République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 20 février 1997 à 17h
53e législature - 4e année - 3e session - 5e séance
IU 296
M. Roger Beer (R). Mon interpellation urgente s'adresse plus particulièrement à Mme Brunschwig Graf, présidente du DIP, bien qu'elle relève également de la compétence de M. Gérard Ramseyer, chargé du DJPT.
L'actualité récente nous apprend que Genève et la Suisse ne sont pas épargnées par les délits de pédophilie ou les affaires de moeurs liées à des enfants.
Aussi, vous dis-je mon grand étonnement à l'écoute des propos du procureur général de la République, lors d'un récent débat télévisé qui a bénéficié d'une audience assez importante. Il s'est permis de déclarer que ce problème de pédophilie ne faisait pas partie de ses priorités. Cette position a d'ailleurs étonné plus d'un téléspectateur. Elle a même suscité un «Politique & Toc !» caustique dans la «Tribune de Genève» du 5 février dernier : dans un commentaire acerbe, Arthur se demandait, avec une certaine pertinence, s'il fallait attendre, désormais, que les pédophiles commettent des excès de vitesse pour que le procureur Bertossa les châtie impitoyablement !
J'en viens à ma question. Dans le «GHI» du 23 janvier 1997, un article rapporte les questions et les inquiétudes de la grand-mère d'une fillette victime de pédophilie. Dans cette affaire, qui concerne l'intégrité d'une enfant et met en cause ses proches parents, l'attitude de la justice et celle du service de la protection de la jeunesse semblent peu claires. Elles laissent place à beaucoup trop d'interprétations douteuses, et l'on est en droit de s'interroger sur le rôle et l'efficacité des services officiels.
Madame et Messieurs les conseillers d'Etat, pourriez-vous nous donner quelques indications sur les démarches entreprises, notamment par les services dépendants de vos départements respectifs, en faveur de la santé de l'enfant qui semble injustement traitée en l'occurrence. A défaut, la justice pourrait donner l'impression de ménager les coupables présumés.