République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 22 juin 1995 à 17h
53e législature - 2e année - 8e session - 29e séance
IU 102
M. Luc Gilly (AdG). Mon interpellation urgente s'adresse à M. Ramseyer.
Monsieur Ramseyer, la presse a largement relaté le projet du colonel divisionnaire Duchosal. (Aahh de l'assemblée.) Il veut présenter ses troupes aux Genevois. (L'orateur est gêné par les remarques et les quolibets.) Bon, j'attends que le silence revienne ! La presse a même fait état d'une autorisation orale de M. Ramseyer accordée au colonel Duchosal d'organiser un défilé militaire à Genève, le 22 novembre de cette année. On peut le lire dans «Le Matin» d'hier et dans la «Tribune de Genève» d'aujourd'hui.
Le nouveau commandant du régiment d'infanterie III ne s'embarrasse pas de précautions ! Interrogé par un journaliste sur l'autorisation tardive du Conseil d'Etat, il affirme sans détour, je le cite : «Quoi qu'il arrive et quelle que soit la suite des événements, je présenterai mes troupes aux Genevois. C'est clair et net !» (La présidente fait sonner sa cloche.) Une telle attitude et la volonté de préparer ce défilé militaire dans les rues de Genève suscitent l'inquiétude de larges cercles de la population. (Eclats de rire.)
Mme Claire Chalut, s'adressant aux bancs d'en face. C'est pas vous que ça dérange !
M. Luc Gilly. Ainsi, je me permets d'interpeller le Conseil d'Etat pour savoir s'il assume pleinement la responsabilité de heurter de front le sentiment éprouvé par la population genevoise. Celle-ci s'est montrée critique, à plusieurs reprises, vis-à-vis de l'armée, à l'occasion de certaines votations, notamment celle du 26 novembre 1989, lorsque la majorité du corps électoral genevois a approuvé l'initiative pour une Suisse sans armée et pour une politique globale de paix. Ce même peuple genevois votait contre l'astreinte au travail - la fameuse loi Barras - et se prononçait contre l'achat des trente-quatre FA/18...
Monsieur Ramseyer, j'attends quelques explications de votre part.
La présidente. Le Conseil d'Etat répondra à votre interpellation urgente au point 18 bis.