République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 16 septembre 1993 à 17h
52e législature - 4e année - 7e session - 32e séance
I 1866
M. Jean Spielmann (T). Comme je l'ai dit en introduction, il s'agit d'un problème extrêmement urgent. En effet, je trouve que la manière dont procède l'entreprise Swissair est inacceptable. Cela pour trois raisons.
La première est le problème lié au personnel de cette entreprise qui, informé l'après-midi, est convoqué à une séance le soir et apprend qu'il est vendu avec le matériel à une entreprise extérieure au canton, sans lui donner possibilité de discuter. L'organisation syndicale a appris cet état de fait une demi-heure avant la décision.
La situation actuelle de ces cent soixante-trois personnes, dont plus d'une dizaine sont depuis vingt ans les fidèles serviteurs de Swissair avec des travaux extrêmement difficiles et peu rémunérés, est dramatique. Certains ont plus de trente ans de service et ne sont informés que par un seul coup de téléphone qu'ils sont vendus et qu'ils n'auront plus droit ni aux prestations ni aux salaires de Swissair et qu'il ne sera établi aucune convention de travail pour cette nouvelle entreprise - si on peut parler de convention de travail avec cette dernière car elle est à l'extérieur du canton.
L'entreprise Swissair devrait avoir une autre attitude vis-à-vis de son personnel par rapport à l'emploi et à la situation économique que de le mettre devant le fait accompli. Ces cent soixante-trois personnes sont les plus vulnérables au sein du personnel de cette entreprise. Elles exécutent depuis des années les tâches les plus humbles et les plus difficiles avec des conditions salariales déplorables.
Je demande au Conseil d'Etat d'entreprendre toutes les démarches afin qu'une convention collective respectant le minimum de droits des personnes concernées soit signée avec la future entreprise, afin d'avoir des garanties et que l'entreprise Swissair exerce au moins son pouvoir pour qu'on maintienne un minimum de discussion avec le personnel et qu'on n'agisse pas par diktat.
Je sais bien que cela tombe un peu mal après ce qui vient de se passer, mais de toute façon cette situation n'est pas acceptable. Je demande au Conseil d'Etat de prendre ce dossier en main et d'examiner toutes les possibilités pour trouver une issue favorable pour ces cent soixante-trois personnes concernées.
M. Jean-Philippe Maitre, conseiller d'Etat. Je regrette que cette interpellation ait été développée juste à l'instant. J'aurais préféré qu'elle le soit demain car M. Spielmann me l'a annoncée et l'a annoncée à votre Conseil.
La présidente. La réponse du Conseil d'Etat à cette interpellation figurera à l'ordre du jour d'une prochaine séance.