République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 20 juin 1996 à 17h
53e législature - 3e année - 8e session - 24e séance
IU 207
Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat. Nous sommes tous passionnés et fascinés par l'informatique qu'on voudrait offrir à tous les stades de la formation. Mais l'institution de formation doit se préoccuper en réalité de plusieurs choses. Il faut apprendre à l'élève à maîtriser l'outil informatique. Nous renforçons les équipements de nature pédagogique et technique, c'est-à-dire les ordinateurs, les logiciels et autres éléments, dès l'école primaire. Ce sont les priorités pour la rentrée 1997 et pour les budgets d'acquisitions informatiques.
Le système de formation qui se met en place a trois objectifs. En ce qui concerne l'usage de l'informatique à l'école primaire à des fins pédagogiques, il ne s'agit pas seulement d'apprendre à manipuler l'outil, mais d'utiliser l'outil lui-même pour assimiler des connaissances autres que celles de l'informatique. Il s'agit ensuite d'assurer le développement et le renforcement de la maîtrise de l'outil au cycle d'orientation. Pour la maturité et la formation gymnasiale, enfin, nous sommes tous d'accord qu'il est indispensable - et le postobligatoire le prévoit et en offre les possibilités - que chacun maîtrise l'outil d'une façon transversale. Un article de presse polémique a probablement suscité cette interpellation, pour les écoles de commerce en particulier, en relevant que l'informatique n'est pas mise au même niveau que la philosophie, la littérature, le latin, le grec, mais il y a une bonne raison à cela.
Notre vraie préoccupation par rapport à Internet et à tous les moyens informatiques permettant l'accès à l'information est d'apprendre à nos élèves ce qu'est l'information, à l'analyser, la trier, la différencier, la rejeter parfois, faire la différence entre une information et une publicité ou une propagande ou un commentaire. Lorsqu'il y a des milliers d'informations, il existe des façons de les chercher, de les sélectionner et de savoir comment les chercher.
Notre ambition est de mettre en place tous ces éléments grâce aux disciplines de la nouvelle maturité.
Si ce programme se réalise, l'informatique entrera dans nos habitudes. On finit très vite par manquer d'informations dans une société qui en livre en surabondance. C'est pourquoi nous devons éveiller l'esprit critique de nos élèves.
Cette interpellation urgente est close.