République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 22 novembre 2024 à 14h
3e législature - 2e année - 7e session - 39e séance
M 3017-A
Débat
Le président. Nous traitons ensuite la M 3017-A (catégorie III), qui vise à relancer les bons du territoire durant la période estivale.
Une voix. Du terroir !
Le président. Effectivement, merci, Monsieur le député. Monsieur Eckert, vous avez la parole.
M. Pierre Eckert (Ve). Merci, Monsieur le président. Il s'agit en effet non pas de bons du territoire, mais de bons du terroir ! Nous avions proposé au mois de mai de l'année dernière de renouveler cette action, qui avait été lancée pendant la période du covid. Nous trouvons la réponse du Conseil d'Etat insatisfaisante, pour plusieurs raisons.
La principale, c'est qu'on nous dit qu'on n'a pas eu le temps de mettre en place ces bons. Il est vrai que la motion datait du mois de mai, période à laquelle elle a été votée, et qu'on demandait de le faire pour l'été 2024; je veux bien admettre que c'était un peu court, mais enfin, je vous rappelle la discussion d'hier soir où, dans la demi-heure, on a réagi sur une problématique et adopté un certain nombre de projets de lois. Quand il s'agit de défendre nos agriculteurs et agricultrices, c'est un peu plus difficile et un mois n'est pas suffisant pour mettre en place une action !
Dans sa réponse, le Conseil d'Etat nous dit qu'il y a une subvention à l'OPAGE, etc., mais ce que nous avons demandé explicitement dans cette motion, c'est de remettre en place cette action des bons du terroir. Alors bon, on a vu que ça n'a pas été fait en 2024. Je rappelle quand même que les agriculteurs et les agricultrices qui font de la vente directe ont mis en place un certain nombre de structures pour pouvoir continuer à le faire pendant la période du covid. Ces structures sont toujours existantes, même si la vente directe commence à diminuer un peu.
Je rappelle aussi que pendant l'été, il y a une production importante pour laquelle il peut être utile d'avoir la possibilité de procéder par vente directe. Alors voilà, non seulement pour nos agriculteurs et agricultrices, mais aussi pour nos citoyens et citoyennes qui sont intéressés par la vente directe, je propose de renvoyer cette réponse au Conseil d'Etat, afin que cette action qui n'a pas été reconduite en 2024 le soit pendant l'été 2025; en espérant que le nouveau délai ainsi donné au Conseil d'Etat, à savoir du mois de novembre jusqu'à l'été, sera suffisant pour remettre en place ces bons du terroir. Je vous remercie. (Applaudissements.)
M. François Erard (LC). Mesdames et Messieurs, chers collègues, effectivement, ces actions de bons du terroir permettent de donner des coups de pouce aux producteurs locaux. Elles permettent aussi et surtout de créer des liens entre la ville et la campagne, entre les consommateurs et les producteurs et productrices genevois et genevoises. C'est dans ce sens qu'elles nous paraissent importantes.
Alors c'est vrai, comme cela a été dit par mon préopinant, on a peut-être déposé ce texte un peu tard, mais il faut impérativement que ces bons soient remis en place pour 2025. C'est d'autant plus important que les citoyennes et les citoyens genevois, depuis la période du covid, quittent Genève régulièrement; en effet, il y a désormais une espèce de mantra depuis la pandémie: «Il faut partir en vacances, il faut partir en vacances !»
Je pense donc que nous avons tout intérêt à rappeler, en tout cas à ceux qui restent ici, qu'il y a des produits d'excellence dans la campagne genevoise - des vins, de la volaille, etc., tout ce qu'on veut ! - et qu'il est opportun de se rendre directement chez les producteurs.
Un des meilleurs moyens de le faire, c'est effectivement de relancer ces bons du terroir, qui ont rencontré un succès phénoménal lors de leur mise en place. Nous soutiendrons donc le renvoi de sa réponse au Conseil d'Etat, en lui donnant comme mission de mettre en place ces bons du terroir en 2025. Merci.
Une voix. Bravo !
M. Lionel Dugerdil (UDC). Vous transmettrez, Monsieur le président, au député Eckert que le groupe UDC le remercie pour sa proposition; la réponse du Conseil d'Etat est d'autant plus insatisfaisante que bien que le texte ait peut-être été déposé un poil trop tard, tout avait déjà été mis en place en amont, puisque cette opération avait déjà eu lieu.
Cette réponse est donc quelque peu insatisfaisante. Ces bons du terroir représentent un bol d'air pour les producteurs. Etonnamment, suite au covid, la situation s'est plus détériorée qu'améliorée. En effet, comme l'a dit mon préopinant, pendant la pandémie, les gens ne partaient pas en vacances et les frontières étaient fermées, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. La situation est donc de plus en plus difficile pour les producteurs et ceux qui font de la vente directe.
Il est temps de faire revenir les Genevoises et les Genevois dans les fermes; je pense que tout le monde est satisfait quand c'est le cas, aussi bien les consommateurs que les producteurs. Je vous remercie et remercie encore Pierre Eckert pour sa proposition, le groupe UDC la soutiendra !
Le président. Merci, Monsieur le député. J'appelle l'assemblée à se prononcer sur la demande de renvoi au Conseil d'Etat.
Mis aux voix, le renvoi au Conseil d'Etat de son rapport sur la motion 3017 est adopté par 79 oui (unanimité des votants).
Le rapport du Conseil d'Etat sur la motion 3017 est donc rejeté.