République et canton de Genève

Grand Conseil

P 986-A
10. Rapport de la commission des pétitions chargée d'étudier la pétition demandant le prolongement des lignes TPG dans le quartier Grange-Canal / Franck-Thomas. ( -) P986
Rapport de M. Olivier Lorenzini (DC), commission des pétitions

Le 7 février 1994, la commission des transports a auditionné les membres de l'Association des usagers des transports publics demandant le prolongement des lignes des Transports publics genevois dans le quartier Grange-Canal / Frank-Thomas.

Les pétitionnaires souhaitent que la ligne 11, qui s'arrête actuellement à la hauteur de la gare des Eaux-Vives, fasse une boucle passant par l'avenue Frank-Thomas pour revenir par l'avenue de Grange-Canal. La longueur de cette boucle est d'environ 2 km, et le coût occasionné par ce prolongement serait de 300 000 F.

Au niveau de la desserte, ce prolongement aurait, comme inconvénient, de n'être qu'un rabattement sur la ligne 12 qui, vu la faible longueur du parcours en bus, serait peu attrayant (environ 450 m).

De plus, la mise en service de ce prolongement n'est pas envisageable avant que les travaux de la route du Bout-du-Monde soient terminés et que le transbordement artificiel du Bout-du-Monde soit supprimé.

D'autre part, il est important de signaler que les Transports publics genevois ont un projet de pré-métro reliant Annemasse à Cornavin en utilisant l'infrastructure SNCF actuelle avec une station prévue au droit de la Gradelle qui assurerait une bonne desserte de quartier. Le prolongement en question doit aussi être compatible avec cette extension ferroviaire.

La demande des pétitionnaires est justifiée vu le développement de ce quartier, mais compte tenu du programme des transports publics et les travaux actuels sur la ligne 11 cette pétition ne peut être prise en considération.

Au vu de ce qui précède, la commission vous propose, Mesdames et Messieurs les députés, à l'unanimité moins 1 abstention, de déposer cette pétition à titre de renseignement sur le bureau du Grand Conseil.

ANNEXE

PÉTITION

Prolongement des lignes TPG

dans le quartier Grange-Canal / Frank-Thomas

Considérant:

la création des nouvelles lignes 11 et 14 jusqu'à la gare des Eaux-Vives;

l'expansion très rapide de la population dans le quartier de l'avenue Frank-Thomas et le chemin de Grange-Canal;

la nécessité d'améliorer très rapidement le réseau des TPG pour mieux répondre à la demande accrue des usagers et la recherche d'une diminution du trafic des voitures,

les personnes soussignées demandent aux autorités de la Ville de Genève, du canton et à la direction des Transports publics genevois de tout mettre en oeuvre pour que les lignes 11 et/ou 14 des TPG soient prolongées jusqu'à l'avenue Frank-Thomas et le chemin de Grange-Canal dès le mois de septembre 1993.

N.B.: 120 signatures

Association des usagers

des Transports publics

Case postal 122

1211 Genève 25

Débat

M. Olivier Lorenzini (PDC), rapporteur. Je voudrais apporter une correction au deuxième paragraphe de la page 2. A la place de : «la demande des motionnaires», il faut lire : «...des pétitionnaires». C'est tout !

M. Pierre Marti (PDC). Il s'agit d'un problème quotidien très terre à terre par rapport à tous les problèmes qui se posent ici dans l'enceinte du Grand Conseil, mais qui peut revêtir une certaine importance pour nombre de personnes âgées qui habitent le quartier de Frank-Thomas. Cela peut dénoter un changement d'attitude de l'ensemble de la population. M. Stucki nous disait dernièrement qu'il fallait changer le comportement des usagers vis-à-vis des transports publics et donner à ces derniers une dimension humaine : «Les TPG doivent créer une relation d'amitié avec les Genevois.». Cette façon de voir me semble très importante, mais, malheureusement, lorsque les usagers eux-mêmes essayent de s'exprimer, ils ne reçoivent qu'une réponse très négative.

Il est certain que les TPG doivent suivre au mieux leur budget, mais le but principal des TPG est bien de répondre aux besoins de transport de toute la population dans le cadre de ce budget. (M. Marti insiste sur le mot «toute».) Dans un budget d'exploitation - vous le savez tous - il n'y a pas que les charges, il y a aussi, et heureusement, les produits. Pour une entreprise qui se veut dynamique, il faut cerner les dépenses, certes, mais aussi, par une offre accrue et plus performante, répondre à la demande de la clientèle. Peut-on demander cette vision positive à la direction des TPG, au Conseil d'Etat et à la commission des transports qui donnent un avis négatif ? J'en doute quelque peu !

Malheureusement, tout semble figé après l'adoption du plan de circulation voté le 12 juin 1988. Diable ! Avons-nous encore un peu de vision d'avenir ou, plus simplement, pouvons-nous répondre à la demande d'un quartier en expansion ? Il suffirait de prolonger de 450 mètres la ligne 14 au lieu de voir le bus stationner de très longues minutes à la gare des Eaux-Vives pour satisfaire plusieurs centaines de pétitionnaires des quartiers de Frank-Thomas, Grange-Canal et St-Paul ! Ces quartiers sont en pleine expansion et près de quatre cents logements ont été construits ainsi qu'une école et des locaux sociaux ces deux dernières années. En outre, il y a le foyer St-Paul qui compte plus de cent personnes âgées, qui reçoivent elles-mêmes de très nombreuses visites d'autres personnes souvent âgées qui ne peuvent pas se déplacer à pied.

Pour vouloir réduire l'utilisation des véhicules privés, il faut s'en donner les moyens, suivre l'évolution urbaine et apporter des solutions adéquates. Je vous demande donc de ne pas classer cette pétition, mais de la renvoyer au Conseil d'Etat. Les Genevois veulent bien «rouler rusé», mais ils ne veulent pas être trompés !

M. Gérard Ramseyer, conseiller d'Etat. Monsieur le député, indiscutablement les TPG entendent bien chercher par tous les moyens à satisfaire aux exigences de l'offre de base. Effectivement, l'offre n'est pas remplie dans le quartier que vous signalez.

Néanmoins, j'attire votre attention sur le fait qu'en réalité il s'agit d'une question de priorités. Dans quel secteur les TPG doivent-ils porter leur effort principal ? C'est une question de choix, de politique et, bien évidemment, chaque secteur aura son tour en fonction, précisément, de l'échelonnement des priorités. Cela dit, la problématique nous est bien connue. Elle est d'ailleurs bien posée dans le rapport. Nous pouvons intervenir auprès des TPG pour leur signaler que ce Grand Conseil a débattu de ce problème. Dans l'immédiat, je n'en dirai pas plus, c'est une question de politique et de priorité des TPG. Ce sont bien les conclusions de la commission et c'est précisément ce que le rapporteur nous écrit dans sa proposition.

Mises aux voix, les conclusions de la commission (dépôt de la pétition sur le bureau du Grand Conseil à titre de renseignement) sont adoptées.

 

Le président. Je salue à la tribune du public la présence d'une classe des Cours commerciaux de Genève, sous la conduite de Mme Desjacques-Carnegie. (Applaudissements.)