République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 26 janvier 1996 à 17h
53e législature - 3e année - 3e session - 4e séance
I 1947
M. René Longet (S). Le problème de ces liaisons ferroviaires venant d'être évoqué partiellement, suite à la réplique de M. Schneider, je n'interviendrai que brièvement.
Les assurances données par M. Ramseyer, quant à la nécessité de maintenir des liaisons ferroviaires à voie normale avec la Haute-Savoie, vont dans notre direction.
Après avoir à nouveau analysé les réponses du Conseil d'Etat, je m'interroge encore sur sa volonté politique effective. M. Ramseyer m'a bien dit que la ligne existante ne serait pas abandonnée et que l'on valoriserait les investissements du Conseil du Léman. Néanmoins, je souhaiterais une confirmation plus précise de sa volonté réelle de maintenir en l'état, pour le futur, la liaison par la rive Sud du lac et d'établir des contacts avec le canton du Valais qui se bat, contre les CFF, pour maintenir l'exploitation, actuellement menacée, entre Monthey et Saint-Gingolph.
Il serait bien que les gouvernements cantonaux genevois et valaisan fassent montre d'une position commune. Il serait souhaitable - au moment où l'on parle de la troisième voie et du renforcement de la ligne entre Genève et Lausanne - que le Conseil d'Etat appuie officiellement le délestage possible par cette ligne du Sud du Léman - sauvée in extremis par le Conseil du Léman - à partir de laquelle peut être construit un réseau ferroviaire valable.
Il ne suffit pas de dire : «On ne va pas laisser mourir ce qui existe !». Il faut exprimer une ferme volonté politique, affirmer que c'est quelque chose que l'on veut, que l'on défend et que l'on utilisera !
M. Gérard Ramseyer, conseiller d'Etat. Vous me demandez, Monsieur le député Longet, de prendre un engagement ce soir. Je ne le ferai pas pour les raisons suivantes :
Certains problèmes franco-français doivent être réglés, en priorité, par les Français. S'il existe des problèmes franco-suisses, nous devons travailler ensemble à les résoudre. Quant aux problèmes helvético-suisses, nous en faisons notre affaire.
Le problème de la ligne, dite «du Tonkin», est franco-français et concerne effectivement une installation existante. J'ai donné mon avis, à savoir que je trouverais stupide de retirer une ligne ferroviaire pour la reposer dans dix ou vingt ans. A partir de là, les personnes essentiellement concernées doivent se déterminer.
Nous autres, Suisses, n'allons pas expliquer aux Français ce qu'ils doivent dire pour démontrer leur engagement. Par contre, nous pouvons prendre contact avec nos amis valaisans et discuter, au Conseil du Léman, avec nos amis français. Toutefois, ce n'est pas à nous de faire l'essentiel du travail pour résoudre un problème qui est, je le répète, franco-français.
Ma conclusion par rapport à votre invite, Monsieur le député, est la suivante : oui à une prise de contact avec le Valais; oui à la discussion du projet et de ses composantes au niveau du Conseil du Léman, où M. Haegi nous représente au niveau franco-genevois; en revanche, c'est non s'il s'agit de dire que nous prenons en main un problème franco-français.
Que les Français commencent par dire ce qu'ils veulent exactement et nous serons à leur côté !
Tout comme vous, nous pouvons parfaitement imaginer, pour le futur, l'existence d'une desserte ferroviaire performante de la région d'Evian à Genève. Ce jour-là, nous serons particulièrement heureux de faire en sorte que cette desserte améliore les conditions de trafic à Genève, s'agissant de personnes transportées par le rail.
Il m'est impossible de dire que Genève s'occupera du problème, sous la forme de l'engagement que vous demandez au Conseil d'Etat. Ce dernier relancera la discussion, et c'est bien le maximum qu'il pourra faire !
Cette interpellation est close.