République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 29 mars 1996 à 17h
53e législature - 3e année - 5e session - 11e séance
IU 160
M. Philippe Joye, conseiller d'Etat. Je réponds à l'interpellation de Mme Calmy-Rey qui m'a posé plusieurs questions d'ordre statistique, méthodologique et d'échantillonnage.
Pour la réalisation du sondage, nous avons procédé à une prise téléphonique d'informations dans la centrale informatisée MIS TREND de Lausanne. Elle s'est déroulée du 13 au 19 février 1996. Une trentaine d'enquêteurs y ont participé, après avoir été instruits de la nature et des difficultés de la recherche. Il a été convenu d'interroger un échantillon de mille personnes représentatives, âgées de 18 à 74 ans, et ayant toutes le droit de vote dans le canton de Genève. Le choix de l'échantillon a été fait selon la méthode dite des quotas, à savoir :
- Selon le sexe. Hommes : 48%; femmes : 52% .
- Selon l'âge : 25% de 18 à 29 ans; 34% de 30 à 44 ans; 25% de 45 à 59 ans; 17% pour 60 ans et plus. Si vous le désirez, je vous donnerai ces renseignements par écrit, Madame Calmy-Rey.
- Selon la formation : 24% pour le primaire/secondaire; 44% pour le professionnel; 28% pour le supérieur.
- Selon la tendance politique : 24% à droite, 32% à gauche, 42% pour le centre et sans tendance.
- Selon les revenus familiaux : 35% pour moins de 5 500 F; 24% entre 5 500 et 7 500 F; 32 % pour 7 500 F et plus.
- Selon les moyens de transport à disposition : 80% pour la voiture; 20% pour les autres moyens de transport.
Vous dites, à juste titre, n'avoir reçu que le dossier de presse et non le rapport complet. Il est exact que l'ensemble des députés a reçu, en même temps que la presse, la version résumée du rapport d'analyse. Je remettrai volontiers une copie complète du rapport d'analyse aux représentants des partis qui le souhaitent. Ce rapport peut être consulté au département des travaux publics. Il comporte cinq cents pages. Je vous propose même de rencontrer les personnes qui ont conçu le questionnaire et réalisé le sondage, afin que vous receviez, de vive voix, les explications voulues. Toutefois, permettez-moi de vous faire remarquer qu'il n'est pas d'usage de laisser des centaines de pages de tableaux chiffrés se balader dans la nature, tableaux que vous pouvez consulter, je le répète.
Votre remarque «Information n'est pas propagande» est justifiée. Cependant, votre distinction entre information et propagande est manichéenne et surtout dépassée par la théorie, la pratique actuelle et l'arrêt du Tribunal fédéral. Les spécialistes savent fort bien qu'une information, purement factuelle comme vous dites, n'est perçue par le public qu'à travers des filtres et des éléments parasites. Le but du questionnaire n'était donc pas d'obtenir une image, au premier degré, de l'opinion publique concernant la votation sur la traversée de la rade, mais de mesurer sa réaction en présence d'informations et d'arguments contradictoires, comme c'est le cas dans tout débat démocratique.
Les questions qu'il vous est difficile d'accepter ne font que reprendre, pour la plupart, des éléments d'information ou des arguments répandus partout, à Genève. Interroger les citoyens sur la crédibilité des responsables n'est pas inutile. Vous avez sans doute constaté, tout comme moi, que les questions de ce genre devraient inciter les milieux politiques à s'interroger eux-mêmes.
Vous me demandez quelles sont nos intentions en termes de campagne. Ni le département des travaux publics ni l'Etat de Genève ne mènent campagne sous leur label ou leur bannière. Le président du DTP répondra, dans toute la mesure du possible, ainsi que les autres conseillers d'Etat, aux invitations qui lui seront faites par les associations, partis politiques, communes, médias, etc., désireux d'organiser des séances d'information, des interviews et des débats contradictoires.
L'exposition Inforade poursuivra normalement son activité. Aucun budget supplémentaire n'est prévu à son endroit.
Vous désirez être associée à un deuxième sondage éventuel. Celui-ci, initialement prévu, avait pour but de vérifier certains points du premier, les enquêteurs faisant face à la personne interrogée. Nous avons décidé de renoncer à ce deuxième sondage pour deux raisons : d'une part, le premier sondage nous a fourni suffisamment d'indications; d'autre part, un deuxième sondage pouvait poser des problèmes de coordination avec d'autres groupements désireux de mener des opérations analogues, et ce bien avant notre premier sondage. Votre demande est donc devenue sans objet.
Enfin, je viens de répondre à la question portant sur la rubrique budgétaire qui a financé le sondage.
Cette interpellation urgente est close.