République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 30 novembre 1995 à 17h
53e législature - 3e année - 1re session - 50e séance
IU 136
M. Michel Balestra (L). Le canton de Genève est donc le meilleur élève de la classe pour la qualité de sa gestion et sa détermination à respecter son plan financier quadriennal. J'aimerais ici rendre hommage au Conseil d'Etat, à la commission des finances et aux collaborateurs de la fonction publique pour cette réussite collective.
Malheureusement, alors que l'économie est toujours aussi morose pour des raisons qui nous échappent et nous englobent, alors que cette situation brise le moral des chefs d'entreprise qui doivent aussi, chaque année, équilibrer leurs comptes, les employés des TPG revendiquent une diminution des horaires et d'autres avantages qui vont coûter cher à la collectivité.
Mesdames et Messieurs, il y a du chômage à Genève, et si certains sont fatigués de travailler d'autres en ont une folle envie. Il faut les respecter et ne pas se plaindre publiquement lorsqu'on a la chance d'avoir la garantie de l'emploi, un salaire supérieur à la moyenne et des conditions de travail hors du commun. Je ne me fais pas de souci pour ces revendications en tant que telles. On peut même considérer qu'il est normal de demander, mais elles posent le problème de l'autonomie des régies comme les TPG.
Madame et Messieurs du Conseil d'Etat, la communication entre vous et les employés est-elle suffisante ? La véritable culture d'entreprise face à la nécessité du redressement des finances publiques, qui rassemble la majorité des employés de la fonction publique, est-elle partagée par les employés de la régie des TPG ?
Le contrat de prestations, prévu dans le contre-projet à l'initiative 103, ne renforcera-t-il pas encore ce sentiment d'indépendance face aux réalités du budget de l'Etat ? Car il ne faut pas oublier que, lorsqu'on parle de bénéfices aux TPG, il s'agit de non-dépenses ou de trop-perçu. Les TPG bénéficient de l'aide de l'Etat à hauteur de 147 millions par an, si l'on ajoute à la subvention principale toutes les aides diverses allouées à cette entreprise. Aussi longtemps qu'il en sera ainsi il n'y aura pas de bénéfices au sens strict.
Les employés de cette régie, qui est de mieux en mieux gérée et de plus en plus efficace - je le reconnais volontiers - sont-ils conscients que le dépôt des TPG, qui émarge encore au budget de l'Etat, est un élément déterminant de la nouvelle qualité du travail et que les économies engendrées par la rationalisation dans cette entreprise sont notamment possibles grâce à cette nouvelle infrastructure ?
L'initiative 103 s'intitule : «Des transports publics au service des citoyens» et non pas au service exclusif de son personnel ! J'espère que le Conseil d'Etat pourra faire passer ce message et que le Grand Conseil pourra respecter l'objectif majoritairement accepté de redressement des finances publiques, afin que Genève puisse continuer à être le meilleur élève de la classe, le canton le mieux géré de Suisse et que les électeurs genevois puissent être fiers, en parlant de leur gouvernement cohérent et homogène - je dis «homogène», car qui pourrait confondre Guy-Olivier Segond et Olivier Vodoz - des résultats de ceux qu'ils ont majoritairement élus.
Le président. Il sera répondu à votre interpellation urgente au point 41 de notre ordre du jour.