République et canton de Genève

Grand Conseil

RD 195
16. a) Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la revitalisation de la ligne ferroviaire Genève-La Plaine. ( )RD195
P 490-B
b) Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la pétition du Conseil d'Etat concernant le maintien de la halte de Bourdigny. ( -) P490
 Mémorial 1982: Rapport, 2196.

Débat

M. David Revaclier (R). En ma qualité de Satignote, et donc directement intéressé par cet objet, je tiens à remercier le Conseil d'Etat pour son rapport très complet sur la revitalisation de la ligne ferroviaire Genève-La Plaine, ainsi que sur la pétition concernant le maintien de la halte de Bourdigny.

Nul doute que le nouvel horaire proposé donnera satisfaction aux habitants concernés ainsi qu'aux usagers habituels. En effet, il est prévu un train par heure avec la possibilité de doubler la capacité aux heures de pointe, ce qui augmentera notablement l'attrait de ce mode de transport. Dorénavant, vingt-cinq trains journaliers assureront le transport des usagers, soit près du double de l'offre actuelle. La mise en service par les CFF d'un nouveau matériel roulant fiable fonctionnel et performant sur cette ligne, soit cinq rames de conception moderne adaptées pour ce genre de trafic, répondra en tout point à l'attente des usagers.

Il faut noter que l'accès aux voitures sera facilité grâce à un plancher abaissé. Par la réduction du temps de parcours, le train régional sera moins perturbé qu'actuellement par le retard occasionnel de certains trains internationaux. La suppression de la halte de Bourdigny a été décidée en accord avec les autorités de la commune de Satigny, suite à l'adoption de la nouvelle conception de l'organisation des transports en commun du Mandement qui est conforme aux exigences du réseau des transports publics et qui prévoit des lignes de bus de rabattement pour les zones habitées.

Pour Satigny, il est prévu une ligne de bus qui desservira les hameaux de Bourdigny, Chouilly et Peissy et qui terminera son parcours à la gare de Satigny. Cette nouvelle offre représentera une amélioration notable pour les habitants de ces hameaux qui prennent journellement le train, vu le trajet relativement long qu'ils accomplissent pour se rendre à la gare de Satigny ou à la halte de Bourdigny.

Quand la pétition fut déposée, on n'envisageait pas encore la mise en service de bus de rabattement. C'est pourquoi il n'était pas pensable de supprimer cette halte sans proposer de solution de rechange aux fidèles habitués du train, et notamment aux jeunes étudiants; ils sont encore quelques-uns. Il faut relever également que des mesures d'accompagnement complémentaires seront prises. Je citerai, entre autres, la mise à disposition pour les usagers de places de parc pour leur voiture aux abords des gares de La Plaine et de Satigny. Il est fort probable que certains automobilistes pendulaires opteront pour cette solution judicieuse.

Le coût de cette nouvelle prestation ferroviaire s'élève à 2,445 millions, ce qui est beaucoup. Il sera entièrement pris en charge par le canton pour une période d'essai de trois ans. Une analyse du trafic déterminera si ces charges élevées pourraient être assumées par la Confédération, ce qui serait logique. Il faut espérer que les habitants riverains de la ligne de Cornavin-La Plaine feront bon accueil à ce nouveau concept de desserte par train et par bus, et que de nombreux automobilistes pendulaires deviendront des adeptes de cette solution d'avenir.

Notre groupe prend acte de ce rapport.

M. Alberto Genini (T). Je ne suis pas satignote comme mon collègue Revaclier. Il me semble qu'il a déjà bien centré le problème sur le développement de la ligne de La Plaine, mais un point important n'a pas été évoqué. En effet, la gare de Satigny ne restera pas telle qu'elle est, elle sera fermée, d'après les renseignements que l'on m'a fournis. Le rapport ne dit rien à ce sujet.

En fait, la fermeture de la gare de Satigny provoque une suppression d'emplois et de services au public. Pourtant, c'est inimaginable les services que la gare de Satigny rendait au public, voire aux gens qui se pressaient à la gare pour obtenir des billets collectifs pour des courses d'école, ou de personnes âgées, qui venaient de Bernex, d'Onex, et même de la Champagne! Aujourd'hui, on décide de supprimer cette gare. Je demande donc au directeur du département s'il a été envisagé quelque chose de nouveau ou si la gare sera définitivement fermée.

M. Philippe Fontaine (R). En ma qualité d'ancien habitant de Satigny et de nouvel habitant de Russin, je voudrais signaler une petite erreur en page 6, au milieu de la page, je lis: «le passage dénivelé qui sera réalisé à la halte de Russin». J'imagine qu'il s'agit de la halte de Vieux-Bureau et non de celle de Russin!

Mme Françoise Saudan. Ah, bravo! Il connaît bien sa région!

Mme Erika Sutter-Pleines (S). Permettez-moi d'ajouter une petite voix au choeur des Satignotes.

Il est intéressant de remarquer que dans une précédente législature, avec M. Pellegrin, nous avions déjà signalé le danger de fermer la gare de Satigny. Il est vrai que tout le travail qui se faisait à la gare de Satigny se fait maintenant à la gare de Vernier, et l'on peut s'en féliciter. Cependant, il faut aussi remarquer que nous sommes actuellement devant un projet beaucoup plus cohérent que celui mis en place par les seuls CFF il y a quelques années. Ce plan permet vraiment d'effectuer un essai de trois ans.

Etant donné la bonne volonté des communes qui vont créer des places de parc, encourageant ainsi visiblement leurs habitants à prendre le train, nous ne pouvons qu'accepter ce rapport et nous réjouir d'avance du résultat final. Il en va d'ailleurs d'une meilleure qualité de la vie pour beaucoup de gens habitant à la campagne. L'afflux de personnes qui viennent à Satigny pour y habiter n'est pas seulement dû au nombre de constructions HLM, mais aussi à la proximité par le train du centre d'intérêt qu'est la ville.

M. Jean-Philippe Maitre, conseiller d'Etat. Ce rapport concrétise des travaux importants qui ont été conduits par les CFF, par l'Etat de Genève ainsi que par les TPG qui doivent être associés à cet effort de valorisation d'une offre de transport digne de ce nom dans cette partie du canton qui, jusque-là, n'en était pas pourvue de manière satisfaisante.

En effet, la revitalisation de la ligne de La Plaine fait un tout avec la restructuration du réseau de campagne à cet endroit, et les lignes TPG vont avoir également fonction de lignes de rabattement sur la ligne de La Plaine. Une offre de transport sera donc cohérente. Aura-t-elle du succès? C'est difficile de le dire et cela dépend évidemment beaucoup de l'attitude et de l'accueil des habitants des communes concernées. Nous sommes, pour notre part, convaincus que le matériel roulant d'un nouveau type, extrêmement attractif, qui sera mis en place, ainsi que la structure des horaires, seront à même de stimuler l'intérêt de la clientèle.

Cette offre représente un coût élevé, mais j'aimerais dire à M. Revaclier que le coût de cette ligne n'est pas en totalité à la charge du canton. L'offre de base, conformément au mandat de prestations, est à la charge des CFF; c'est l'offre supplémentaire en trafic d'agglomérations qui est à charge de la collectivité qui l'a demandée. Ce supplément d'offre, d'un total de l'ordre de 2,5 millions par année, représente un coût important. Le Conseil d'Etat espère que vous lui accorderez les moyens budgétaires, année après année, de pouvoir honorer l'offre qu'il vous présente. Il appelle de ses voeux que d'ores et déjà la clientèle soit sensibilisée à une prestation de transport nouvelle, efficace, de toute première qualité dans ce canton, et il compte beaucoup sur les communes pour un travail de collaboration afin de sensibiliser la population et de promouvoir ce nouveau transport.

En ce qui concerne la gare de Satigny, je n'ai pour ma part pas d'informations complémentaires à celles mentionnées, mais il faut bien être conscient que cette gare ne sera pas fermée en tant que telle. Effectivement, la halte du train sera conservée, mais les prestations du personnel seront supprimées. Ceci représente une réalité des coûts gérés par les CFF. Pour avoir une offre équilibrée et des coûts maîtrisés, il faut consentir certains sacrifices dans le service à la clientèle. Qui viendrait aujourd'hui se plaindre qu'il n'y a plus de receveur à l'arrière des bus des transports publics urbains et qu'il faut prendre son ticket soi-même? Les rapports avec la clientèle sont conçus différemment en raison de l'automatisation. Il est vrai que du point de vue de l'emploi ce sacrifice n'est pas nécessairement souhaitable, mais il est inévitable si l'on veut arriver à dynamiser une offre de transport et rendre son coût supportable à la collectivité.

Mme Erika Sutter-Pleines (S). J'aimerais ajouter une remarque. Beaucoup d'habitants se sont plaints et ont manifesté des craintes à propos de la «fermeture de gares». En effet, la suppression du personnel, contrôleur ou chef de gare, engendre un manque de surveillance malvenu dans cette gare fréquentée par beaucoup d'enfants se rendant au cycle d'orientation. Les risques d'accidents augmentent lorsque ceux-ci sont seuls et qu'ils se bousculent. En tout cas, la commune de Satigny a réagi en attirant l'attention de tous les habitants et en les appelant à faire une autosurveillance pour éviter ce danger.

Mme Gabrielle Maulini-Dreyfus (Ve). Nous prenons acte de ce rapport, mais je ne peux m'empêcher de faire une ou deux remarques.

En effet, je ne suis pas satignote, mais chancinoise. Or, Chancy n'apparaît pas sur la carte et n'existe pas dans ce canton lorsqu'il s'agit de circulation routière. Les plans de circulation du département de M. Ziegler montrent les entrées de frontaliers dans le canton, mais ignorent l'entrée de Chancy: aucune flèche pour indiquer un quelconque trafic de frontaliers!

Ce rapport dont nous prenons acte aujourd'hui répond également à une pétition issue des habitants de Chancy demandant de prolonger la revitalisation de la ligne de La Plaine, au-delà de La Plaine, c'est-à-dire vers Chancy, pour desservir des habitants qui sont tout de même genevois et des frontaliers qui viennent travailler à Genève. Encore une fois, je remarque que les coûts ne seraient pas supportables en raison de notre faible nombre. Je le regrette! Je prends acte du projet des TPG que vous avez pour nous.

Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.

La présidente. J'ai le plaisir de saluer à la tribune la présence d'apprentis de l'Ecole technique et de métiers sous la conduite de Mme Bénédicte Pivot.