République et canton de Genève

Grand Conseil

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IN 199-B
Rapport de la commission de l'enseignement, de l'éducation, de la culture et du sport chargée d'étudier l'initiative populaire cantonale 199 « pour une politique sportive ambitieuse à Genève »

Débat

Le président. Nous commençons cette séance par le traitement de l'IN 199-B. Nous sommes en catégorie II, trente minutes. Monsieur le rapporteur, vous avez la parole.

M. Thierry Oppikofer (PLR), rapporteur. Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, tout d'abord, je crois que nous pouvons tous nous réjouir de la belle unanimité des membres de la commission qui a soutenu l'IN 199 «pour une politique sportive ambitieuse à Genève». Elle doit être soulignée, car cette initiative demande que le soutien au sport soit élevé au rang constitutionnel. Le Conseil d'Etat, tout en rappelant ce qui était déjà fait pour le sport à Genève - loi sur le sport de 2014, doublement en cinq ans du budget destiné au sport et action du fonds cantonal d'aide au sport -, s'est prononcé en faveur de l'initiative, comme l'ensemble des groupes politiques de ce Grand Conseil au mois d'août dernier.

Soyons clairs, le bref article 219 actuel de la constitution genevoise, qui place les loisirs avant le sport et reste très sobre dans son second et ultime alinéa, méritait d'être bien plus précis et d'inclure davantage d'engagements de la part de l'Etat, notamment celui de définir une politique sportive cohérente, en concertation étroite avec les communes et les acteurs du domaine sportif. Vous avez d'ailleurs dans le rapport un tableau comparatif assez éloquent entre les deux alinéas actuels et les cinq proposés par l'initiative.

L'idée est bien évidemment de continuer à valoriser l'action des communes, mais aussi, lorsque le niveau est requis, de permettre à celles desdites communes qui n'auraient pas les moyens ou la volonté politique adéquats de se coordonner. La préoccupation n'est pas seulement celle des infrastructures, mais aussi celle du soutien aux associations et fédérations sportives. Il convient également de s'assurer de la prise en compte de tous les sports.

Si tous les membres de la commission étaient bien d'accord sur le but poursuivi par l'initiative, des débats nourris se sont engagés à propos du financement, dont certains souhaitaient qu'il soit précisé dans l'initiative, alors que d'autres - la majorité - estimaient qu'il relevait de la responsabilité des élus législatifs et exécutifs. Il a aussi été question de la loi sur la répartition des tâches et d'une éventuelle révision qui faciliterait le soutien de l'Etat.

En résumé, tout le monde était d'accord pour souhaiter que l'Etat définisse une stratégie de soutien au sport claire, connue et reconnue. L'audition de l'ACG, favorable elle aussi à l'initiative, a permis de saluer un texte qui prévoit l'implication non seulement des communes, mais aussi du canton dans la mise à disposition d'infrastructures sportives.

Le principe d'un contreprojet, qui permettrait selon certains de simplifier, pour d'autres de compléter les demandes de l'IN 199, a été soumis au vote et n'a pas recueilli la majorité des suffrages de la commission. Comme le Conseil d'Etat n'avait pas non plus souhaité proposer de contreprojet, il nous reste, Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, à voter en faveur de cette initiative, qui donnera, comme cela a été dit dans les débats, ses lettres de noblesse au sport et enthousiasmera, nous n'en doutons pas, les Genevoises et les Genevois ! J'ai terminé, Monsieur le président.

M. Christo Ivanov (UDC). Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, cette initiative cantonale, lancée par le PLR et les milieux du sport, a au moins le mérite de vouloir inscrire le sport dans la constitution, car aujourd'hui, il faut bien le reconnaître, c'est un des parents pauvres de notre canton.

Comme l'a dit le rapporteur de majorité, les débats ont été assez nourris, pour plusieurs raisons. La première est que cette initiative rate sa cible et manque d'ambition. En effet, les moyens financiers permettant de faire aboutir cette initiative ne sont pas présents. Il y a par ailleurs un problème de répartition des tâches entre l'Etat et les communes. Et nous avons aussi discuté longtemps de la possibilité d'un contreprojet de commission.

Bien qu'elle ne soit de loin pas parfaite, le groupe UDC soutiendra l'initiative, dont le seul mérite est de défendre le sport et de l'inscrire dans la constitution, car pour ce qui est des invites, elles sont toutes déjà présentes dans la LRT-3 sur le sport et dans les lois actuelles. Nous avions refusé le principe d'un contreprojet de commission, mais finalement, nous l'accepterons. L'UDC propose donc le double oui. Je vous remercie, Monsieur le président.

M. Thierry Arn (LC). Chers collègues, le groupe du Centre a toujours soutenu le sport et continue à le faire, car c'est un vecteur de valeurs, notamment d'entraide, de dépassement de soi et de vivre-ensemble, soit des valeurs qui correspondent bien à notre parti. Cela a déjà été dit, le but de l'initiative était d'ancrer le sport dans la constitution. Le texte propose également d'y inscrire la notion de sport handicap et oblige le canton et les communes à mettre à disposition du public et des associations sportives des infrastructures sportives.

Le groupe du Centre - comme l'ensemble de ce parlement, je pense - ne peut que soutenir cette initiative. Je souhaite vous faire part de quelques-unes de nos réflexions. Comme cela a déjà été évoqué, il y a un problème de gouvernance du canton en matière de sport. Cette initiative donne au canton un leadership cantonal afin de coordonner la planification des infrastructures sportives stratégiques, en collaboration avec les communes. Gouvernance ne veut pas dire ingérence. J'en reviens à la répartition des tâches entre le canton et les communes. La LRT-3 donne déjà des compétences spécifiques à chacune des deux entités ainsi que des compétences communes.

Je souhaiterais aussi parler du bénévolat, qui anime notre commission depuis de nombreux mois. A ce sujet, l'initiative permettrait au canton de renforcer les faîtières et de les professionnaliser afin de soulager les bénévoles, qui sont, on peut le dire, quasiment en voie d'extinction. Cette professionnalisation permettrait des aides administratives, de la mutualisation et de la collaboration entre les différentes associations sportives.

La question du financement, d'autres l'ont dit, est absente de l'initiative. Elle devra être réglée ultérieurement, en gardant un équilibre. Pour rappel, les faîtières sont plutôt financées par le canton, alors que les clubs et les associations sont financés par les communes.

Maintenant, au sujet du contreprojet, Le Centre pense qu'il sera plus efficient d'accepter cette initiative telle quelle, car elle donne un signal fort en faveur du sport. Notre groupe contribuera volontiers à modifier ultérieurement la LRT-3, en collaboration avec le département. Le Centre sera attentif au fait que cette modification prenne en considération les points évoqués auparavant.

En conclusion, les députés et les magistrats communaux du Centre s'engagent quotidiennement pour le développement et le soutien des infrastructures et des projets sportifs. Au vu de ces éléments, je ne peux que vous encourager, au nom de mon groupe, à accepter cette initiative en faveur d'une politique sportive ambitieuse, au service des Genevoises et des Genevois, et à refuser le principe d'un contreprojet. (Brouhaha.)

Le président. Merci, Monsieur le député. Est-il possible de demander aux membres du groupe UDC d'aller dans une autre salle - il y en a une très belle juste à côté ainsi que deux autres - pour discuter, crier, chanter ? (Remarque.) Mais s'il vous plaît, respectez au moins les prises de parole de vos collègues qui sont en train de débattre ! La parole est à M. Romain de Sainte Marie.

M. Romain de Sainte Marie (S). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, en effet, c'est à saluer, tout le monde est en faveur de cette initiative. Elle sera votée unanimement, et tant mieux, parce que le signal envoyé au sport et aux sportives et sportifs à Genève est positif ! Maintenant, quel est l'enjeu ce soir ? C'est d'aller un pas plus loin, d'être un peu plus ambitieux en matière de soutien au sport. Parce que finalement, le signal envoyé en votant unanimement cet article constitutionnel via cette initiative, il est symbolique. Or ce qu'on veut aujourd'hui, Mesdames et Messieurs les députés, c'est plus que du symbole ! Les sportives et les sportifs, les associations et les clubs sportifs qui nous regardent, le symbole, ils l'ont ! Unanimement, tous les partis confondus soutiennent le sport à Genève; je ne connais aucun parti qui viendrait dire: «Non, surtout, n'encouragez pas la pratique sportive ! C'est mauvais pour la santé, c'est mauvais en matière de lien social, c'est mauvais pour la jeunesse !» Bien sûr que non ! Tous les partis soutiennent le sport, et je pense qu'il n'est pas nécessaire ce soir de rappeler, parti après parti, notre soutien au sport.

Je pense qu'il est par contre nécessaire d'aller un pas plus loin que le symbole et d'oser en effet apporter un réel financement supplémentaire au sport à Genève. Le seul regret qu'on pourrait avoir avec ce texte, c'est que ce financement supplémentaire n'existe pas. C'est bien dommage pour le PLR d'avoir lancé cette initiative et de ne pas s'être davantage inspiré de notre voisin vaudois en y inscrivant au moins une enveloppe budgétaire assez importante, un pourcentage par exemple, pour assurer un financement suffisant. En effet, aujourd'hui, cela a été mentionné, les associations sportives manquent de moyens. C'est le cas notamment parce qu'il y a un déficit de bénévoles, qui peut-être serait pallié par davantage de financement. Il y a par ailleurs un manque de moyens important en matière d'infrastructures sportives. C'est le principal problème aujourd'hui dans notre canton.

Dès lors, voter simplement cette initiative ce soir - le groupe socialiste votera oui -, ce serait finalement manquer d'ambition. Et si on veut réellement apporter un soutien qui soit plus que symbolique aux clubs sportifs, alors votons aussi le principe d'un contreprojet ! Comme l'a dit mon préopinant de l'UDC, cela permettra d'apporter concrètement un financement supplémentaire aux clubs et aux associations sportives. C'est la raison pour laquelle, Mesdames et Messieurs, le groupe socialiste vous invite à voter cette initiative ainsi que le principe d'un contreprojet. (Applaudissements.)

Mme Laura Mach (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, le groupe des Verts soutient l'IN 199 «pour une politique sportive ambitieuse à Genève», tout en exprimant certaines réserves sur son contenu. Notre groupe regrette que nous n'ayons pas pu parvenir à un consensus plus ambitieux au sein de la commission, car le texte qui nous est soumis aujourd'hui, bien qu'il aille dans la bonne direction, reste relativement creux et aurait mérité d'être enrichi par un contreprojet.

Parmi les éléments qui nous questionnent figure l'inscription dans la constitution de l'encouragement des partenariats avec les organismes privés. Cette disposition n'a pas sa place au niveau constitutionnel et motive déjà le soutien au principe d'un contreprojet.

Un contreprojet serait aussi l'occasion de mieux définir le rôle du canton, aujourd'hui trop focalisé sur le sport d'élite, pour mettre en valeur la fonction essentielle du sport comme vecteur de cohésion sociale et outil de lutte contre la sédentarité, notamment chez les jeunes. Il permettrait ainsi d'ancrer la responsabilité de l'Etat dans le développement proactif du sport au cycle d'orientation et de repenser son rôle dans le soutien à l'encadrement des jeunes, aujourd'hui basé sur un bénévolat en grande difficulté.

Alors pourquoi soutenir ce texte un peu creux ? Eh bien en raison du manque de coordination et d'émulation entre le canton et les communes sur ce sujet. Car la répartition des charges, même si elle soutient une saine autonomie communale et un rapprochement du terrain, amène le risque du morcellement, du chacun pour soi et l'absence de vision globale. Les tâches ont l'air d'ailleurs tellement bien réparties entre canton et communes que la communication semble réduite au minimum, chacun se renvoyant la balle et se murant dans ses prérogatives plutôt que de dialoguer dans une vision commune, source de créativité. Cette initiative a le mérite de relancer quelques ponts entre le canton et les communes et amène à espérer d'aboutir un jour à une véritable politique, cohérente et ambitieuse.

Ainsi, Mesdames et Messieurs, même si nous aurions souhaité aller plus loin, nous estimons que ce texte constitue une première étape positive. C'est pourquoi le groupe des Vertes et des Verts votera en faveur de cette initiative, tout en appelant à poursuivre le travail législatif sur ce sujet. Nous sommes donc également en faveur du principe d'un contreprojet. Je vous remercie de votre attention. (Applaudissements.)

M. Djawed Sangdel (LJS). Chers collègues, cette initiative parle du sport. Personne n'est contre le sport, son développement, son accessibilité. Nous avons auditionné plusieurs experts du terrain: tous étaient bien évidemment d'accord avec cette initiative. Mais ces experts posent des questions de terrain et ce texte ne va pas régler le problème d'ici demain. Ils parlent des chiffres, de la qualité, de l'accessibilité, surtout dans certaines de nos communes. Si on fait une analyse sur le terrain, on constate que les infrastructures ne répondent pas même aux normes communales ou cantonales. Or il faut maintenant viser le niveau international. Nos infrastructures sportives, si je peux me permettre, datent vraiment des années 60, 70 ou 80 ! Il faut avoir des moyens. Le groupe LJS a bien exprimé en commission sa volonté d'opérer des changements rapides avec des chiffres et même proposé de retenir certains pourcentages de budget annuel pour le sport. Malheureusement, on n'a pas pu trouver de solutions pour inscrire dans cette initiative des pourcentages budgétaires pour le développement du sport. Le groupe LJS soutient et l'initiative et le principe d'un contreprojet, c'est-à-dire un double oui. Je vous remercie.

M. Francisco Taboada (LJS). Mesdames et Messieurs, chers collègues, comme cela a été précédemment évoqué, le sport est un vecteur très puissant. Il permet la prévention du point de vue de la santé, il rassemble, et cela quels que soient notre provenance culturelle ou encore notre âge. Il a également été évoqué de faire un pas de plus, et ce pas de plus est nécessaire. Il est nécessaire au niveau des infrastructures, il est nécessaire au niveau des associations, des bénévoles - effectivement, ces derniers s'épuisent.

Nous devons être des pionniers dans ce domaine si nous voulons vraiment soutenir le sport et trouver de nouvelles manières de fonctionner, notamment en ce qui concerne l'exploitation des ressources dont nous disposons; cela signifie peut-être pour les terrains sportifs dans les communes d'envisager les choses au niveau des écoles, des cycles et autres. De plus, nous devons travailler main dans la main pour créer des mutualisations.

Aller de l'avant, c'est donc voter cette initiative, mais c'est aussi soutenir le contreprojet qui a été précédemment évoqué, et LJS ira dans ce sens. Merci, Monsieur le président, merci, chers collègues.

M. Murat-Julian Alder (PLR). Je dois vous dire que le constitutionnaliste que je suis est un peu surpris par les prises de position des groupes UDC, socialiste, Vert et LJS, que nous venons d'entendre. Historiquement, l'initiative populaire a été créée pour provoquer un débat. Et lorsqu'une initiative va trop loin, on lui oppose un contreprojet. Là, on entend des gens nous dire: «En fait, l'initiative nous convient, elle nous a convaincus.» Donc à quoi ça sert de lui opposer le principe d'un contreprojet ?

Il y a une chose que certains ici n'ont peut-être pas comprise, c'est que de toute façon, cette initiative, il va falloir la mettre en oeuvre dans la législation. Par conséquent, tout ce qu'elle a de perfectible, eh bien on pourra l'améliorer dans le texte de la loi, sans qu'il soit nécessaire de rajouter encore telle ou telle virgule, tel ou tel mot à un texte constitutionnel qui est parfaitement clair !

Je peine donc à comprendre le sens et l'intention de ce contreprojet, si ce n'est peut-être que tactiquement, on n'a pas envie d'offrir une victoire au PLR en pleine période électorale sur un sujet qui au fond dépasse les clivages gauche-droite traditionnels. Mesdames et Messieurs, si cette initiative vous convient, allez jusqu'au bout de la démarche, soyez intellectuellement cohérents et un minimum ambitieux pour notre canton; on vote l'initiative et puis le contreprojet, il se concrétisera via la mise en oeuvre dans la législation par la suite. Merci beaucoup, Monsieur le président. (Applaudissements.)

M. Amar Madani (MCG). Au risque de répéter ce qui a été dit, le sport, ce n'est pas une simple activité physique, c'est un vecteur de cohésion sociale, de santé publique, de bien vivre ensemble. Mais le problème est là: est-ce que le sport a vraiment tout ce qu'il mérite dans notre société, compte tenu de tout ce qui a été dit ?

Aujourd'hui, malheureusement, le constat est amer, dans la mesure où le sport, au niveau non seulement des communes, mais aussi du canton, il faut le dire, est le parent pauvre des politiques publiques. Maintenant, cette initiative, qui vient donner un coup de pouce au sport... Pourquoi pas ? Le MCG l'a soutenue en commission.

Et puis, il appartient au canton de compléter ce que font les communes, parce qu'aujourd'hui, le plus gros des politiques sportives repose sur le dos des communes. (Brouhaha.)

Le président. S'il vous plaît, un petit instant, Monsieur le député. Est-ce que le groupe libéral peut nous laisser poursuivre les débats ? Merci, vous pouvez poursuivre, Monsieur Madani.

M. Amar Madani. Il faut donc rappeler qu'aujourd'hui, la Ville de Genève - pour ne citer qu'elle - dépense bon an mal an plus de 50 millions dans le domaine sportif, mais cela n'est pas suffisant. C'est pourquoi une telle initiative peut donner un coup de pouce. Et puis, il revient au canton de s'y atteler et de faire de ce domaine une priorité. C'est pourquoi le Mouvement Citoyens Genevois vote en faveur de cette initiative et n'est pas favorable à un contreprojet. Je vous remercie.

Mme Celine van Till (PLR). Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, le sport fédère dans notre société. Donnons donc l'opportunité au peuple genevois de l'ancrer dans la constitution par le vote populaire, faisant ainsi du sport l'une des priorités politiques, pour les sportives et sportifs de notre canton, jeunes, amateurs, passionnés et professionnels.

Nous avons l'espoir que cette initiative changera la dynamique et poussera Genève dans la bonne direction. De nombreuses pistes de réflexion ont été évoquées ce soir; maintenant, il faut agir et avancer ! Ce texte a mobilisé au-delà des couleurs politiques. Pour rappel, une grande partie d'entre vous a sorti le stylo. Soyons donc aussi ambitieux que les athlètes qui ont fait rayonner Genève au-delà des frontières; on peut parler du foot, du hockey et de nos représentants aux Jeux olympiques et paralympiques. Tant d'occasions qui ont permis de dynamiser Genève, de montrer l'exemple par les valeurs véhiculées, de faire bouger et surtout rêver les jeunes et moins jeunes ! Pensons par ailleurs aussi à ces derniers pour lutter contre la sédentarité et leur permettre de rester jeunes.

Bien que des communes s'engagent de manière exemplaire, on doit mettre tout le monde autour de la table pour créer une vraie coopération. Chacun doit avoir accès à une pratique sportive diversifiée. Quand on est bien dans sa tête et dans son corps, on prévient les maladies mentales, les dépendances et l'obésité, pour ne citer que trois causes de mortalité.

Les acteurs sportifs, les associations sportives et la population attendent plus qu'une vraie vision du Conseil d'Etat: ils espèrent une stratégie et un plan d'actions cohérents et ambitieux - vous transmettrez, Monsieur le président.

Le président. Merci, Madame la députée.

Mme Celine van Till. Cette stratégie concerne aussi la formation, la relève, l'élite et une planification des infrastructures.

Le président. Merci.

Mme Celine van Till. Nous l'espérons satisfaisante et ambitieuse.

Le président. Vous devez mettre fin à votre intervention.

Mme Celine van Till. Le PLR sera heureux de l'étudier ainsi que le budget qui l'accompagnera.

Une voix. Il n'y a pas de budget ! (Commentaires.)

Le président. Merci. Ecoutez, c'est moi qui dirige les débats ! (Exclamations.) C'est moi qui dirige les débats, d'accord ? Et je vous prie de vous taire et de respecter vos collègues lorsqu'ils parlent, notamment de ce côté, à ma gauche ! (Applaudissements.)

Une voix. Forcément !

Le président. D'accord ?

Des voix. Bravo !

Une autre voix. C'est dissipé, Monsieur Jotterand, c'est dissipé !

Le président. La parole est à M. Ivanov pour une minute trente.

M. Christo Ivanov (UDC). Merci beaucoup, Monsieur le président, ce sera largement suffisant. (Brouhaha.) Si mes petits camarades du PLR pouvaient se taire, ce serait une bonne chose ! Je vous remercie. (Applaudissements. Commentaires.) Ici, c'est Genève, comme d'habitude ! (Rires.) J'aimerais répondre à M. Alder (vous lui transmettrez, Monsieur le président) que le but de cet éventuel contreprojet de commission - parce que ça a été une grande réflexion de toute la commission - est d'améliorer l'initiative, qui est un texte qui enfonce des portes ouvertes. Le seul mérite de cette initiative, c'est qu'elle ancre son propos dans la constitution. Nous sommes donc favorables au double oui.

Quant à l'intervention de Mme van Till - vous transmettrez, Monsieur le président -, il n'est pas question dans le texte du financement de cette initiative ni de budget; c'est bien pour ça que l'objectif du contreprojet est de doter cette initiative de moyens financiers, qui manquent actuellement dans ce dossier, et de régler si on y arrive les problèmes de gouvernance. Monsieur le président, nous voterons donc deux fois oui, à l'initiative et au contreprojet. Je vous remercie. (Applaudissements.)

Des voix. Bravo !

M. François Baertschi (MCG). C'est bien de mettre en place une politique du sport au niveau cantonal, c'est bien de développer de grandes idées, mais, comme l'a dit un préopinant, on enfonce des portes ouvertes !

Une voix. Bravo !

M. François Baertschi. Enfoncer des portes ouvertes, je ne sais pas si c'est bien ou si c'est mauvais, en tout cas c'est un peu acratopège. Car encore faudrait-il que quand il y a des projets concrets, on ne fasse pas le contraire de ce qu'on annonce publiquement ! Ainsi, le PLR se retrouve en totale contradiction quand il s'oppose à la reconstruction, à la rénovation d'une piscine à Carouge, par exemple, ou quand il s'oppose à certaines dépenses sportives.

Donc, soyez cohérents, Mesdames et Messieurs du PLR; il ne sert à rien de lancer de grandes idées, il faut aussi les réaliser ! Et ça, ce n'est sans doute pas le contreprojet qui le permettra, mais votre action quotidienne consistant à ne pas empêcher la réalisation de ce qui peut aller dans le sens du développement du sport à Genève ! Merci. (Commentaires.)

Le président. Ecoutez, chers collègues... (Brouhaha.) S'il vous plaît, Messieurs du PLR... Je serai obligé de vous faire sortir de la salle si vous continuez. (Remarque.) Je serai peut-être obligé de vous sortir de la salle ! (Commentaires.) Vous avez un avertissement, Monsieur !

Une voix. Non, pas jusque-là !

Le président. Vous avez un avertissement ! (Rire. Commentaires. Un instant s'écoule.) Monsieur de Sainte Marie, vous avez la parole.

M. Romain de Sainte Marie (S). Merci, Monsieur le président.

Le président. Il vous reste dix secondes !

M. Romain de Sainte Marie. Ah ! Vous transmettrez à M. Alder que le parlement doit faire le service après vente de cette initiative, qui a en effet été lancée dans un but électoral en pleine campagne et qui, malheureusement, ne sert à rien; le sport est déjà inscrit dans la constitution, il faut quand même le rappeler. Sans moyens supplémentaires, ce texte est inutile, raison pour laquelle nous devons en effet voter un contreprojet. (Applaudissements.)

Des voix. Bravo !

M. Sébastien Desfayes (LC). Très sincèrement, je pensais que cette initiative ne servait à rien; en fait, je me suis trompé. Elle va servir à développer un contreprojet, qui va inventer des dépenses inutiles...

Le président. Merci, Monsieur Desfayes. (Rires.)

M. Sébastien Desfayes. ...et provoquer des demandes qui n'existent pas !

M. Thierry Apothéloz, conseiller d'Etat. Mesdames les députées, Messieurs les députés, inutile de revenir devant vous sur les bienfaits du sport - effectivement, certaines et certains l'ont fait. L'important est de nous concentrer sur les défis qui sont à notre porte s'agissant du soutien au sport à Genève. Premier élément: quant à la question, évoquée par Mme van Till, d'un plan stratégique cantonal du sport, je rappelle qu'il a été adopté par le Conseil d'Etat, ainsi que son plan d'actions, le 31 janvier 2024. Vous pouvez donc être rassurés sur ce point, le Conseil d'Etat est engagé grâce notamment aux moyens que le parlement a votés dans les différents budgets, pour 2024 et 2025.

Le deuxième défi, c'est évidemment celui des infrastructures. Dans un petit canton comme le nôtre, la concurrence entre les différentes politiques publiques est au rendez-vous. Il y a donc forcément des combats difficiles à mener, par exemple s'agissant de mettre sur un terrain libre des immeubles d'habitation, des écoles, des centres sportifs ou encore des centres culturels. Par conséquent, il faut à mon sens réussir à faire en sorte que cette initiative nous permette d'être particulièrement créatifs en matière d'aménagement du territoire et de trouver des solutions très concrètes aux besoins d'infrastructures, que ce soit à l'extérieur ou à l'intérieur avec des salles mises à disposition.

Qui dit salles à disposition dit évidemment aussi encadrement nécessaire, et c'est l'un des objectifs poursuivis par le Conseil d'Etat, respectivement par cette initiative, à savoir faire en sorte que des améliorations notables soient apportées, par exemple dans le cadre de l'encadrement et des infrastructures. Il y a aussi des défis en lien avec le bénévolat; cela a été dit, je ne vais pas y revenir.

Nous constatons donc assez vite qu'un point commun se dégage entre ces différents défis en matière de solution, c'est évidemment la question des financements. Ils sont nécessaires pour concrétiser ces intentions que vous souhaitez appuyer, et le Conseil d'Etat avec vous, au titre constitutionnel. Il faudra aussi évidemment voir comment les financements communaux ainsi que les propositions de soutien de différents mécènes à l'égard du sport genevois peuvent se développer dans les années à venir.

Vous voyez donc les défis qui se trouvent à notre porte. J'ai entendu dans vos propos - vous l'avez toutes et tous formulé ainsi - un soutien fort et unanime à cette initiative; j'espère que cette unanimité se concrétisera également à l'orée des différents budgets qui se présenteront à vous ces prochaines années, notamment de la part de certains partis qui formulent effectivement des intentions, mais qui ont de la peine à les concrétiser dans le cadre des budgets.

Au niveau du Conseil d'Etat, nous avons appuyé cette initiative. Vous pouvez être certains de cet appui si votre Conseil devait voter un renvoi pour élaborer un contreprojet. Il est important de faire en sorte que les milieux sportifs genevois puissent s'y retrouver le plus vite possible. Merci donc de votre soutien à cette initiative ainsi qu'aux actions qui vont en découler. Je vous remercie, Monsieur le président. (Applaudissements.)

Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, nous passons au vote.

Mise aux voix, l'initiative 199 est acceptée par 90 oui et 2 abstentions (vote nominal).

Vote nominal

Mis aux voix, le principe d'un contreprojet est accepté par 51 oui contre 42 non et 2 abstentions (vote nominal). (Commentaires pendant la procédure de vote.)

Vote nominal

Le rapport IN 199-B est renvoyé à la commission de l'enseignement, de l'éducation, de la culture et du sport.