République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 13 septembre 1996 à 17h
53e législature - 3e année - 10e session - 34e séance
IU 221
Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat. Mardi dernier, un journal a relaté des événements s'étant produits aux alentours de l'une de nos écoles. Ils ont été dénoncés pour la première fois le 3 septembre. Un enfant, attiré à l'extérieur du préau par une personne inconnue, a été invité à monter dans une voiture, mais il s'y est refusé et a averti l'école. Les précautions d'usage ont été prises tout de suite, et la police a été immédiatement mise au courant. Je tiens à souligner que le Jeûne genevois n'a été un obstacle ni au dépôt de cette plainte ni à l'intervention et à la surveillance de la police, contrairement à ce que l'on a pu entendre à la télévision.
Le même jour, tenant compte de ces événements avant même d'avoir pu les vérifier, nous avons informé tous les enseignants de cette situation et donné, en plus des consignes habituelles, des consignes de vigilance et de prudence aux enfants, renforcé la surveillance dans le préau et ses abords, averti les patrouilleuses scolaires de la rue des Charmilles. Le préau des petits a été diminué de moitié pour faciliter le contrôle des surveillantes.
La police a réagi dès vendredi en plaçant des inspecteurs de police aux alentours de l'école. Il s'agit pour l'instant de témoignages et de vérifications, mais il semble qu'un événement de même nature se soit produit vendredi. La réaction des enfants fut aussi saine que le mardi. Ce fait a été observé à l'extérieur de l'école par un adulte.
Sur ces événements, ainsi que ceux signalés par la suite, il est bien sûr indispensable qu'une enquête de police permette de vérifier l'ensemble des faits pour rechercher les individus et déterminer si, au-delà des témoignages, d'autres événements résulteraient de la panique, comme l'indiquait la «Tribune de Genève». Panique - pour ma part, je n'emploierais pas ce terme - qui pourrait s'installer dans ce quartier ou ailleurs.
Pour toutes ces raisons, nous avons tenu à prendre des mesures supplémentaires. Pour les écoles concernées et voisines, des séances d'information avec les parents sont organisées le 16 et le 17 septembre. Les parents sont convoqués non seulement pour prendre connaissance du suivi des événements, mais aussi des mesures de prévention à l'école et à la maison. Il faut qu'un dialogue s'instaure entre le service santé-jeunesse, l'institution scolaire et les parents, pour que ces derniers puissent parler de leurs préoccupations.
Nous avons d'ores et déjà envoyé une lettre à l'ensemble des enseignants de l'école primaire. Elle rappelle les principes et les consignes à appliquer et à renforcer, et, comme il est important d'écouter les enfants en étant attentif à tout signe suspect, elle encourage ces derniers à faire part de leurs inquiétudes ou de leurs observations en toute confiance. C'est un élément très important de prévention.
Lundi matin, une lettre adressée à l'ensemble des parents de l'enseignement primaire donnera des renseignements et des consignes, rappellera les devoirs et les instructions à donner et une permanence téléphonique informera, le jeudi matin, les parents inquiets.
Nous sommes vigilants et prenons ces événements au sérieux, mais sans paniquer. Si vous en avez la possibilité, essayez de calmer les esprits lorsque vous disposez d'informations, car ce genre d'affaires, compte tenu de la médiatisation des faits qui se déroulent en Belgique, suscite de l'anxiété et des angoisses.
Je serais reconnaissante aux médias - présents à la tribune - de ne pas provoquer de panique par des titres et des manchettes à sensation, et de s'en tenir strictement à l'information.
Cette interpellation urgente est close.