République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 19 mai 1995 à 17h
53e législature - 2e année - 7e session - 25e séance
IU 93
M. Jean-Philippe Maitre. M. le député Godinat est intervenu à propos de l'entreprise Tavaro. Je voudrais simplement dire que cette entreprise fait l'objet d'une action de notre département depuis plusieurs années déjà, parce que depuis fort longtemps sa situation est préoccupante.
Elle comporte trois cent cinquante emplois, dont cent cinquante en Valais. A Genève, soixante emplois, environ, sont attribués à la production de la machine à coudre Elna, soixante autres emplois à la production de pièces dans le domaine militaire, et quatre-vingts postes sont des emplois administratifs au sens large du terme, puisque incluant les fonctions de marketing, de recherche et de développement.
Vous avez demandé si nous étions en contact avec les représentants du personnel. Vous avez même dit «Quand serez-vous en contact avec les représentants du personnel ?». Permettez-moi de vous répondre, Monsieur le député, que c'est déjà fait. Nous sommes en contact avec les organisations syndicales, nous collaborons étroitement avec la FTMH qui joue, dans cette partie très difficile, un rôle constructif, je tiens à le souligner.
Nous sommes très préoccupés par le sort de Tavaro. C'est une entreprise qui, pour une partie de sa production industrielle, détient, avec la fameuse machine à coudre Elna 4000, un produit technologiquement remarquable, mais extraordinairement difficile à placer sur un marché qui a évolué dans ses habitudes.
D'autre part, vous connaissez les réductions du budget militaire, des programmes d'armement. Cela touche, bien entendu, Tavaro et d'autres entreprises.
Nous travaillons avec Tavaro pour que, malgré tout, son avenir demeure.
J'en viens aux perspectives immobilières auxquelles vous avez fait allusion, Monsieur le député. Il est parfaitement clair qu'à l'occasion du dossier «Charmilles» le Conseil d'Etat de l'époque a décidé d'accorder l'égalité de traitement à l'entreprise Tavaro, dans la mesure où des actifs immobiliers pouvaient être valorisés au service d'un projet industriel. Il faut peser les mots «au service d'un projet industriel». Le Conseil d'Etat d'aujourd'hui n'entend pas revenir sur cet engagement, mais il entend clairement dire que les conditions, qui lui sont liées, sont seules à déterminer la concrétisation, le cas échéant, de ce projet.
En d'autres termes, il est concevable d'envisager la valorisation des actifs immobiliers, qui sont des réserves latentes de Tavaro, à une seule et unique condition : c'est que la valorisation de ces actifs immobiliers soit la concrétisation d'un véritable projet industriel, avec des emplois à la clé, comme cela s'est fait pour Charmilles-Technologies.
Quelles que soient les critiques actuelles à l'endroit du périmètre des Charmilles, qu'il me soit permis de dire que la valorisation des actifs immobiliers a permis de créer, avec Charmilles-Technologies, l'un des éléments les plus performants, le meilleur outil de travail de l'ensemble du groupe Georg Fischer. Aujourd'hui, Charmilles-Technologies est l'un des fleurons de l'industrie genevoise. Et c'est en valorisant les actifs immobiliers que nous sommes parvenus à ce résultat.
Les choses se présentent de la même manière pour Tavaro. Il est concevable de valoriser ses actifs immobiliers si c'est au service d'un projet industriel. Dans la négative, je donne très peu de chances à la valorisation de tels actifs.
Les choses doivent être dites très clairement. Nous en avons, bien entendu, informé l'entreprise. Nous entendons respecter notre engagement, mais demeurer très fermes sur les conditions qui lui étaient liées.
Cette interpellation urgente est close.