République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 24 mai 1996 à 17h
53e législature - 3e année - 7e session - 20e séance
IU 172
M. Claude Haegi, conseiller d'Etat. La diversité des interpellations exprime véritablement la richesse de mon département !
Je ne sais si cette interpellation se rapporte, elle aussi, à l'environnement, mais elle pourrait motiver ma réponse.
Si je vous la donne, Monsieur Hiler, c'est parce que mes services, plus que d'autres, ont été concernés, durant un certain nombre d'années, par ce local que l'association en question souhaitait occuper pour développer son thème favori. Vous nous demandez d'où est parti le jugement porté sur cette association au vu des textes qu'elle avait édités. Il était normal que des réactions se produisent, suite au manque de rigueur de cette association qui n'a pas su profiter des connaissances spécifiques de certaines personnalités de notre ville.
Pour le surplus, je ne peux que vous répéter ce que M. Joye vous a déjà dit : «A chacun son rôle !». La bibliothèque publique universitaire abrite un centre à même de répondre aux questions les plus difficiles.
Le local, lui, ne représente qu'une étape du parcours de Jean-Jacques Rousseau, mais cette étape a son importance. Il est bien de pouvoir montrer aux visiteurs de Genève un lieu où a vécu Jean-Jacques Rousseau. Cela est fait sans prétention, avec un coeur «gros comme ça», et sans l'extrême rigueur que vous réclamiez. Ce n'est pas parce que quelques erreurs figurent dans les écrits, auxquels vous faites référence, qu'il faut condamner l'ensemble de l'action engagée par cette association.
Vous pouvez être choqué qu'un magasin, installé au rez-de-chaussée de l'immeuble, vende des tee-shirts et autres articles à l'emblème de Jean-Jacques Rousseau. Mais au nom de quoi pourrions-nous l'en empêcher ?
Le président de l'association vous a invité, Monsieur Hiler, à voir la maquette de l'aménagement du local. Je l'ai vue ce matin même et j'ai eu une bonne impression de ce qui a été imaginé au niveau du premier étage. Encore une fois, ce n'est pas un musée. Ce sont quelques touches, un éclairage porté sur quelques aspects de la vie de Jean-Jacques Rousseau. Je suis convaincu que c'est fait avec intelligence. Celui qui visitera Genève partira de cette maison en ayant élargi ses connaissances et aura tout loisir, s'il le désire, de les perfectionner en d'autres lieux. C'est pourquoi nous ne pouvons condamner cette initiative.
J'ai donc accepté de céder deux bureaux du service des naturalisations que le Conseil d'Etat a mis à disposition de l'association. Il a fait entreprendre des travaux touchant au bâtiment en général et facilité la réalisation d'un projet qui n'a pas encore la couverture financière dont il a besoin. J'espère sincèrement qu'il l'obtiendra.
Pour terminer, je note que pour éviter de répéter les erreurs commises, les statuts de l'association prévoient un comité scientifique qui interpellera les personnalités que vous avez citées. Je souhaite l'instauration de ce dialogue pour le bien de tous.
Cette interpellation urgente est close.