République et canton de Genève

Grand Conseil

P 997-A
19. Rapport de la commission des pétitions chargée d'étudier la pétition contre l'abattage et pour la replantation des tilleuls de l'avenue de Bel-Air à Chêne-Bourg. ( -)P997
Rapport de M. Max Schneider (E), commission des pétitions

La commission des pétitions, sous la présidence de Mme Fabienne Bugnon, a procédé à 3 auditions et une séance pour prendre position concernant le remplacement des tilleuls de l'avenue de Bel-Air par l'Etat:

6 septembre 1993,audition des pétitionnaires représentés par : M.Carrier,président de l'association des intérêts du plateau de Bel-Air,Mme Isabelle Bruhlman, conseillère municipale,M. B. Gabioud.

Les pétitionnaires fournissent une documentation illustrée de photos pour bien démontrer l'ampleur des dégâts causés par l'abattage d'une douzaine d'arbres par des services de l'Etat et qui, à ce jour, n'ont pas été remplacés. Certains abattages datent d'environs 3 ans.

Les pétitionnaires ne remettent pas en cause l'abattage de certains arbres pour des raisons de sécurité, mais s'étonnent que l'Etat ne les remplace pas après un certain temps.

Selon eux, il est urgent de remplacer dans le plus bref délai les arbres coupés et de prévoir un plan de remplacement pour que cette situation ne se représente pas dans le futur.

6 septembre 1993,audition de Monsieur Michel Parrat,conseiller administratif à Chêne-Bourg.

L'avenue de Bel-Air est l'une des plus belles avenues du canton. Elle est bordée de très beaux tilleuls pour le plus grand plaisir des piétons et autres usagers qui l'utilisent quotidiennement. En été, ce sont des centaines de milliers d'abeilles qui viennent butiner sur ces arbres et qui offrent un spectacle merveilleux. Ces tilleuls font partie du patrimoine et méritent un minimum d'entretien et une planification pour un remplacement d'arbres malades ou représentant un certain danger. Le problème soulevé par les pétitionnaires est donc bien connu des autorités communales. Ils avaient demandé à l'Etat les raisons pour lesquelles ces arbres n'étaient pas remplacés. Mais à ce jour, ils n'ont obtenu aucun résultat. La commune déplore cette situation et demande à l'Etat de les remplacer au plus vite. Il serait inacceptable d'attendre que tous les arbres soient coupés pour commencer à les remplacer.

D'autre part M. Parrat souligne que la commune ne tient pas à prendre à sa charge cette artère cantonale qui dessert le centre hospitalier de Bel-Air.

Audition de Monsieur E. Matthey, inspecteur cantonal (DIAAR).

Monsieur Matthey nous présente des conditions générales avec un bref rappel historique des conditions dans lesquelles ces arbres ont été plantés et de la situation actuelle.

Lorsque ces arbres ont été plantés, les côtés de la route, aujourd'hui bordés de trottoirs goudronnés, n'étaient pas imperméables et les arbres pouvaient être alimentés en eau plus naturellement. Aujourd'hui pour leur alimentation en eau directe, ils n'ont qu'un carré de 1, 5 mètre de côté avec des plots permettant aux eaux de pluie de s'infiltrer ou d'éventuels apports souterrains.

D'autres contraintes sont venues s'ajouter au fil du temps :

 Elagages des branches pour faire passer les lignes électriques nécessaires pour l'éclairage de l'avenue de Bel-Air.

 Implantations de diverses canalisations pour les différents fluides dans le sous-sol et qui ont porté des atteintes à la bonne santé de ces arbres.

 Imperméabilisation des sols.

Il souligne que cette avenue devrait être traitée dans son ensemble et que les travaux pourraient être très coûteux d'environ 800'000 à 1 million de francs. Ceci pour remplacer tous les arbres afin de maintenir une uniformité de l'ensemble.

Techniquement il est cependant possible de replanter de jeunes plants à côté d'arbres plus anciens. Ce sont des tilleuls et peuvent se contenter de moins d'ensoleillement. Dans le cas d'une allée de chênes cette solution n'aurait pas pu être envisagée.

Le coût actuel selon des devis à l'appui datant de 1992 pour le remplacement de ces arbres, coupe et extraction inclues, peut varier entre 6'500 F et 9'500 F. A noter que le prix de l'arbre lui-même n'est pas très élevé, soit env. 630 F pour un tilleul de 12 à 15 ans.

Des commissaires s'étonnent des obligations faites aux privés qui abattent des arbres et qui ont l'obligation de les remplacer immédiatement. Dans ce cas, l'Etat responsable des abattages ne les a, à ce jour, pas remplacés. Vu l'état actuel des finances cantonales, l'échange de l'ensemble des 100 tilleuls semble compromis, car aucun poste n'a été prévu dans le budget de l'Etat pour ce remplacement, de plus ce n'est pas ce que les pétitionnaires demandent.

Un remplacement systématique des arbres coupés reste donc une solution possible dans le court et moyen terme. Le coût de l'opération pour le remplacement des 15 arbres abattus serait d'environ 100'000 F.

Certaines précautions devront être prises pour assurer leur ventilation et irrigation. Une irrigation ponctuelle, notamment en période estivale, serait souhaitable pour compenser l'imperméabilité des sols et améliorer ainsi leur condition de survie.

Monsieur Matthey termine en soulignants que l'ensemble de la société, par les contraintes imposées, est responsable des mauvaises conditions dans lesquelles doivent survivre ces arbres.

Le remplacement de ces arbres devrait aussi être l'occasion d'une prise de conscience pour améliorer leur condition.

Conclusions

A la suite de ces auditions et après délibération, la commission a été convaincue du bien-fondé de la pétition. C'est à l'unanimité que la commission a décidé de renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat en le priant :

 de reprendre contact avec les autorités communales, afin de trouver une solution pour la replantation rapide de ces arbres et d'assurer un entretien adéquat.

Débat

M. Max Schneider (Ve), rapporteur. Je pense que cette pétition a été acceptée par l'ensemble de la population de Chêne-Bourg et la commission l'a traitée après avoir auditionné le représentant du Conseil administratif, ainsi que M. Matthey, inspecteur cantonal. Il s'avère que la solution doit être trouvée de manière extrêmement rapide de la part du Conseil d'Etat pour que ces arbres soient replantés immédiatement. Voilà pourquoi nous insistons sur la rapidité du traitement de cette pétition.

Mises aux voix, les conclusions de la commission (renvoi au Conseil d'Etat) sont adoptées.