République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 25 janvier 1996 à 17h
53e législature - 3e année - 3e session - 1re séance
IU 155
Mme Gabrielle Maulini-Dreyfus (Ve). Je voudrais m'adresser à M. Ramseyer non seulement parce qu'il aime les femmes mais parce qu'il est également responsable du bureau de l'égalité entre hommes et femmes. Un événement s'est produit, lors d'une discussion, et a suscité certaines observations de la part des députés. On a entendu dire, je cite : «Vous savez que les lois sont comme les belles filles, c'est parfois fait pour être violé.» Ce débat était clos... (Brouhaha.) Le député incriminé s'est excusé. Mais Viol-Secours qui avait pris l'initiative d'une intervention a obtenu certaines réponses de députés et de moi-même. Ces réponses relevaient qu'il existe certaines attitudes sexistes au parlement.
La dernière lettre de Viol-Secours nous invite à : «...réfléchir aux attitudes sexistes qui sévissent lors des séances, ainsi qu'aux mesures à prendre pour éliminer ce climat de misogynie. Pour parvenir à une participation égalitaire des femmes en politique, ces dernières doivent pouvoir travailler dans la dignité et le respect.» Je suis d'accord avec cette position.
Hier, à la Radio romande, notre président du Grand Conseil, premier citoyen de notre République et membre d'un parti appelé démocrate-chrétien, évoquait cette affaire en disant que cette phrase l'avait amusé. Je l'ai interpellé directement et il a confirmé que cela l'amusait. Moi, ça ne m'amuse pas ! Je pense que le sexisme ordinaire - ainsi que le racisme ordinaire - existe. (Brouhaha.) Nous nous trouvons dans un endroit important et, dans notre fonction, nous ne pouvons pas dire n'importe quoi.
Je vous prie donc, Monsieur le président, d'envisager de mandater le bureau de l'égalité pour savoir quelle est la situation dans les institutions parlementaires - et communales, éventuellement - pour faire une étude et, éventuellement, des propositions. (Brouhaha.)
Le président. Concluez, Madame la députée !
Mme Gabrielle Maulini-Dreyfus. C'est fini, Monsieur le président !
Le président. La réponse à votre interpellation urgente interviendra au point 44 quinquies de notre ordre du jour.