République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 25 janvier 1996 à 17h
53e législature - 3e année - 3e session - 1re séance
IU 156
Mme Alexandra Gobet (S). Cette interpellation s'adresse à M. le conseiller d'Etat Philippe Joye au sujet de la modification du PLQ sis chemin Rieu/rue Pedro-Meylan, et improprement désigné «extension de l'immeuble Reynolds Tobacco». Monsieur le conseiller d'Etat, vous avez communiqué le PLQ 28735 à la Ville de Genève pour préavis. Ce projet accroissait la surface de l'immeuble, propriété de M. Saadi, de 1 400 m2 supplémentaires de bureaux.
L'émergence de ce PLQ aurait été, selon vous, justifiée par le besoin du locataire Reynolds Tobacco de réunir la totalité de son effectif sous le même toit, alors que l'arrivée de cent cinquante employés supplémentaires était annoncée par cette firme. Le 16 janvier 1996, à l'unanimité des groupes politiques présents, la Ville de Genève rendait un préavis défavorable à cause de l'aspect architectural déplaisant, mais surtout parce que le directeur de Reynolds Tobacco avait admis en commission que l'extension considérée n'absorberait au mieux que soixante à quatre-vingts collaborateurs supplémentaires. Ainsi, les locaux loués au chemin des Vergers et à la route de Malagnou subsisteraient, et d'autres locaux deviendraient nécessaires pour le solde de l'extension. D'autre part, M. Petruzzello, le directeur, avait confirmé que si le PLQ était refusé, l'entreprise s'installerait dans d'autres immeubles du quartier. Le lundi 22 janvier 1996, vous avez, Monsieur Joye, fait part à la presse de votre volonté de vous asseoir sur le préavis unanime de la Ville de Genève qui invitait à la recherche d'autres solutions existant dans ce quartier et vous avez témoigné de votre volonté de réduire de deux étages l'extension envisagée.
Avant que la Conseil d'Etat ne se prononce sur cet objet, j'aimerais vous adresser trois questions. La première concerne l'extension du bâtiment de M. Saadi. Si l'on supprime deux étages, comment pourrait-on loger sous un même toit les cent cinquante employés supplémentaires de Reynolds Tobacco ? Le projet initial de neuf étages ne pouvait en accueillir que soixante à quatre-vingts. Quelque chose m'échappe !
La construction des bureaux exigerait au minimum trois ans, même sans les oppositions. Si le PLQ que vous vous proposez d'adopter n'apporte ni une solution véritable ni une solution immédiate au besoin incontestable d'extension de Reynolds Tobacco, quel est alors l'intérêt public ou privé prépondérant qui vous amène à adopter néanmoins ce PLQ ?
Pourquoi le département fait-il le choix d'un nouvel affrontement avec la Ville de Genève, plutôt que de prendre en compte les négociations que Reynolds Tobacco avait déjà engagées pour reprendre les surfaces de l'ancienne piscine de Rieu. Il pourrait également examiner avec Reynolds Tobacco la conjugaison d'une extension avec des bureaux actuellement libres dans ce périmètre. Il y a, par exemple, 2 000 m2 disponibles dans l'immeuble de MM. Magnin et Jacquet, à la route de Florissant, immeuble géré par la régie Naef. Il y a, également, l'immeuble situé à l'avenue Eugène-Pittard 38, géré par la SPG, d'une surface de 1 345 m2.
Si j'avais eu le temps de faire plus de téléphones, cet après-midi, j'aurais pu vous apporter d'autres références. Je vous remercie de vos réponses.
Le président. La réponse à votre interpellation urgente interviendra au point 26 ter de notre ordre du jour.