République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 18 septembre 1997 à 17h
53e législature - 4e année - 9e session - 40e séance
I 1981
Mme Elisabeth Häusermann (R). Depuis ma première intervention du 6 décembre de l'année dernière, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Notre ordre du jour l'a voulu ainsi, et j'essaierai quand même d'y répondre, suite à la réponse que M. le conseiller d'Etat a donnée, il y a un certain temps. Entre-temps, beaucoup de décisions ont été prises pour améliorer ce que j'ai remis en question, c'est-à-dire la maturité professionnelle que l'on pouvait obtenir à l'école de fleuristes de Lullier.
Le pilote dort, le copilote est ailleurs, et c'est avec les moyens de bord que l'assistant essaie de faire atterrir l'avion sur la bonne piste. La réplique, suite à votre réponse concernant l'école de fleuristes, ne va pas se situer sur le même nuage, celui que vous semblez ne pas vouloir quitter pour voir les réalités en face, Monsieur le conseiller d'Etat. C'est dans des films de science-fiction catastrophe qu'un copilote essaie de remplir deux fonctions à la fois et cela ne réussit qu'en cas de happy end !
J'espérais ce happy end de tout mon coeur pour les élèves-fleuristes de cette école d'aujourd'hui. La première volée a terminé son cursus; qu'en est-il des résultats ? Les élèves ayant réussi les quatre ans ont obtenu leur diplôme aujourd'hui. Aucun des élèves ne s'est inscrit ou a passé les examens de maturité professionnelle comme prévu dans le règlement. Mobbing ou manque de motivation ? Laissez-moi poser la question et permettez-moi de douter de l'efficacité que vous évoquez, Monsieur le conseiller d'Etat ! Elle serait autre si les acteurs avaient l'habitude de travailler dans le domaine scolaire. Pourquoi ne pas effectuer un transfert au DIP ? Je citerai deux exemples pour illustrer ce propos. Premièrement, je ne comprends pas que l'on puisse répondre à une lettre de parents datée du début décembre au mois de juin seulement. Deuxièmement, je vous félicite pour la formation pédagogique nouvellement instaurée pour ceux qui sont censés enseigner à l'école de Lullier, mais je ne comprends pas comment on peut acquérir une formation pédagogique en une semaine, alors que d'autres y consacrent quatre ans à l'université, à la FAPSE !
Vous m'avez reproché, Monsieur le conseiller d'Etat, de vous avoir interpellé trois fois sur cette question; vous avez déclaré avoir beaucoup investi en m'accordant une heure de votre précieux temps. J'en suis consciente ! Aujourd'hui, une volée d'élèves est sortie de cette école après quatre ans avec les diplômes qu'elle aurait pu acquérir en entreprise en trois ans. Je ne comprends pas la raison de cette année supplémentaire qui représente un sacrifice en temps, en énergie et en argent.
Enfin, Monsieur le conseiller d'Etat, je ne comprends pas pourquoi vous ne voulez pas comprendre !
M. Claude Haegi, conseiller d'Etat. Il y a les feuilletons de Dallas et ceux du fameux pilote de Lullier qui serait ou ne serait pas dans cet avion-là !
Chère Madame, je pourrais vraiment être tenté de vous dire que «j'en ai ras le bol», parce que ça exprimerait quelque chose de réel que je ressens et qui est ressenti également par ceux qui dirigent la maison au sujet de laquelle vous tenez des propos parfaitement déplacés ne correspondant pas à la réalité ! Vous êtes la seule dans cette situation : vous vous êtes convaincue qu'il y aurait effectivement un problème.
Voyez-vous, Madame - je vais d'ailleurs être très bref - c'est dommage que vous n'ayez pas accepté l'invitation qui vous a été envoyée et que vous n'ayez pas participé à la cérémonie de distribution des prix lors des promotions de Lullier ! Là, vous auriez eu la réponse en percevant l'ambiance qui règne dans cette maison et le degré de satisfaction des élèves. Vous auriez perçu que ce que vous dites des relations entre les milieux professionnels et les élèves est complètement à côté de la réalité. Cette école se distingue, précisément; elle a sa propre identité, animée qu'elle est par des professionnels de la branche.
Oui, nous avons créé une école de fleuristes au sujet de laquelle, cet après-midi, Madame, le président de l'Association suisse des fleuristes - qui s'était déplacé pour la distribution des prix - déclarait également sa satisfaction.
Si je suis sur un nuage, vous êtes, Madame, sur une autre planète qui vous offre certaines satisfactions. Restez-y, mais j'espère que l'on n'aura plus à débattre de ce sujet !
Cette interpellation est close.
18. Ordre du jour.
La présidente. M. le député Max Schneider a demandé si nous pouvions voter le renvoi en commission des affaires régionales du rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil concernant la politique régionale et européenne et la coopération au développement.
M. Max Schneider (Ve). Je pensais que l'on pouvait le renvoyer sans débat en commission pour étude.
M. Claude Haegi, conseiller d'Etat. Il s'agit d'un rapport; il est là; il existe. Vous pouvez bien sûr aller en commission, mais vous avez vu l'importance du document. Si vous recherchez des activités, ce document peut être une base pour des discussions qui seront particulièrement longues ! Je ne sais pas si c'est le meilleur choix que vous puissiez faire, car, rappelez-vous, Monsieur Schneider, vous êtes déjà allé en commission avec un rapport du même type voilà quelques années !
Comme c'était la première fois, cela valait la peine de se livrer à un nouvel exercice. Mais le reprendre aujourd'hui sur ces bases-là me semble un travail disproportionné. Il serait préférable que vous en preniez connaissance pour en faire bon usage : c'est une pièce de référence qui donne une multitude de renseignements qui vous seront utiles, lorsque vous aborderez des sujets en relation avec les affaires régionales.
Vis-à-vis des députés, je me permets de faire un signe : faites attention à ne pas vous engager dans quelque chose qui vous prendra beaucoup de temps pour un résultat qui sera peut-être insatisfaisant !
La présidente. Il n'y a pas de débat : soit il est renvoyé en commission soit il reste agendé tel qu'il est.
Mise aux voix, la proposition de renvoyer le rapport divers 282 à la commission des affaires communales et régionales est rejetée.