République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 19 septembre 1997 à 17h
53e législature - 4e année - 9e session - 41e séance
IU 373
M. Philippe Joye, conseiller d'Etat. En date du 30 juillet 1997, le Conseil d'Etat a pris connaissance de l'avant-projet de loi que j'ai présenté en relation avec un projet de modification des limites de zones sur le territoire de la commune de Versoix, en vue du relogement des forains et des gens du voyage qui occupent, actuellement, le site du Molard à Versoix.
Ce projet a été élaboré avec l'accord unanime du Conseil administratif de Versoix. Il propose la création d'une zone industrielle et artisanale, avec de l'habitation, au lieu-dit les Longs-Prés situé en zone agricole, dans le domaine d'Ecogia, propriété de la commune, en bordure de la route de Sauverny, à l'ouest du centre sportif de la Bécassière et à proximité de l'autoroute.
Le Conseil d'Etat a donné son accord à ce projet et à l'ouverture de l'enquête publique. Il a recommandé que celle-ci soit précédée d'une information concertée entre le département des travaux publics et la commune.
La concertation a eu lieu et il a été décidé de tenir une conférence de presse conjointe DTPE/Conseil administratif de Versoix.
Je remercie les Conseils administratif et municipal de la commune de Versoix, les seuls représentants des collectivités publiques genevoises ayant accepté de participer activement, avec les services du DTPE, à la recherche d'un site pour le relogement des forains et des gens du voyage. Toutes les autres communes ont refusé d'entrer en matière, à l'exception d'une seule qui offrait 5 000 m2 alors que les besoins sont de l'ordre de six hectares.
Par prudence, je ne vous lirai pas certains commentaires relatifs aux gens du voyage. Ils ne font pas honneur à leurs auteurs.
Nonobstant, nous avons cherché d'autres solutions, par exemple au bois de Bay, mais elles ont été écartées par le Conseil d'Etat.
D'une part, les communes concernées ne sont pas d'accord, et leur refus date de quelques mois et non de cinq ou dix ans. D'autre part, les terrains sont déjà utilisés : le camping du bois de Bay, auquel M. Blanc avait pensé, est en état de construction avancée. Je l'ai constaté quand je suis allé sur place cet après-midi.
Je trouve très fort de café que certains honorables et vieux briscards de la politique communale, cantonale, voire fédérale, disent qu'ils ne veulent pas des tziganes et que c'est à nous d'imposer les emplacements, même s'ils logent chez les autres ! Cela me rappelle le classique «de quoi je me mêle» et certains accords populistes/poujadistes qui firent florès près des eaux d'Ems.
Je réitère tous mes remerciements au Conseil administratif de la commune de Versoix pour avoir accepté de résoudre les problèmes de nos amis, les gens du voyage. Je pense qu'il a encore le droit de dire où il entend les reloger, si possible sans risque d'incendie, pas dans une décharge et pas trop loin des écoles.
C'est pour cette raison qu'après moult réflexions le site des Longs-Prés a été proposé. Ce n'est pas un site idéal, mais je n'en ai pas de meilleur. Ce cas est identique à celui du théâtre Circule à Thônex : le Tribunal fédéral avait tranché en notre faveur.
De plus, le Molard sera renaturé dans le cadre de la renaturisation de la Versoix. La Chambre genevoise d'agriculture n'a pas encore été consultée.
Cette interpellation urgente est close.