République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 12 septembre 1996 à 17h
53e législature - 3e année - 10e session - 32e séance
IU 224
M. Chaïm Nissim (Ve). Ma question s'adresse à M. Haegi : il s'agit de la catastrophe du camping qui a eu lieu cet été en Espagne. A la suite de pluies torrentielles, une rivière a débordé et il y a eu de nombreux morts. Ce qui me touche dans cette catastrophe, plus encore que la souffrance des victimes et de leurs proches, c'est le manque d'explications sur les causes. A lire les journaux, à entendre les discours, il s'agirait de catastrophes naturelles inévitables.
Or ce n'est pas la nature qui se détraque, c'est nous qui la détraquons. En bétonnant les parkings et en endiguant les rivières, nous avons accéléré le cycle de l'eau. La forêt, la prairie et la terre ralentissent ce cycle en fonctionnant comme des éponges qui abaissent les crues. Dans la vallée de l'Arve, un camping avait également été submergé.
Vous comprenez le sens de ma question, Monsieur Haegi : votre projet «Dix ans pour sauver les rivières», qui est également le nôtre, s'inscrit dans la perspective d'un développement durable. Taxer une ressource non renouvelable - l'eau propre en l'occurrence - pour restaurer certaines rivières dans leur état naturel et pour ralentir le cycle de l'eau, est un projet intéressant.
Mais selon le «Nouveau Quotidien», ce projet est âprement combattu par certains de vos collègues du Conseil d'Etat. Si M. Segond a compris qu'un vent nouveau a commencé à souffler - le développement durable - comme il nous l'a prouvé de façon intéressante lors de sa récente conférence de presse sur la maîtrise des coûts de la santé grâce aux soins à domicile, une majorité - enfin, j'espère qu'il ne s'agit pas de la majorité - croit encore aux anciennes techniques économiques dépassées et à la relance keynésienne, mais il s'agit de voies sans issue.
Ma question est simple : aurez-vous la force, Monsieur Haegi, de tenir le cap pour mener à bien votre projet ? Et comment pouvons-nous vous aider ?
Le président. Il sera répondu à votre interpellation urgente au point 86 ter de notre ordre du jour.