République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 20 juin 1996 à 17h
53e législature - 3e année - 8e session - 23e séance
IU 209
M. Alain-Dominique Mauris (L). Mon interpellation urgente s'adresse à M. Claude Haegi, président du DIER, et concerne la zone de Châtillon.
Mesdames et Messieurs, imaginez-vous en train de mélanger des déchets de melons, de carottes, de légumes, bref différents déchets ménagers, et de mettre le tout dans une poubelle que vous laissez quelque temps au soleil. Puis, en fermant les yeux, vous ouvrez le couvercle de la poubelle et respirez l'odeur qui s'en dégage ! Vous y êtes ? Alors, vous vous trouvez dans la zone de Châtillon, là où, depuis de nombreuses années, des citoyens respirent, occasionnellement ou régulièrement, une odeur similaire.
Cette situation dure depuis trop longtemps.
Lors de l'extension de la zone de Châtillon, les responsables du département des travaux publics, à l'époque, nous avaient assuré qu'il n'y aurait aucun problème d'odeurs. Malgré les différentes plaintes adressées au département des travaux publics d'alors, peu de réponses nous sont parvenues. Le dossier a été repris en main par le DIER qui, lui, a écouté les doléances avec un peu plus d'attention, puisqu'il a procédé à une enquête. Celle-ci venant d'aboutir, je souhaiterais savoir si M. le président Haegi compte prendre des mesures, et, dans l'affirmative, quel type de mesures et dans quel délai.
Je souhaite que le coût économique du compost ne soit plus un prétexte à un statu quo qui n'a que trop duré.
Voici une explication que l'on m'a rapportée, et qui n'émane pas d'un spécialiste : il semblerait que, pour supprimer les odeurs, il suffirait de ne pas avoir plus de 30% de déchets humides, c'est-à-dire de déchets ménagers, et de les mélanger à 70% de déchets ligneux.
Mais composter des déchets ligneux, dans une zone comme celle de Châtillon, revient à 150 F la tonne. Vous comprendrez donc aisément pourquoi ceux qui ont de tels déchets préfèrent les étendre sur leurs terrains.
Rappelons qu'il existe plusieurs centres en Suisse, trois à Zurich, un à Saint-Gall et un à Bâle, qui traitent parfaitement les déchets ménagers humides.
Espérons que nous suivrons ces exemples, et que la population vivant près de la zone de compostage de Châtillon respirera bientôt les odeurs naturelles de l'environnement que l'on peut humer dans maints endroits de ce canton !
Le président. Il sera répondu à votre interpellation urgente au point 80 de notre ordre du jour.