République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 16 juin 1994 à 17h
53e législature - 1re année - 8e session - 21e séance
IU 28
Mme Claire Torracinta-Pache (S). Mon interpellation a trait à l'inefficacité de certains services du chimiste cantonal. Une récente émission de la télévision romande a révélé des résultats inquiétants obtenus par une enquête dans des restaurants chinois en Suisse romande. Suite à des prélèvements analysés dans un laboratoire spécialisé d'Anvers, il s'est avéré que 50 % des restaurants chinois analysés offraient une nourriture cuisinée avec des huiles entrant dans les catégories dégradées ou inconsommables. Je précise que la qualité de l'huile de cuisson se répartit en trois classes : propre, dégradée et inconsommable. Ces deux dernières catégories résultent d'huiles trop utilisées et pas ou peu remplacées.
A Genève, la situation s'est révélée quasiment catastrophique, puisque, sur les dix restaurants analysés, huit présentaient des mets accommodés avec une huile inconsommable et dont les effets nocifs peuvent aller des simples troubles digestifs à différents types de cancers, en passant par des lésions vasculaires. Si j'interpelle aujourd'hui le Conseil d'Etat, c'est que les réponses données par le chimiste cantonal adjoint, mis au courant de la situation, sont d'une inconsistante mollesse. Ce sont des réponses du type : «Oui, c'est possible, mais on ne peut pas faire plus, on ne peut pas être partout, il ne faut pas espérer que les contrôles s'amélioreront à l'avenir.» !
Une autre chose m'a paru assez anormale, qui n'a pas été dite publiquement et que je n'ai pas pu vérifier, mais je souhaiterais que le Conseil d'Etat le fasse, c'est que les contrôles effectués par les services officiels sont faits après en avoir annoncé la visite aux établissements concernés. Ma question est donc simple : le Conseil d'Etat est-il informé de ces faits inquiétants et ne pense-t-il pas qu'il y a une certaine urgence à y remédier alors que, parallèlement, il met en place des campagnes de prévention du type «l'assiette santé» ou «la fourchette verte», campagnes avec lesquelles je suis, bien entendu, tout à fait d'accord ?
Le président. La réponse à cette interpellation figurera à la fin des points concernant le département de l'action sociale et de la santé, en position 16 bis.