République et canton de Genève

Grand Conseil

Q 3475
de Mme Maria Roth-Bernasconi Exposition «Une sécurité illusoire». Comment rompre le silence ? ( )Q3475

QUESTION ÉCRITE

de Mme Maria Roth-Bernasconi (S)

Dépôt: 29 avril 1993

Exposition «Une sécurité illusoire» Comment rompre le silence?

L'exposition itinérante «Une sécurité illusoire», qui traite de l'exploitation sexuelle des enfants et notamment des petites filles, a été montrée à l'école du «Bon Secours» durant le mois de mars 1993.

Cette exposition a pour but de faciliter la prise de conscience du problème et d'améliorer la situation des filles et des garçons concernés.

L'exploitation sexuelle des enfants est un problème qui concerne toute la société (une fille sur 3 ou 4, un garçon sur 7 ou 8 est exploité-e sexuellement!). C'est pour cette raison que je prie le Conseil d'Etat d'informer le Grand Conseil sur:

1. La publicité qui a été faite par rapport à cette exposition. Y a-t-il eu une large diffusion d'affiches, de tracts, etc.?

2. S'il envisage de montrer cette exposition dans d'autres écoles genevoises (cycles, collèges, etc.)?

3. S'il a connaissance du fait que des classes de l'école publique ont visité cette exposition?

RÉPONSE DU CONSEIL D'ÉTAT

du 7 juillet 1993

Avant l'accueil à Genève de cette exposition, initialement intitulée «L'exploitation sexuelle des jeunes filles», un groupe de travail a pu être constitué à l'initiative du bureau de l'égalité des droits entre homme et femme afin d'en discuter les modalités d'organisation. Des représentants de divers organismes tels que Solidarité-Femmes, Viol-Secours, SOS-Enfants, Pro-Juventute auxquels se sont joints des délégués des services de protection et de santé de la jeunesse et le docteur Halperin, responsable du Can-Team à l'hôpital des enfants, ont analysé le matériel élaboré sous l'égide du bureau fédéral de l'égalité en adoptant d'emblée une traduction plus nuancée de son titre, à savoir: «Exposition sur les abus sexuels envers les enfants et les jeunes».

Quant à son contenu, quelques remarques et critiques ont été émises portant sur une incompréhension possible de certains messages pouvant être à l'origine de réactions inappropriées voire contradictoires (exemples: confusion éventuelle entre la prostitution et l'abus sexuel, signes d'appels ambigus, antagonisme garçons-filles, etc.).

Sur la base de ces observations, c'est une certaine prudence qui a prévalu dans la manière de présenter des questions aussi délicates mettant en cause la sensibilité de chacun et les valeurs collectives de façon différenciée. De ce fait, il a paru important que les jeunes soient accompagnés par des animateurs adultes pour approfondir les aspects «bouleversants» des informations fournies après la visite de l'exposition.

Pour ce qui est des trois points mentionnés dans la question écrite, on peut préciser que:

1) L'information a été diffusée dans les cycles d'orientation et les écoles d'enseignement post-obligatoire en laissant libre choix aux enseignants qui seraient en mesure d'accompagner leurs classes dans l'optique préconisée.

2) Etant donné les réactions favorables émises par les visiteurs et visiteuses de l'exposition qui ont relevé la sensibilité et la vérité avec lesquelles ce sujet délicat a été abordé et la nécessité de parler de ce problème tabou, le Conseil d'Etat estime utile de montrer une telle exposition à un large public de jeunes. En conséquence, il encourage les responsables des écoles post-obligatoire, et tout particulièrement des études pédagogiques primaires et secondaires, à la présenter à leurs élèves et étudiant(e)s.

3) En dehors d'un certain nombre d'élèves de l'école de culture générale accompagnés par les éducateurs pour la santé du service de santé de la jeunesse, seules quelques classes de l'école publique ont visité l'exposition avec leurs enseignants, la visite n'ayant pu se faire que sur un mode volontaire.

Il faut rappeler que tout projet qui traite ce grave sujet mérite d'être préparé avec le concours de tous les milieux concernés par les problèmes de la jeunesse. 

Par ailleurs, la question écrite suivante a été retirée par son autrice :