République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 30 mars 1995 à 17h
53e législature - 2e année - 5e session - 14e séance
IU 71 et objet(s) lié(s)
Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat. Je souhaite traiter ensemble les points 66 et 68, car il s'agit de sujets délicats dont vous avez eu malheureusement à prendre connaissance dans les journaux.
Je vais vous dire ce que je dirai, lundi matin, devant le personnel du service de la protection de la jeunesse et des services du tuteur général. Je crois qu'il faut reconnaître que, malgré les efforts, le travail et l'engagement des travailleurs sociaux sur le terrain, un certain nombre de problèmes ont surgi dans le traitement des dossiers. J'identifie ces problèmes, non pas à de mauvaises intentions ou à un laxisme dans la conception du travail, mais à une appréciation de situations qui laisse plus de place à l'immobilisme qu'à l'action. Je me permets de le dire en utilisant des formes quelque peu elliptiques.
Je n'entrerai dans le détail ni du cas évoqué ni des problèmes qui se sont posés, parce que, si je le faisais, je pénétrerais aussi dans la sphère privée d'un certain nombre de personnes, ce qui n'est pas souhaité ici.
Nous avons pris conscience de deux sortes de problèmes. Le premier est d'ordre structurel. Il est en voie de résolution avec une restructuration complète des services du tuteur général et de la protection de la jeunesse. En effet, les structures successives, qui font que les documents passent d'un service à l'autre, ne sont pas, quelle que soit la bonne volonté manifestée, adaptées au traitement de dossiers où l'être humain est en cause. Il s'agit donc de revoir, d'une façon approfondie, les conditions permettant que l'enfant, qui est au centre des préoccupations, reste une personne qui soit traitée globalement, quel que soit le service qui, à un moment donné, aura à s'en occuper. Il s'agit donc d'apporter une réponse structurelle et cette réponse est «travaillée» avec les collaborateurs des différents services. Un projet devrait m'être remis d'ici la fin mai, afin que nous puissions prendre un certain nombre de décisions.
S'agissant de l'esprit, et c'est le point qu'évoquait Mme Charrière Urben, je me permets de dire que ce sont les hommes et les femmes qui l'insufflent. Des changements sont en cours, mais je ne pense pas qu'il suffit de changer les structures. Il s'agit d'adopter une philosophie active dans la résolution d'un problème et ne pas attendre que celui-ci, traité dans un autre cadre, trouve ailleurs une solution qui, dans certains cas, n'arrive jamais.
Dans cette affaire, il y a donc, à la fois, un problème de structures et un problème de personnes.
Je tiens à insister sur un point : l'engagement des travailleurs sociaux sur le terrain n'est pas en cause et je crois pouvoir dire que chacun d'eux, sur le terrain, fait au mieux de ses possibilités, de son engagement et de sa conscience professionnelle. Ce n'est pas là que réside le problème.
Avec cette réponse, je crois avoir donné, dans les limites du respect des personnes concernées, ce qui me semblait nécessaire de vous préciser.
Ces interpellations urgentes sont closes.