République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 8 octobre 1993 à 17h
52e législature - 4e année - 8e session - 38e séance
I 1869
Mme Elisabeth Reusse-Decrey (S). Puisque nous en sommes aux adieux, je m'associe à ce qui a déjà été dit et je reprends les derniers propos de M. Föllmi concernant la scolarisation des enfants sans statut.
En effet, Monsieur Föllmi, nous devons vous remercier. Quelque chose de très important a été fait pour ces enfants exclus et qui restaient souvent enfermés chez eux. Il est vrai que c'est un grand souci pour nous de savoir ce qu'ils deviennent à la fin de la scolarité puisqu'ils ne trouvent pas de possibilité de travailler en place d'apprentissage.
Vous demandez que ce souci soit porté par d'autres. Or, cela se fait puisque le centre de contacts Suisses-Immigrés y travaille avec des juristes.
M. Charles Bosson. Tu veux un mouchoir ?
Mme Elisabeth Reusse-Decrey. Non ! Je remercie M. Föllmi pour la scolarisation des enfants sans statut et je le dis tout à fait sincèrement. J'en viens à l'objet de mon interpellation.
Voici un an, un mouvement de Genève, sans attaches politiques, avait fait des demandes informelles auprès d'un responsable du département de l'instruction publique proposant de faire un travail avec un certain nombre de classes et de discuter avec des jeunes sur le problème de la société d'aujourd'hui et celle de demain.
La réponse qui nous a été donnée était très intéressante. Cet objet pouvait tout à fait donner lieu à des discussions. Mais, était-il précisé, en aucun cas le nom de ce mouvement ne devait apparaître publiquement afin de ne pas risquer de créer un précédent. Cette réponse a été très bien comprise par les responsables du mouvement en question qui ont renoncé à leur demande.
Aujourd'hui, le mouvement «Genève gagne» entre dans l'école et, visiblement, ne fait pas l'objet de la même réserve. Est-ce une question de moyens financiers ou de contenu politique ? C'est là l'objet de ma première question. Pourquoi et comment le mouvement «Genève gagne» se retrouve-t-il au sein de l'école ?
Ensuite, j'aimerais aborder deux points plus précisément. Le premier concerne un article du journal de l'enseignement dans lequel j'ai pu lire que dans le cadre de la campagne «Genève gagne» du mois de décembre, consacrée à la solidarité, il était prévu de publier un numéro spécial de L'école publique genevoise intitulé «L'école solidaire».
Dieu sait si je suis soucieuse et heureuse que l'on parle de solidarité à l'école, quoique je regrette que cela ne fasse l'objet que d'un mois ! En effet, cette pédagogie de la solidarité devrait être constamment développée dans l'instruction, mais je trouve très intéressant d'en parler même pendant un mois. Cependant, ma question porte sur le problème de «Genève gagne». Le slogan figurera-t-il dans cette brochure ? Si oui, qui paiera ce numéro supplémentaire et ceux qui y travailleront ?
Enfin, voici mon dernier point. Hier, il a été partiellement répondu à cet aspect, suite à une intervention de M. Jörimann. Dans les cours des écoles fleurissent des drapeaux de «Genève gagne». Il n'a été donné aucune information aux enseignants au cas où un enfant demanderait ce qu'est ce mouvement et pourquoi on écrit dans la cour de son école que c'est le mois du commerce. J'aimerais savoir comment on en arrive à mettre les drapeaux de «Genève gagne» dans les cours des écoles du canton.
M. Dominique Föllmi, conseiller d'Etat. Je me permettrai de répondre à Mme Reusse-Decrey à la prochaine séance. Je serai là, et vous aussi, certainement.
En ce qui concerne les drapeaux de «Genève gagne», je vous rappelle que le président du Conseil d'Etat vous a informés hier soir à ce sujet. Au début de la semaine, le Conseil d'Etat a pris la décision de faire enlever ces drapeaux sur les bâtiments publics, écoles comprises. Je vous donnerai des explications complémentaires lors de la prochaine séance.
La présidente. La réponse du Conseil d'Etat à cette interpellation figurera à l'ordre du jour d'une prochaine séance.