République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 12 décembre 1996 à 17h
53e législature - 4e année - 1re session - 51e séance
IU 272
Mme Elisabeth Reusse-Decrey (S). Le 10 décembre, Journée internationale des droits de l'homme, une délégation de personnalités, représentant divers milieux, s'est rendue à la mission de Turquie pour y déposer une pétition demandant la libération du plus ancien prisonnier d'opinion de ce pays, un sociologue. Cette visite avait été dûment annoncée par courrier.
Le dépôt de cette pétition a tourné court, puisque toute entrée à la mission de Turquie a été empêchée par des policiers, beaucoup plus nombreux que les délégués, et fort sympathiques au demeurant.
L'ambassadeur turc, qui n'a pas répondu au courrier, a fait transmettre oralement par la police qu'il ne voulait recevoir ni la délégation ni la pétition.
Si l'Etat de Genève met un certain nombre de services, en l'occurrence la police, à disposition des organisations internationales, missions et ambassades qu'il se félicite d'accueillir, le Conseil d'Etat n'a-t-il pas à faire savoir à ses hôtes que la démocratie a un sens dans notre canton, que l'esprit de Genève n'est pas un vain mot et que les ambassadeurs, quels qu'ils soient et quelle que soit la manière dont les citoyens sont traités dans leur propre pays, doivent, chez nous, respecter un minimum d'exercice du droit démocratique, tel l'inoffensif dépôt d'une pétition ?