion des deux titres provoque des pertes d'emplois. Je lui ai rappelé qu'à la suite de la débâcle de «La Suisse» nous avions obtenu le transfert de l'impression de la «Tribune de Genève» de Bussigny à Vernier et sauvé ainsi les emplois.
Actuellement, le centre de Vernier se porte bien. Il compte plus d'emplois qu'à l'époque des difficultés de «La Suisse».
J'ai tenu à dire à MM. Coutau et Lamunière que les conditions dans lesquelles cette fusion avait été annoncée avaient eu pour effet de démobiliser une bonne partie du lectorat, ainsi qu'une partie des collaboratrices et collaborateurs du «Journal de Genève»; que le Conseil d'Etat était fort critique à cet égard.
En effet, il est pour le moins curieux qu'à l'interruption des premières négociations avec le groupe Edipresse, faute des résultats escomptés, et au moment où toute la rédaction et l'administration du «Journal de Genève» furent appelées à produire, cinq fois par semaine, un journal sur la base d'une nouvelle maquette, l'on ait fait entendre, tout soudain, que la publication n'existerait plus ou serait fondamentalement remaniée par la fusion en fin d'année.
Cette façon de procéder produisit, bien entendu, un effet des plus démobilisateurs. Sans posséder quelques leviers d'action à un titre ou à un autre, j'ai fait savoir que le Conseil d'Etat entendait présenter ses critiques.
Telle a été et telle sera la position du Conseil d'Etat. Il s'agit de la création d'une nouvelle publication importante et de référence en Suisse romande, compte tenu des moyens financiers disponibles et du choix de la rédaction en chef et des principaux chefs de rubrique. Il n'empêche que nous demeurerons extrêmement attentifs à toutes les données relatives à l'emploi.
Cette interpellation urgente est close.
La présidente. Je salue à la tribune du public la présence d'élèves du collège Rousseau, placés sous la conduite de Mme Fabienne Fischer. Ils assistent à notre séance dans le cadre de la préparation d'une série d'émissions électorales pour la «RFR-La première». (Applaudissements.)
M. le conseiller d'Etat Claude Haegi nous ayant annoncé qu'il serait un peu en retard, nous passons à l'interpellation urgente 368 de Mme Liliane Johner.