République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 22 septembre 1995 à 17h
53e législature - 2e année - 9e session - 40e séance
IU 107
M. Gérard Ramseyer, conseiller d'Etat. Je remercie Mme la députée Fabienne Bugnon d'avoir eu la délicatesse de me transmettre son texte par avance.
Son interpellation concerne un très bon collaborateur de l'office cantonal de la population. C'est un homme engagé, actif, particulièrement rigoureux, et il m'est agréable de dire ce soir que même les personnes qui émettent les plus vives critiques au sujet de l'asile se plaisent à reconnaître, dans d'autres milieux, l'excellente collaboration qu'il offre à qui s'adresse à lui.
Je précise, Madame la députée, bien que vous en soyez, sans doute, déjà persuadée, que M. Ducrest s'est évidemment exprimé à titre personnel et non en tant que porte-parole des autorités genevoises. J'ai vérifié si les règlements me donnaient la possibilité de l'interdire du droit d'expression. Je n'ai rien trouvé de tel et, par conséquent, ne puis empêcher un collaborateur de dire ce qu'il pense, quand il répond à un journaliste.
Sur le fond, M. Ducrest, comme vous et moi, a dit craindre des sentiments xénophobes si on laissait les choses se détériorer. Et ce n'est pas la faute de M. Ducrest si 90% des délits qui lui sont soumis sont le fait d'étrangers. C'est la réalité !
Je précise également que M. Ducrest, tout récemment encore, a été menacé dans son existence par certains requérants d'asile de certains pays, qui adoptent actuellement une attitude invraisemblable à l'égard de la nation dont ils réclament l'asile.
En conclusion, je vous remercie de m'avoir signalé ce problème. En sachant bien que j'enfonce une porte ouverte, j'affirme que le Conseil d'Etat reste parfaitement maître de ses analyses, que je reste moi-même parfaitement maître des décisions prises, en mon nom, par le département et qu'en aucun cas des collaborateurs me dictent ce que je dois faire en matière d'asile.
Enfin, je rappelle une chose qui n'est pas suffisamment connue. Il existe une délégation du Conseil d'Etat aux réfugiés, présidée par M. Guy-Olivier Segond. J'en fais partie, ainsi que Mme Brunschwig Graf. Cette délégation intervient dans les affaires les plus délicates, du genre de celles qui suscitent des effets médiatiques. Le département n'est donc pas le seul à travailler dans ce domaine difficile, a fortiori ce n'est pas le cas d'un collaborateur d'un des services de notre administration.
Ceci étant, j'ai noté votre intervention. Encore merci, Madame la députée, d'avoir eu la correction de me l'annoncer suffisamment tôt pour que j'aie l'opportunité d'y répondre convenablement.
Cette interpellation urgente est close.
La séance est levée à 19 h 15.