République et canton de Genève

Grand Conseil

IU 345
9. Réponse du Conseil d'Etat à l'interpellation urgente de M. Chaïm Nissim sur le démantèlement des installations photovoltaïques de l'école d'ingénieurs. ( ) IU345
Mémorial 1997 : Développée, 2984.

M. Philippe Joye, conseiller d'Etat. Dans son interpellation urgente, M. le député Nissim parle du démantèlement de l'installation photovoltaïque de l'EIG. Il n'en est rien.

L'installation a été réalisée en 1991, en collaboration avec l'école d'ingénieurs de Genève, respectivement les laboratoires d'énergétique appliquée et d'électronique de puissance, pour répondre aux deux questions suivantes :

1. Est-il judicieux de réaliser des installations solaires photovoltaïques sur batteries autonomes non raccordées au réseau, et quel est leur rendement global ?

2. Peut-on installer des convertisseurs d'énergie solaire à haut rendement pour recharger les véhicules électriques ?

L'expérience a duré plus de trois ans. Au terme de différents travaux de diplôme et autres, elle a permis d'arriver aux conclusions positives qui sont disponibles à l'OCEM. Suite à ces travaux, l'installation solaire n'a présenté plus aucun intérêt pour l'EIG qui n'a pas voulu poursuivre l'expérience.

L'office cantonal de l'énergie a donc cherché une solution permettant de valoriser cette installation, et c'est la commune de Vernier qui a fait part de sa volonté d'acquérir l'objet en question.

C'est pourquoi l'office cantonal, en accord avec l'EIG, n'a pas «démantelé» l'installation solaire, comme vous le dites, Monsieur le député, mais a remis les capteurs solaires à la commune de Vernier pour qu'ils soient installés sur la nouvelle piscine du Lignon. Ces capteurs sont raccordés au travers d'un onduleur sur le réseau. Ils fourniront environ 3000 kW/h par année, soit l'équivalent de la consommation annuelle d'un ménage moyen suisse. Tous les frais de démontage, de transport, de raccordement électrique et de génie civil ont été pris en charge par la commune de Vernier, par le biais de mandats dans le secteur privé.

J'ajoute que cette installation sera utilisée aussi à titre pédagogique.

Quant à votre phrase laissant entendre que l'office cantonal décourage systématiquement les installations solaires photovoltaïques, je peux vous répondre ceci :

Le canton de Genève est celui dont le taux de subventionnement, en matière d'installations solaires, est le plus élevé de Suisse pour le recours à l'énergie solaire thermique et photovoltaïque dans le secteur privé. Vous demandez des chiffres, je vous indique le cumul des puissances en kW installées à Genève depuis 1991, date de l'entrée en vigueur des subventions cantonales : en 1991 : 1 kW; en 1992 : 10 kW; en 1993 : 12 kW; en 1994 : 29 kW; en 1995 : 46 kW; en 1996 et en 1997 : les projets en cours sont d'environ 80 kW.

S'il est vrai que la surface des installations solaires photovoltaïques du canton de Bâle est trois plus importante qu'à Genève, il est également vrai que Genève a appuyé de nombreuses demandes d'installations d'énergie solaire thermique, représentant plusieurs milliers de mètres carrés de capteurs posés à ce jour.

L'OCEM ne décourage donc pas le solaire. Par contre, ce qui décourage un peu les représentants de mon office c'est de voir que certaines installations, réalisées par des «spécialistes», ne fonctionnent pas ou mal et vont à l'encontre d'une politique énergétique cohérente.

Je termine en vous recommandant la lecture du guide que vous connaissez certainement pour le dimensionnement et la réalisation de projets de centrales photovoltaïques. Ce guide a été établi par l'Office fédéral des questions conjoncturelles, l'office cantonal de l'énergie et l'association des bureaux techniques des ingénieurs électriciens. Ce document, fruit d'une collaboration très intense entre le canton de Genève et la Confédération, fait aujourd'hui référence pour la réalisation, dans les règles de l'art, d'installations photovoltaïques.

Je vous rappelle aussi que le prix des composants électroniques des cellules photovoltaïques diminue environ de dix facteurs par an et qu'il est très difficile de suivre la situation en la matière.

Néanmoins, je suis persuadé que nous poursuivrons nos efforts dans ce domaine.

Cette interpellation urgente est close.