République et canton de Genève

Grand Conseil

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P 2198-B
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la pétition : Sécuriser les piétons et cyclistes sur la route de Lausanne (Jardin botanique - Reposoir)
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session II des 19 et 20 juin 2025.

Débat

La présidente. J'appelle la P 2198-B (catégorie III). Madame Bartolomucci, vous avez demandé la parole.

Mme Céline Bartolomucci (Ve), députée suppléante. Oui, merci, Madame la présidente. Mesdames et Messieurs les députés, le groupe des Vertes et des Verts tient à saluer la réponse du Conseil d'Etat à cette pétition, qui fait suite à un drame d'une profonde injustice: la mort de Cristina, percutée alors qu'elle circulait à vélo sur un tronçon que nous savons tous et toutes particulièrement dangereux.

Nous saluons ainsi la reconnaissance, par les autorités, de l'urgence à agir. L'inscription de ce tronçon dans le réseau des axes forts vélos, la création d'une piste cyclable bidirectionnelle sécurisée, l'amélioration de la traversée piétonne et cycliste ainsi que l'abaissement de la vitesse à 50 km/h vont dans le bon sens. Le groupe des Vertes et des Verts restera attentif à ce que ces aménagements se concrétisent dans les meilleurs délais, car il en va de la sécurité au quotidien de milliers d'usagères et d'usagers.

Nous remercions chaleureusement les pétitionnaires pour leur engagement. Leur mobilisation a permis d'obtenir des avancées substantielles et contribue à rendre l'espace public plus sûr pour toutes et tous. Je vous remercie. (Applaudissements.) 

M. Sylvain Thévoz (S). Le groupe socialiste salue également l'accueil que le magistrat et le Conseil d'Etat ont fait à cette pétition. Le drame - le décès, en juillet 2023, de Cristina, qui sortait de la plage de l'ONU et a été fauchée par une voiture - est terrible et ce sont les amis de Cristina qui ont déposé cette pétition signée par 550 personnes.

Il est vrai que la réponse du Conseil d'Etat va dans le bon sens, mais la temporalité n'est pas bonne. Une femme meurt en 2023 et on nous annonce toutes ces mesures, s'il n'y a pas d'oppositions, en 2029. Pour les personnes, et nous avons pu échanger avec elles, qui escomptent des mesures rapides, fortes - c'est quand même un peu l'habitude de M. Maudet, le magistrat, de dire: on va agir ! -, attendre six ans après un décès pour peut-être avoir des mesures, c'est insuffisant.

Nous vous invitons donc à renvoyer cette réponse du Conseil d'Etat à son expéditeur en disant: plus vite ! On ne peut plus attendre, on doit passer - excusez-moi l'expression - la vitesse supérieure, pas sur la route mais dans le traitement des dossiers. Merci pour votre accueil et pour le renvoi de cette réponse au Conseil d'Etat. (Applaudissements.) 

M. Pierre Maudet, conseiller d'Etat. Evidemment que ce drame nous a beaucoup interpellés. Au-delà du cas isolé, l'analyse de cette zone - ce que l'on appelle l'accidentologie - nous a amenés à prendre un peu de temps, et je tiens à le souligner, en concertation avec les communes: la Ville de Genève, Pregny-Chambésy, mais, pour prendre le continuum, également Bellevue et Genthod. Je peux vous assurer, Monsieur le député Thévoz, que ce n'est pas du temps perdu, parce qu'il vaut mieux se concerter avec les communes et les associer que de se retrouver ensuite face à des recours et à des oppositions.

Alors pourquoi est-ce que ça prend du temps ? Parce que - vous l'avez compris et je crois que c'est bien décrit dans la dernière page - nous sommes ici dans un projet d'infrastructure lourde: votre préopinante l'a mentionné, c'est du bidirectionnel, on déplace les chaussées. Si cet aménagement devait de toute façon se faire et qu'il a pris, avec cet accident, une dimension différente, il suppose d'engager des millions et des millions et - c'est là que je veux en venir - vous le voyez dans la réponse, il s'inscrit dans le projet d'agglomération. Le projet d'agglomération prévoit, il faut le souligner et c'est l'occasion de le rappeler ici, un financement extrêmement important de la Confédération.

Nous allons à Berne, la semaine prochaine, à trois magistrats, Mme Bachmann, M. Hodgers et moi, accompagnés de représentants des communes et de représentants transfrontaliers - des élus français seront là également - présenter un plan d'investissements, un train d'investissements, de près de 600 millions dans lequel ce projet tient une place particulière. Il y a trois projets spécifiques, ce que l'on appelle les axes forts, relatifs aux itinéraires cyclables: la liaison avec la Suisse, la liaison avec la France du côté de Meyrin et puis la liaison, très importante aussi, qui amènera jusqu'à Reignier du côté français. C'est donc pour ça, Monsieur le député Thévoz, que l'on ne prend pas de risques et qu'il est mentionné ici 2029.

Il est possible que cela se fasse plus vite: si les astres s'alignent et que les potentiels recourants - je pense ici aux communes notamment - ne s'opposent pas, il se peut que l'on puisse réaliser l'aménagement deux ans plus tôt. Ce qui évidemment vous satisferait, j'imagine, mais il s'agit pour le Conseil d'Etat d'être très clair sur le fait que nous sommes tributaires d'une multiplicité d'acteurs aux niveaux financier, juridique et, cas échéant, judiciaire; nous ferons donc aussi vite que possible, mais aussi sûr que nécessaire. 

La présidente. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, je mets aux voix le renvoi de ce rapport au Conseil d'Etat.

Mis aux voix, le renvoi au Conseil d'Etat de son rapport sur la pétition 2198 est rejeté par 52 non contre 29 oui et 1 abstention.

Le Grand Conseil prend donc acte du rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 2198.